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Question écrite concernant le soutien de la Cocom aux directions d'écoles et aux services de promotion de la santé à l'école (PSE) en matière de vaccination.

de
Françoise Schepmans
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°495)

 
Date de réception: 27/09/2021 Date de publication: 13/12/2021
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 23/11/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
01/10/2021 Recevable p.m.
 
Question    Beaucoup d’efforts sont déployés afin de sensibiliser nos jeunes à la vaccination et ce, à plusieurs niveaux de pouvoirs. J’interrogeais récemment le Ministre Vervoort en Cocof qui soulignait que la campagne de vaccination dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles était prise en charge par les équipes du service de promotion de la santé à l'école (PSE), sous la supervision de l’Office de la naissance et de l'enfance (ONE).

Mieux, le Ministre Vervoort déclarait que: «  la Commission communautaire française ne restera (donc) pas les bras croisés et s’impliquera au maximum dans cette campagne de vaccination. »

Toutefois, il nous revient que les directions d’école et les services PSE multiplient, depuis la rentrée scolaire, les messages d’alerte : ils sont à bout en raison de la surcharge de travail due à la gestion de la covid.

D’une part, les services PSE qui auraient été – je cite – « réquisitionnés » pour assurer la vaccination des jeunes de 12 à 18 ans. Selon la CNE, le personnel serait dans l’impossibilité d’organiser une telle campagne dans les temps imposés et encore moins en maintenant en parallèle leurs missions de base, à savoir les visites médicales, la lutte contre la maltraitance, le suivi de maladies, etc. La promesse d’aide de la Cocom serait, à en croire une infirmière sociale, restée sans suite.

D’autre part, les directions d’école en Région bruxelloise sont contraintes d’endosser le tracing des cas de covid. Là également, elles doivent se débrouiller par leurs propres moyens. La surcharge de travail est conséquente : compléter les formulaires, assurer le suivi médical, rassurer les parents, établir les éventuels contacts avec les enfants contaminés,…

Tant les directions d’école que les services PSE ne sont pas responsables du retard de vaccination et des courbes d’évolution de la pandémie en Région bruxelloise. Ils font leur maximum dans des circonstances difficiles mais un soutien, plus que symbolique, de la Cocom serait également nécessaire.

Dès lors Monsieur le Ministre,

  • Quelles sont les mesures mises en place par la Cocom pour épauler les écoles tant dans la campagne de vaccination que dans le suivi des cas covid en Région bruxelloise ?

  • Combien de personnes sont mobilisées dans cet objectif et avec quelles missions ?

  • Combien de jeunes ont-ils été vaccinés depuis la mise en place de ce dispositif ?

 

 
 
Réponse    Question 1
Au niveau de la vaccination : de façon exceptionnelle et limitée dans le temps, la Ministre Bénédicte Linard a demandé aux équipes PSE bruxelloises de prendre part à l’effort collectif visant à augmenter la couverture vaccinale en Région de Bruxelles-Capitale, en acceptant de sensibiliser et de vacciner contre la Covid-19 dans les écoles secondaires.

Il s’agit d’une collaboration quadripartite avec l’ONE, les PSE, l’Enseignement et la COCOM. La volonté est de soutenir un maximum les équipes PSE. Dans ce cadre, la COCOM a amplifié son offre en mettant à disposition des vacci-bus et des équipes mobiles à temps plein pour la vaccination dans les écoles. Il y a donc dorénavant des possibilités mixtes qui sont mises en place : vaccination par les PSE ou PMS, déplacement d’équipes mobiles /de vacci-bus de la COCOM pour les vaccinations in situ et possibilités de déplacements vers les centres de vaccination et tous les autres points de vaccination de la région.

Pour les écoles secondaires francophones (12/17 ans), voici les points majeurs :
- Depuis le 6/09 l'Enseignement a démarré les campagnes de sensibilisation dans les écoles prioritaires (SchoolUp/Vinze + mutualités), à raison de 1 école par jour au minimum.
- Depuis le 15/09 jusqu'au 30/09, et jusqu'à nouvel ordre, la vaccination est organisée par les équipes COCOM (SCR) dans 9 premières écoles comme écoles "pilote" (soit via vacci-bus soit via des équipes mobiles in situ).
- Depuis le 24/09, quelques écoles organisent la vaccination en centre de vaccination. Un soutien des SCR est prévu pour la planification et la vaccination de groupe dans les centres de vaccination.
- Depuis le 10/09 jusqu'au 21/09 les PSE ont reçu plusieurs webinaires et formations sur le terrain mis en place par les SCR, et un protocole opérationnel simplifié a été finalisé et distribué aux PSE, afin de leur permettre de prendre en charge la vaccination et l'administration simplifiée.
- Le 22/09, la COCOM a proposé des ressources fixes supplémentaires aux partenaires ONE/Enseignement, c’est-à-dire 5 vacci-bus/équipes mobiles par jour pour aider les PSE et accélérer le déroulement du planning (2 bus à partir du 27/9, 5 bus à partir du 11/10).

Au niveau de tracing, depuis le début l'année scolaire, la COCOM et l'Aviq sont en contact avec l'ONE afin de trouver des solutions de soutien pour le tracing, et de petites améliorations ont été trouvées. Il manque par contre une bonne base de données des enfants par école et par classe afin de pouvoir laisser reprendre une partie du travail par le call center comme en Flandre. Le 8/10, la COCOM a soumis une proposition à l'ONE afin de revoir complètement le processus de tracing au sein des écoles, avec seulement la notification de la direction de l'école (déléguée par le PSE) des cas index, et un tracing collectif au sein d'une classe par le PSE uniquement quand il y a un grand cluster. Ceci a évidemment des impacts sur la complétude et la qualité du tracing, mais peut être justifié dans le contexte du respect de la vie privée. Par soucis d’harmonisation FWB, l’Aviq a été sollicitée et se joint au projet commun de tracing scolaire




Question 2
Au niveau de la vaccination, deux gestionnaires de projets sont mis à disposition à temps plein pour le projet enseignement francophone. De plus, 5 équipes mobiles (avec vacci-bus, si nécessaire) sont réservées pour les PSE. 5 équipes peuvent couvrir 5 x 9 écoles = 45 écoles par semaine. Mais étant donné le travail nécessaire d’information et de sensibilisation au préalable, cette capacité n'a pas été utilisée complètement jusqu’à aujourd’hui.
Au niveau du tracing, le nombre d'agents du call center est augmenté pour couvrir le tracing des cas index des écoles à la place des PSE en fonction des volumes.
Un protocole de collaboration est en cours de validation entre ONE et COCOM pour couvrir les frais de fonctionnement tracing qui glisseront d’un organisme à l’autre.

Question 3
Selon les statistiques de Sciensano (à la date du 11/10/2021), depuis le début de l'année scolaire et la mise en place du dispositif de sensibilisation et de vaccination dans les écoles, +/- 10.000 élèves résidant à Bruxelles ont été vaccinés en surplus. Parmi eux, une partie est vaccinée dans les écoles, une partie est vaccinée dans un centre de vaccination via les écoles et une autre partie (12-15 ans) est vaccinée dans un centre de vaccination ou dans une antenne de vaccination locale de la propre initiative de leurs parents et accompagnés par ceux-ci.
Pour évaluer l'effet de ce dispositif, il ne faut pas prendre en compte uniquement le nombre absolu de jeunes bruxellois vaccinés dans les écoles ou dans les centres de vaccination via les écoles. En effet, d'une part, il faut ajouter une proportion de non-résidents bruxellois vaccinés au sein des écoles et, d'autre part, il faut tenir compte de l'important effet boule de neige de la sensibilisation et des expériences positives rapportées via la bouche à oreille par les familles et les proches des personnes vaccinées dans ou via l'école. Cet effet boule de neige est susceptible d'augmenter le nombre d'élèves vaccinés de leur propre initiative dans les centres de vaccination ou les antennes de vaccination locales.