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Question écrite concernant l'encéphalite à tiques en Région bruxelloise.

de
Aurélie Czekalski
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°207)

 
Date de réception: 06/07/2020 Date de publication: 12/11/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 04/11/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
24/09/2020 Recevable p.m.
04/11/2020 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    Les experts s’accordent sur le fait que les insectes seront davantage présents en cette année 2020. La météo clémente de ce début d’année a favorisé leur présence à l’arrivée de l’été. En cause également, un hiver doux suivi d’un beau temps accompagné de ce qu’il faut d’humidité. Et qui dit retour en masse des insectes dit présence des tiques plus importante que d’habitude. Les experts annoncent une année record pour les tiques et craignent une flambée du virus TBE (l’encéphalite à tiques), cette infection méconnue mais pourtant mortelle. Le risque d’infection à l’encéphalite à tiques est cette année 50% plus élevé qu’à la même période l’an dernier.

Le changement climatique peut conduire à de nouveaux schémas des maladies en Europe, par exemple en déplaçant les zones de transmission de maladies vectorielles telles que l’infection au hantavirus, au virus du Nil occidental, l’encéphalite aÌ tiques, la maladie de Lyme, la malaria et la dengue.

Le confinement nous a donné envie de passer davantage de temps dans la nature, ce qui dès lors augmente le nombre de morsures de tiques. Si les morsures de tiques sont le plus souvent inoffensives, il arrive cependant qu’elles soient à l’origine de la transmission de virus et de bactéries qui causent des maladies chez l’homme. Moins connue que la maladie de Lyme, l’encéphalite à tiques (TBE) est également une infection transmise par les tiques, potentiellement mortelle qui “attaque” les système nerveux. Il est dès lors très important de se couvrir l’ensemble des parties du corps lors des promenades dans les bois entre mars et octobre.

Il faut savoir que pour l’encéphalite à tiques, il n’existe actuellement aucun traitement et elle se transmet directement après la morsure. Généralement, on ne sent pas la piqure de la tique donc on ne remarque pas tout de suite. Ce qui est très dangereux car la tique est un vecteur de transmissions de virus.

Permettez-moi, Madame et Monsieur les Membres du Collège réuni, de vous poser les questions suivantes :

· Avez-vous connaissance du nombre de cas d’infection à l’encéphalite à tiques dans les hôpitaux bruxellois, à quel stade et quelle en est l’évolution ?

· Existe-t-il un protocole de récolte des données en partenariat avec les cabinets médicaux et vétérinaires ? Si oui, quels sont les chiffres récoltés ?
 
 
Réponse    1/

La surveillance de l’encéphalite à tiques est réalisée via le Centre National de Référence, l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers. Le rapport de surveillance épidémiologique de l’encéphalite à tiques de 2018 indique trois cas rapportés en Belgique durant la même année. Aucun cas n’a été recensé en région bruxelloise. En 2017, trois cas importés de l’étranger, résidant en région flamande, ont été notifiés. Au total et pour l’ensemble du pays, 10 cas ont été rapportés au Centre National de Référence de 2012 à novembre 2018.


2/

A l’initiative de Sciensano, le projet « TiquesNet » permet une surveillance temporelle et géographique de l’exposition de la population belge aux morsures de tique. Le tableau 1 du rapport de 2019 rapporte 70 morsures recensées pour Bruxelles (annexe 1).

L’un des meilleurs moyens de suivre le risque d’encéphalite à tiques en Belgique est la surveillance sérologique chez les animaux. En 2014 et 2015, 260 campagnols roussâtres (Myodes glareolus, principale espèce rongeur réservoir du virus) et 47 mulots sylvestres (Apodemus sylvaticus) ont été capturés par des chercheurs du WIV-ISP (désormais Sciensano) dans cinq sites différents de Wallonie et testés pour la présence du virus par PCR sur fragment de cerveau. Tous se sont révélés négatifs. Des études ont également été menées sur les sangliers en Flandre. La recherche du virus chez les tiques récoltées sur des humains a été réalisée en 2017 et, parmi un échantillon de 1.599 tiques, le virus de l’encéphalite à tiques n’a pas été détecté.

Bien que le vecteur principal du virus (tique Ixodes ricinus) soit présent dans le pays et que le virus circule chez des animaux (cerfs, bovins, sangliers) depuis au moins dix ans, le risque d’infection par le virus en Belgique est estimé très faible.

La vaccination est recommandée uniquement pour les voyageurs qui se rendent dans une zone ou un pays à risque et qui y pratiquent des activités en plein air.

Pour plus d’informations :
https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fpshealth_theme_file/css_9435_tbe.pdf