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Question écrite concernant le suivi des recommandations du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles concernant les jeunes et la santé mentale

de
David Weytsman
à
Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°547)

 
Date de réception: 07/02/2022 Date de publication: 25/03/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 24/03/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
10/02/2022 Recevable Bureau élargi de l'Assemblée réunie
 
Question    Au début de la pandémie, l’attention collective s’est principalement focalisée sur les répercussions sanitaires pour les citoyens (spécifiquement les plus fragiles et les seniors), la saturation des soins intensifs et sur la dimension socio-économique. Mais rapidement, nous avons dû faire face à un triste constat : la dégradation de la santé mentale des jeunes, et la saturation du système d’aide et des services de santé mentale.

C’est pourquoi en mai 2021, sous l’impulsion du député Nicolas Janssen, le Parlement de la FWB a lancé une Commission conjointe (réunissant les Commissions de l’éducation, de l’enfance et de la santé et de l’enseignement supérieur du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles) au sein de laquelle ont été auditionnés des experts, pédagogues, psychologues, spécialistes de l’enfance et administrations concernées. Les députés ont également fait en sorte d’impliquer les jeunes et leurs parents dans ce processus.

J’aurais souhaité que le Parlement bruxellois puisse faire le même exercice. Je l’ai à maintes fois rappelé.

Le résultat de cette Commission conjointe est l’adoption de plus de 100 recommandations, qui seront adressées au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, structurées en trois parties :

  • Identifier et prévenir

  • Accompagner, stabiliser, se rétablir

  • Favoriser le bien-être et permettre aux jeunes de réaliser leur plein potentiel

Par cette question, je souhaite faire l’état de lieux de ces recommandations, examiner avec vous comme la Région peut participer à ces objectifs, complémenter les actions prises actuellement voire palier d’éventuelles lacunes. Tout cela, dans le cadre de vos compétences.

L’objectif est d’encourager la participation active des jeunes à la conception, la planification et la mise en place des interventions qui les concernent afin de répondre aux sentiments de perte de sens et de déconnexion, notamment en développant des outils d’intelligence collective qui les intègrent et les mobilisent pleinement.

Quelques recommandations importantes pour Bruxelles :

  1. Lancer une réflexion sur les déterminants de la santé mentale des jeunes et sur l’augmentation des différentes souffrances des jeunes

  2. Mettre en place des espaces de paroles à l’instar de cercles de paroles encadrés par des professionnels.

  3.  Lutter contre le harcèlement.

  4. Développer et/soutenir les projets de pair-aidance.

  5. Mettre en place un groupe de travail chargé de développer un dispositif continu d’observation de la santé mentale, via une série de paramètres et indicateurs de suivi, par exemple à travers le développement d’un « Baromètre du bien-être et de la santé mentale des jeunes » basé sur l’EBA (Evidence Based Approach) (+Développer une base de données efficiente sur la santé mentale en veillant au respect du RGPD, au niveau hospitalier et ambulatoire afin de pallier le manque de données précises et régulières sur la santé mentale des enfants et des jeunes)

  6. Généraliser l’EVRAS au sein des écoles.

Pour chaque recommandation, quelles mesures avez-vous pris dans le cadre de vos compétences, en collaboration avec les communes, la Cocof et la FWB ?

 
 
Réponse    Q1

Aucune étude spécifique et relative aux déterminants de la santé mentale des jeunes n'a pour l'instant encore été menée à l’échelle de la région. Par ailleurs, Sciensano monitore régulièrement les problèmes de santé mentale et il est possible d’en déduire certains déterminants, les restrictions sanitaires en font parties.

Q2


Plusieurs lieux d’accueil pour jeunes ont été créés ou renforcés dans le cadre des mesures de crise. Les lieux de liens qui ont été créés ou renforcés dans le cadre du plan de relance et de redéploiement post Covid et qui constituent un accueil bas seuil sont également destinés à un public jeunes. Ces lieux accueillent plusieurs groupes de parole au sein de leurs locaux permettant ainsi aux personnes fréquentant ces lieux de rejoindre un groupe de parole auquel il aurait peut-être été difficile de passer la porte dans d’autres circonstances.

Q3

Il n'y a pas de subside Cocom spécifique en santé mentale pour des projets visant principalement le harcèlement, ceux-ci relève davantage d’une politique de promotion de la santé et du bien-être. Par ailleurs, le harcèlement induit des troubles mentaux qui sont pris en charge par les Services de Santé Mentale agréés.

Q4

La Cocom octroi chaque année des subsides à des asbl qui développent et soutiennent activement la pair-aidance. Pour 2022 un budget de 180.000 euro a été prévu à cet effet (30.000 euro pour l'asbl En Route et 150.000 euro pour le SMES). Autrement, l’entraide par les pairs est de plus en plus organisée au sein des Lieux de Liens évoqués plus haut.
Q5

Cette ambition, en matière de recueil de données est interfédérale et existe depuis longtemps. Elle est par ailleurs confrontée à une série de difficultés tant les données récoltées diffèrent entre institutions qui ne dépendent pas des mêmes niveaux de pouvoirs. Le réseau enfants ados Brustars, en partenariat avec le SPF santé centralise néanmoins les données et les traitent au sein de son GT programmation. Ces données sont régulièrement présentées et une note sera présentée fin mars 2022 aux partenaires du réseau.


Q6


La Cocom ne dispose pas de cette compétence hormis le financement de certains projets spécifique via les plannings familiaux. Celle-ci relève de la COCOF et de son plan en promotion de la santé.