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Question écrite concernant la rénovation des bâtiments du New Samusocial du boulevard Poincaré.

de
Juan Benjumea Moreno
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°247)

 
Date de réception: 10/09/2020 Date de publication: 24/11/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 20/11/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
30/10/2020 Recevable p.m.
 
Question    Sous le précédent gouvernement, la régie foncière régionale a acheté le bâtiment du 68-70 boulevard Poincaré à Anderlecht pour 5 millions d’euros. Aujourd’hui, l’asbl New Samusocial souhaite rénover en profondeur le bâtiment, pour un coût estimé à 5 millions d’euros supplémentaires. La capacité d’accueil du centre d’accueil rénové serait portée à 400 personnes, en optant pour des dortoirs de 4 à 12 lits. Par ailleurs, aucun accueil de jour ne serait assuré.

L’enquête publique sur la rénovation du centre d’accueil s’est déroulée jusqu’au 6 juillet 2020. Plusieurs comités de quartier ont déposé des réclamations contre les plans soumis. Les comités de quartier remettent en question le modèle d’accueil choisi et plaident pour un centre d’accueil de moindre capacité, capable d’assurer un accueil digne et de prévoir également un accompagnement et un accueil de jour. De cette manière, les Bruxellois qui sont accueillis peuvent s’attaquer à leur situation précaire de manière durable et on peut améliorer la cohésion sociale avec le quartier.

À la mi-juillet, la commune d’Anderlecht a émis un avis positif non contraignant sur la rénovation du bâtiment, mais elle a demandé de maintenir la capacité d’accueil à 200 lits et d’assurer également un accueil de jour.

Il convient de noter qu’on peut et doit tirer les leçons de la crise du coronavirus pour notre futur modèle d’accueil. Par exemple, Sébastien Roy, directeur du New Samusocial, a plaidé au printemps dans le journal
De Standaard en faveur d’une refonte totale du modèle d’accueil, loin du modèle des lits superposés, qui est non seulement dangereux d’un point de vue infectieux mais aussi difficile pour les personnes les plus faibles. Les centres pour sans-abri tels que Poincaré s’avèrent être des foyers d’infection lorsque l’encadrement est insuffisant. Ils ont donc adapté leur fonctionnement en limitant leur capacité à 100 lits et sont désormais ouverts 24 h/24.

Une infrastructure collective à grande échelle n’est pas propice au bien-être des résidents, un bon accueil doit être nettement plus petit.

Mes questions :

- Afin de pouvoir travailler en toute sécurité en cette période de coronavirus, la capacité a même été réduite aujourd’hui à un maximum de 100 lits. Cette limite sera-t-elle maintenue ?

- Comment le présent projet cadre-t-il avec l’ambition de l’ordonnance et de l’accord de gouvernement de miser davantage sur un accueil structurel non saisonnier ?

- Un ancien immeuble de bureaux de plus de 5000 m
2 ne peut jamais convenir comme centre d’hébergement d’urgence. Les décrets d’application concernant les centres d’accueil urgence seront-ils adaptés afin d’imposer une capacité maximale ?
 
 
Réponse    Je vous rejoins quant au fait que la crise covid a mis en évidence (si besoin était) l’inadéquation de structures d’hébergement de trop grande taille.

Par ailleurs, l’accueil selon une formule 24h/24 permet en effet un accueil bien plus qualitatif des personnes ainsi qu’un accompagnement psychosocial de ces dernières. 

Comme vous le savez, le New Samusocial a quitté le bâtiment Poincarré depuis le 1
er octobre 2020.

On peut se réjouir que la rénovation de ce bâtiment qui ne permettait pas un accueil qualitatif des personnes démarre enfin.


Voici les éléments dont je dispose à propos de l’enquête publique qui s’est clôturée le 6 juillet 2020 :

Les craintes exprimées par la Commune et les riverains portaient sur les éléments suivants :
- Une des craintes principales est que le centre ne soit ouvert que la nuit, ce qui amène au fait que les personnes hébergées soient « mises à la rue » chaque matin à la même heure
- Une deuxième crainte concernait la capacité d’hébergement du centre
- Une autre crainte portait sur l’impact du centre sur la vie économique et sociale du quartier, l’intégration du centre dans le quartier et à la qualité du bâtiment rénové


Voici la manière dont l’ensemble de ces préoccupations ont été prises en compte et les décisions qui en découlent :

- Concernant la capacité du centre :

Le rapport du SIAMU limite à 300 personnes la capacité du bâtiment. Le projet est de limiter la capacité d’accueil du centre à 200 personnes (avec une éventuelle augmentation en cas de circonstances exceptionnelles, notamment périodes de grands froids).

Par ailleurs, pour rencontrer les autres éléments ressortant de l’enquête publique :
- Le centre, après rénovation permettra de développer un accueil de qualité, 24h/24, ce que ne permettait pas la structure actuellement.

Les fonctions qui seront développées au sein du centre rénové se déploieront de nuit et de jour.

Ainsi, il est prévu d’aménager un espace de détente extérieur dans l’enceinte du bâtiment ainsi que plusieurs espaces intérieurs qualitatifs.

Par exemple, un fumoir sera aménagé avec les installations techniques requises.

Les espaces du centre une fois rénovés seront mieux équipés pour permettre des espaces de détente et d’interactions (salle polyvalente, salon de coiffure, chenil par ex.)

Le New Samusocial sera en mesure de mieux gérer l’entrée des candidats dès la porte d’entrée donnant sur la voierie grâce à un sas sanitaire équipé de toilettes et douches.

Par ailleurs, le New Samusocial s’engage à ce que le suivi des demandes des habitants du quartier du Triangle soit plus efficace.

La relocalisation du centre administratif du New Samusocial sur place permettra au NSS d’entretenir un dialogue plus soutenu avec les riverains.

Il mettra sur pieds un point de contact permanent au sein du centre, pour les riverains, pour qu’ils puissent exprimer leurs réclamations et questions.

Pour des éléments d’information complémentaires concernant le projet de rénovation, je vous invite à interpeller Monsieur Vervoort.

De mon côté, je vous confirme que l’amélioration des conditions d’accueil des personnes sans abri, et ce pour tous les opérateurs, est bien un objectif prioritaire.

Par ailleurs, la priorité doit être donnée à un travail d’insertion consistant à chercher des solutions pérennes de relogement et à permettre à chaque personne de retrouver ses droits.

Dans le bâtiment Poincarré après rénovation, le New Samusocial bénéficiera des moyens permettant de mettre en œuvre les normes d’encadrement qualitatives prévues par l’arrêté du 9/5/2019 relatif à l'agrément et au mode de subventionnement des centres d'aide d'urgence et d'insertion.

En attendant de pouvoir réintégrer ce bâtiment, le New Samusocial a déjà aujourd’hui grandement amélioré la qualité de ses centres.

Ceux-ci sont à ce jour déployés 8 sites (dont 2 hôtels).