Question écrite concernant le nombre de personnes âgées souffrant de leur abus d’alcool
- de
- Bianca Debaets
- à
- Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°55)
| Date de réception: 28/02/2020 | Date de publication: 01/04/2020 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 19/20 | Date de réponse: 23/04/2020 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 02/03/2020 | Recevable | p.m. |
| Question | Je vous ai récemment interrogés sur la consommation problématique d’alcool chez les jeunes Belges (de 12 à 17 ans). Cependant, avec l’augmentation du niveau de vie, la consommation d’alcool des personnes âgées a considérablement augmenté ces dernières années. La perte du travail ou du partenaire peut également être un facteur important. Une part importante des plus de 55 ans boivent chaque jour et le nombre de gros buveurs augmente. Cela génère des problèmes physiques, psychologiques et sociaux qui sont la conséquence directe de l’abus d’alcool. Autre problème : on accorde en général peu d’attention à la consommation d’alcool des personnes âgées. C’est pourquoi je voudrais vous poser les questions suivantes : - Avez-vous connaissance des statistiques bruxelloises spécifiques sur l’abus d’alcool chez les seniors de 55 à 65 ans et de plus de 65 ans ? Pouvez-vous ventiler ces chiffres selon le sexe ? - Savez-vous dans quelle mesure cette consommation d’alcool entraîne une détérioration significative de la santé (tant psychologique que physique) du senior bruxellois ? Dans quelle mesure la question fait-elle l’objet de travaux d’étude ? Avez-vous donné instruction afin que la question soit approfondie et que ce fléau caché soit davantage ciblé dans la politique de santé ? - Combien d’admissions de seniors aux urgences des hôpitaux bruxellois sont-elles dues à l’abus d’alcool ? Dans combien de cas ne s’agit-il pas d’une première admission d’urgence pour abus d’alcool ? Les hôpitaux ont-ils pu observer une augmentation de ces chiffres ces dernières années ? - Quelle politique menez-vous afin de lutter contre l’abus d’alcool chez les personnes âgées ? Ciblez-vous spécifiquement les campagnes de sensibilisation sur les personnes âgées, ou faites-vous également appel à la responsabilité des MRPA, des CSL ou des MRS ? Quels moyens prévoyez-vous à cet effet ? Collaborez-vous également activement avec les Communautés et le fédéral afin de pouvoir prendre ce problème à bras-le-corps ? - Envisagez-vous de faire suivre les personnes âgées qui se retrouvent aux urgences pour abus d’alcool afin d’éviter de telles situations à l’avenir ? Dans l’affirmative, quel calendrier et quels moyens prévoyez-vous à cet effet ? |
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| Réponse | Avez-vous une vue sur les statistiques bruxelloises spécifiques pour l'abus d'alcool chez les 55 à 65 ans et les plus de 65 ans ? Pouvez-vous ventiler ces chiffres par sexe ? L'Enquête nationale de Santé de 2018 a étudié la consommation problématique d’alcool de la population. Vous trouverez ci-dessous les résultats de cette enquête par région, ventilés par âge et par sexe. Ces pourcentages doivent être interprétés avec beaucoup de prudence. Les différences dans les tableaux entre les régions, les groupes d'âge et les sexes ne sont pas statistiquement significatives en raison du nombre limité de répondants dans chaque case, sauf que les personnes de plus de 75 ans indiquent une consommation d'alcool nettement moins problématique au cours de l'année écoulée que les personnes de moins de 65 ans.
En outre, dans les centres spécialisés de traitement ambulatoires et résidentiels des addictions, des données sont enregistrées pour le registre IDT national, dont les données bruxelloises sont analysées par la Plate-forme de Concertation pour la Santé Mentale (PCSM). Dans leur rapport sur les données de 2018, ils notent que, sur les 1582 nouveaux patients, environ un tiers se présente pour un problème d'alcool. Les patients ayant un problème d'alcool qui sont suivis dans ces centres ont aussi souvent une addiction à d'autres drogues. Au fil des ans, on constate également une augmentation du nombre de patients souffrant de problèmes d'alcool dans les groupes d'âge plus avancés. D'après le rapport de la PCSM : "Parmi les hommes âgés de 45 à 49 ans, 300 nouveaux cas par 100.000 habitants ont été admis dans les centres de traitement en 2018, contre environ 200 en 2014. Cela représente une augmentation de plus de 50 % en cinq ans. Si les raisons de cette évolution sont variées (campagnes de prévention, déstigmatisation des alcooliques, meilleure détection de ces syndromes, afflux de populations immigrées plus sensibles à l'alcoolisme, transfert d'une des principales unités "alcoologie" de Jette à Schaerbeek, précarité croissante du public concerné, etc.) et compte tenu du vieillissement de la population bruxelloise, nous devons en effet nous préoccuper de l'évolution de cette problématique dans les dix prochaines années, lorsque les trentenaires d’aujourd’hui auront atteint l'âge critique de quarante ans". Bien que les centres spécialisés indiquent que leur population de patients vieillit, il pourrait également s’agir de patients vieillissants qui continuent à revenir pour des soins. La plate-forme a trouvé cette évolution suffisamment préoccupante pour mettre en place une étude spécifique sur le sujet en collaboration avec les médecins généralistes et les principaux centres spécialisés. Combien d'admissions de personnes âgées aux services d'urgence des hôpitaux bruxellois sont liées à l'abus d'alcool ? Dans combien de cas ne s'agit-il pas d'une première admission d'urgence pour cause d'abus d'alcool ? Les hôpitaux ont-ils vu ces chiffres augmenter ces dernières années ? Le Résumé Hospitalier Minium contient certaines indications sur les patients qui se présentent aux services d'urgence en raison d'un problème de santé lié à la consommation d'alcool. Nombre d'admissions en urgence dans un hôpital belge liées à l'abus d'alcool* par des Bruxellois âgés de 55 ans ou plus - RHM 2008, 2014 et 2018.
La proportion de patients avec un problème lié à l'alcool admis aux urgences d'un même hôpital plus d'une fois en 2018 est de 36,4% dans la tranche d'âge des 55-64 ans et de 38,8% chez les plus de 65 ans. (Les réadmissions dans un autre hôpital ne peuvent être déterminées car le patient est alors enregistré avec un numéro d'identification différent.) Toutefois, ces chiffres sont une sous-estimation du nombre de cas qui entrent aux urgences, car il n'y a pas d'enregistrement lorsque le patient n'a pas besoin d'être hospitalisé par la suite. Avez-vous une idée de la mesure dans laquelle cette consommation d'alcool entraîne une détérioration significative de la santé (tant psychologique que physique) des seniors bruxellois ? Dans quelle mesure y a-t-il des études à ce sujet ? Avez-vous donné pour mission d'approfondir cette question afin que ce trouble caché soit davantage pris en compte dans la politique de santé ? Les effets négatifs de la consommation excessive d'alcool sur la santé se font ressentir à tous les âges. Bien qu'un plus grand nombre de personnes ayant de graves problèmes de santé liés à l'alcool se trouvent parmi les plus de 45 ans, il s'agit principalement de maladies chroniques qui se développent lentement. Les conséquences de la dépendance à l'alcool se font également sentir dans de nombreux domaines, avec un impact potentiellement grave sur le plan somatique, psychologique, social et économique. Les campagnes de prévention visant à prévenir ces problèmes à un âge avancé devraient donc se concentrer sur les groupes d'âge inférieurs. Par exemple, la Plate-forme de concertation indique que les campagnes de prévention de ce problème devraient se concentrer sur la catégorie des plus de 30 ans, qui est en fait la catégorie la plus à risque pour l'avenir. Quelle politique menez-vous pour lutter contre l'abus d'alcool chez les personnes âgées ? Les campagnes de sensibilisation visent-elles spécifiquement les personnes âgées ou incluez-vous également la responsabilité des centres de personnes âgées, des CSL ou des MRS dans ce domaine ? Quels moyens prévoyez-vous à cet effet ? Au même titre que tout autre type de consommation problématique pour la santé, tabac, drogue et alimentation par exemple, l’alcool fait partie des points d’attention important lors du suivi par les généralistes. Qu’il se fasse auprès des jeunes de manière préventive ou des personnes âgées de manière plus curative ou sportive, la consommation d’alcool fait partie de l’anamnèse médicale de base. Envisagez-vous un suivi supplémentaire des personnes âgées qui se retrouvent dans les services d'urgence en raison d'un abus d'alcool, afin d'éviter de telles situations à l'avenir ? Si oui, quel est votre planning et quels moyens prévoyez-vous à cet effet ? Les servi |
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