Question écrite concernant les Mineurs Etrangers Non Accompagnés (MENA) en errance en Région de Bruxelles-Capitale
- de
- Emin Özkara
- à
- Elke Van den Brandt et Alain Maron, membres du Collège réuni en charge de l'action sociale et de la santé (question n°586)
Date de réception: 16/05/2022 | Date de publication: 20/09/2022 | ||
Législature: 19/24 | Session: 21/22 | Date de réponse: 08/07/2022 |
Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
31/05/2022 | Recevable | Bureau élargi de l'Assemblée réunie |
Question | Je souhaiterais revenir sur la problématique des Mineurs Etrangers Non Accompagnés (MENA) en errance laissés pour compte par des institutions ou des structures auxquelles ils s'adressent et qui n'arrivent pas à les aider. Mes premières questions sont les suivantes :
Je souhaiterais vous poser les questions supplémentaires suivantes pour les institutions publiques, parapubliques et associatives qui relèvent du champ de vos compétences ou de votre tutelle :
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Réponse | Tout d’abord, je tiens à attirer votre attention sur le fait que l’accompagnement des MENA ne relèvent pas, comme vous le savez, de la compétence de la COCOM mais certains MENA sont néanmoins hébergés ou soutenus par des asbl financées par la COCOM. Le groupe des mineurs étrangers non accompagnés qui est présent sur le territoire belge est particulièrement vulnérable : il s'agit de mineurs qui arrivent en Europe sans être accompagnés, après un long voyage souvent traumatisant. Concernant les principales causes d’errance pour les jeunes (et les MENA), je vous renvoie aux nombreuses auditions qui ont eu lieu au sein de la commission des Affaires générales et résiduaires, de la Cohésion sociale et des Infrastructures sportives qui a procédé, en ses réunions des 19 mai, 16 et 30 juin, 15 juillet, ainsi que des 22 septembre et 13 octobre 2020, à des auditions relatives à la thématique des « Jeunes en errance ». Je vous renvoie également au rapport produit le 16 mars 2021 qui inclut des recommandations. Ces auditions et les constats des acteurs de terrain pointent des difficultés familiales, la migration, le décrochage et la méfiance vis-à-vis des services et institutions ainsi qu’une surreprésentation des jeunes LGBTQIA+. A côté de ces éléments sont également pointés d’autres paramètres tels que l'augmentation de la précarité financière (nombreuses dettes, difficultés pour trouver un travail/suivre une formation, etc.) et la crise du logement en Région bruxelloise. Concernant le nombre de MENA en errance, ni l'administration, ni l'asbl Bruss'Help ne disposent de chiffres précis à ce sujet pour Bruxelles, aucun recensement n'étant fait commune par commune. Il est toutefois prévu dans le cadre du dénombrement 2022 réalisé par l'asbl Bruss'help que les chiffres relatifs aux MENA soient collectés et traités. L’objectivation du phénomène de jeunes en errance est par définition complexe étant donné que de nombreux jeunes passent « sous les radars ». Ils sont par ailleurs très mobiles (passant d’une région à l’autre, d’une ville à l’autre, d’une commune à l’autre), soit parce qu’ils sont hébergés par de la famille ou des amis, soit parce qu'ils fréquentent des structures d’accueil pour quelques nuits. Les communes de 1000 Bxl d’Anderlecht et de Saint-Gilles comptent beaucoup de jeunes en errance en raison de la présence de nombreux MENA en errance et jeunes majeurs sans-papiers autour de la gare du Midi. Concernant l’offre de services et les projets destinés à aider les MENA en errance, le New Samusocial accueille ponctuellement, à court terme, des MENA lorsque ceux-ci présentent un risque de danger particulier (mineur isolé sans pair, fragilité, ...) et qu'aucune autre solution d'hébergement n'est possible dans le réseau adapté aux MENA. Dans la mesure du possible, ces MENA sont hébergés dans des petites chambres ou des chambres individuelles avec une surveillance renforcée. Ils sont systématiquement orientés le lendemain vers d'autres partenaires. D'autres centres d'hébergement peuvent également accueillir ponctuellement des MENA. L'asbl Mentor Escale, agréé et subsidié en qualité de centre d'aide aux personnes, assure un accompagnement en faveur des MENA. Cet accompagnement peut prendre différentes formes: socio-éducatif, psychologique, formatif/scolaire, accueil dans un logement de transit, recherche de logement. Par ailleurs le projet de lieu d’accueil bas seuil, mis en place par l’asbl Macadam, financé sur le budget sans abrisme et santé mentale s’adressera à des jeunes dits « en errance », c’est-à-dire des jeunes de moins de 26 ans en situation de sans-abrisme ou à risque de s’y retrouver, dont les jeunes migrants (mineurs et majeurs en attente ou en refus d’une prise en charge par l’Etat belge). Par le biais de ce projet, Macadam souhaite répondre aux besoins physiques, psychiques et sociaux des jeunes en "errance". En plus de l’accueil et la présence de services en interne, Macadam souhaite également mettre en place un travail en réseau dans l’accompagnement et la « résolution » des situations d’errance. L’enjeu de ce futur dispositif est d’être un lieu d’accroche et de lien. Ce projet devra permettre d'assurer l’accueil quotidien de 20 jeunes avec une limite d’accueil simultané à 8 jeunes (conditions sanitaires COVID 19 respectées). Sur une année, ce projet devrait permettre d'accueillir 250 jeunes différents. Pour le surplus, je me permets de vous renvoyer à la réponse à votre question écrite 575 concernant les jeunes en errance en Région de Bruxelles-Capitale, posée il y a quelques semaines. |