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Question écrite concernant la mise en place de la mesure contact tracers au niveau de la Cocom.

de
Jamal Ikazban
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°116)

 
Date de réception: 26/04/2020 Date de publication: 16/06/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 11/06/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
27/04/2020 Recevable p.m.
 
Question    Suite à la volonté du Gouvernement fédéral d'instaurer « un système de traçage des contacts des personnes potentiellement contaminées au Covid19»1 et au fait que les entités fédérées soient appelées à recruter et former près de 2000 «enquêteurs»-«contacts tracers»-«détectives» pour effectuer ce travail dans des call centers, je voudrais avoir des informations sur la manière dont ce dispositif impliquant tous les niveaux de pouvoir sera mis en œuvre, par les commissions Santé COCOF et COCOM.

A Bruxelles, nous apprend-on, il faudrait recruter et former 200 nouveaux collaborateurs. On s’imaginerait que ces collaborateurs aient des compétences médicales ou paramédicales.

Mais la Cocom dispose déjà d’une cellule des maladies infectieuses
2 très active dans le domaine de la surveillance et la déclaration obligatoire des maladies transmissibles.

Quant aux Call Centers qui devront recruter et former les «
contacts tracers » pour rendre opérationnel ce système de traçage des personnes potentiellement contaminées par le virus Covid19, ils devraient également posséder une certaine connaissance du sujet.

Des consignes par rapport au Covid19 adressées aux services agrées et subventionnées par la Cocof-Cocom
3. Leur expertise en matière de « traçage » pourrait servir au système imaginé par le fédéral.

On est parti pour quelques semaines de crises Covid19 mais dans le cadre de la mise en place d’une telle mesure, il faut aller vite. C’est pour cela que j’aurais voulu savoir :

1. Quel sera le rôle de la COCOM dans la mise en place de cette mesure ? Comment tout cela va-t-il se mettre en place ?

2. Dans quels délai ? Selon quelles modalités ?

3. L’expertise de la cellule des maladies infectieuses (Cocom) servira-t-elle au dispositif ? Si oui de quelle manière ?

4. Quel est le profil recherché ? Compétences ? Qualification

5. Le rôle de Call Center sera rempli par quelles structures?

6. Avez-vous déjà entamé des discussions avec les autres Régions et Ministres en vue d’une coordination transversale sur la mise en place de ce système ?


1 https://www.lesoir.be/296037/article/2020-04-21/la-belgique-va-recruter-2000-enqueteurs-pour-identifier-les-citoyens
2 https://www.ccc-ggc.brussels/fr/politique-de-la-sante/maladies-transmissibles
3 https://www.iriscare.brussels/fr/professionnels/covid-19-coronavirus/consignes-aux-services-agrees-et-subventionnes-par-la-cocom-cocof/
 
 
Réponse    1.
Des dispositifs de dépistage et de suivi des contacts (‘contact tracing’) de personnes contaminées ou ayant été en contact avec des personnes contaminées sont nécessaires pour préparer la sortie des mesures prises par l’Etat fédéral en matière de confinement de la population.

Ces dispositifs sont élaborés en concertation entre l’Etat fédéral et les entités fédérées.


Afin de répondre au défi de taille que représente l’engagement de ressources humaines importantes en peu de temps afin de constituer le dispositif prévu, les Services du Collège réuni ont poursuivi plusieurs pistes en même temps : appels d’offre pour des opérateurs de call center, détachement de personnel de diverses administrations bruxelloises, exploitation des réserves de candidatures de Bruxelles Formation, appels à candidatures diffusés par Actiris.

Les Organismes assureurs (les OA, c’est-à-dire les mutualités) ont proposé un partenariat couvrant les besoins définis pour le dispositif call center ainsi que l’encadrement et la mise en place opérationnelle d’une manière intégrée, en activant leur expertise sociale ; leur proposition fait en partie appel à de la sous-traitance via des opérateurs professionnels spécialisés.


2.
L’offre des OA a été approuvée par le Collège réuni le 2 mai.

Elle comprend une collaboration avec un prestataire privé de call center.

Il est prévu que les call centers soient opérationnels dès le jeudi 7 mai.

Une phase pilote a débuté le 4 mai.


3.
Le Service d’Inspection de l’hygiène occupe une place centrale dans le dispositif.

Il est notamment chargé :

- De la participation aux instances d’avis et de décision au niveau fédéral (RAG, RMG, Celeval et autres groupes de travail) ;
- De la définition des mesures (ex-ante & ex-post) et du suivi de celles-ci;
- Du suivi épidémiologique de la pandémie, en collaboration avec Sciensano.


4.
La structure du call center se compose de trois niveaux :

1) premiers contacts (profil de base) ;
2) suivi des appels demandant une compréhension médicale (profil infirmier) ;
3) médecins.

Les profils diffèrent sensiblement selon le niveau considéré.

Le niveau 1 est pris en charge par le prestataire de call center, les deux autres par les OA.

De plus, une dizaine d’agents du SPFB sont mis à disposition des SCR pour prendre part au dispositif de contact tracing.

Certains sont associés à l’organisation proprement dite du dispositif, d’autres à sa mise en œuvre, soit dans la cellule hygiène, soit au sein même du call center. 

L’affectation de ce second groupe sera précisée dans le courant de la semaine du 11 mai.

Au cours du processus de recrutement, une attention particulière est accordée à la connaissance des langues nationales mais aussi d'autres langues, notamment l'anglais, l'arabe, le turc, le polonais, le roumain, le portugais, l'espagnol, etc.

En parallèle au call center, une équipe d’agents de terrain est également prévue afin de développer une approche de proximité pour les publics difficilement joignables.


5.
Pour votre question sur la structure qui prend le rôle de Call Center : voir la réponse à la question 2
.


6.
Les entités fédérées sont concertées dans les différents groupes de travail et lieux de décisions actifs dans le contexte de la crise.

Elles se concertent également de manière horizontale pour échanger au sujet des bonnes pratiques, des documents à élaborer (notamment en matière de communication) et d’autres aspects opérationnels.