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Question écrite concernant la rareté des scale-ups en Région bruxelloise.

de
Dominique Dufourny
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°10)

 
Date de réception: 11/10/2019 Date de publication: 15/11/2019
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 15/11/2019
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
16/10/2019 Recevable p.m.
 
Question    La « scale-up », ce n’est plus vraiment une « start-up » – car plus mature – ni tout à fait une société pleinement établie, puisqu’en pleine croissance. Le terme « scale-up » correspond à une phase dans la vie d’une entreprise, lorsqu’elle s’agrandit, qu’elle change d’échelle. C’est le moment où la « start-up » doit sortir de sa zone de confort et monter en gamme afin d’être capable de produire à plus large échelle son service ou son produit.

Or, l’entrepreneuriat ne se limite pas qu’aux start-up (technologique). Diverses études européennes ont montré que notre dynamisme économique dépend de plus en plus de notre capacité à engendrer des « scale-up », à savoir des start-up matures (moins de 10 ans), qui génèrent des revenus, s’internationalisent, ont la confiance d’investisseurs pour lever des millions et grandir.

Dès lors, je souhaiterais aborder avec vous les éléments suivants :

Existe-t-il des programmes d’accompagnement spécifiques afin de stimuler la croissance des « start-ups » ?

Dans l’affirmative, quels sont les critères auxquels les « start-ups » doivent satisfaire pour en bénéficier?
 
 
Réponse    1. Existe-t-il des programmes d’accompagnement spécifiques afin de stimuler la croissance des startups ?
Les services d’accompagnement de hub sont disponibles tout au long du cycle de vie de l’entreprise et ne sont donc pas exclusivement centrés sur les jeunes entreprises, startups ou non startups. Ceci vaut tant pour les accompagnements thématiques (stratégie, financement, subsides, legal & tax, permis d’urbanisme et d’environnement, internationalisation), que pour les accompagnements sectoriels (notamment grâce aux clusters régionaux).

La Région bruxelloise a par ailleurs mis en place, suite à l’adoption du Small Business Act – SBA - le projet « mybusinesspass ».

Concrètement, il s’agit de pass ou de packages qui apportent de la visibilité à l’offre de services aux entreprises proposés par des organismes publics ou privés en fonction des besoins des entreprises candidates. Parmi les différents pass proposés, un Pass « Sail » est spécialement destiné aux entreprises matures.

Parmi les avantages, produits et services, fournis par ce pass, nous pouvons mentionner :

- La mise à disposition d’une personne de contact au sein de hub.brussels chargée d’avoir un échange au moins une fois par mois avec l’entrepreneur.e et de l’accompagner dans le développement de son entreprise ;

- Le financement de 3 missions de consultance par un expert externe d’une valeur de 700€ TTC chacune (à choisir parmi 15 thématiques de consultance en fonction des besoins de l’entreprise) ;

- 10% de réduction de loyer si l’entrepreneur est hébergé chez Citydev ;

- La possibilité de présenter son entreprise devant des Venture Capitalists (fonds d’investissement) avec un coaching préalable par un expert externe ;

- L’accès privilégié aux Fablab régionaux avec  un chèque équivalent à 500 € ;

- L’accompagnement spécifique à l’internationalisation s’il s’agit d’une piste cohérente de développement, etc.

Hub.brussels est chargé d’animer les secteurs économiques porteurs autour de clusters :


- Lifetech.brussels qui rassemble les entreprises actives dans les dispositifs médicaux et l’e-santé. Le cluster a développé un programme d’accélération pour soutenir plus activement les entreprises qui y entrent et peut par ailleurs s’appuyer sur les incubateurs BLSI et EEBIC qui développent des écosystèmes vertueux pour ces entreprises. On peut citer la belle aventure de la start-up Spentys qui crée des dispositifs orthopédiques « sur-mesure » en s’appuyant sur l’impression 3D.

- Screen.brussels qui accompagne les sociétés de l’audiovisuel, des contenus immersifs et du gaming. Là encore, une start-up comme Demute, devenue une référence dans le secteur de la gestion du son tant au niveau de la production que de la post-production. Le développement du projet FRAME au sein de Reyers permettra d’asseoir la réputation des entreprises bruxelloises actives dans ce secteur.


- Ecobuild.brussels pour la construction et la rénovation durables ;

- Circlemade.brussels rassemble les acteurs et actrices innovants en économie circulaire ;

- Software.brussels soutient les acteurs du digital ;

- Hospitality.brussels soutient les initiatives entrepreneuriales et favorise les synergies entre les acteurs bruxellois du Tourisme, de l'Evénementiel et de la Culture .

Parallèlement à ces programmes coordonnés par hub.brussels, notons aussi :


- Si le besoin financier est de plus de 50.000 euros (sous forme de crédit, de prise de participation ou de subsides) et qu’il y a des perspectives d’emploi, l’entreprise peut s’adresser à la cellule « business » de hub.brussels qui se chargera de l’accompagner dans la recherche du financement public ou privé le plus à même de répondre à ses besoins;


- Bien que finance&invest brussels ne fasse pas d’accompagnement, il est bon de garder en tête qu’ils proposent des solutions financières aux scale-up ;  

- Innoviris offre aux entreprises des solutions de financement pour des projets d’innovation et de recherche et développement ;

- Actiris a un service qui s’adresse aux entreprises existantes : « La ligne Employeur ». Des consultants peuvent aider les entreprises à recruter et à trouver les aides adéquates dans l’offre des primes d’Actiris ;

- Pour du mentorat et du networking, si l’entreprise a plus de trois ans, elle peut solliciter le Réseau Entreprendre (qui est par ailleurs soutenu financièrement par la Région pour ses missions d’accompagnement) ;

- Si l’entreprise présente des perspectives d’emploi et un intérêt régional, elle peut solliciter le CCE (Conseil de Coordination Economique) qui réunit le Ministre de l’Economie, son cabinet et les tops managers des 21 institutions publiques régionales en lien avec l’économie et pourra accompagner spécifiquement cette entreprise dans son développement;



- Solvay Entrepreneurs (aussi soutenu par la Région pour des missions d’accompagnement) organise une formation intitulée « dirigeant et développement » qui s’adresse spécifiquement aux dirigeants d’entreprises familiales ou scale-ups.

Enfin, dans une approche plus sectorielle, il faut aussi citer l’existence d’incubateurs qui rassemblent des startups en croissance ou à fort potentiel : GreenBizz (éco innovantes), BLSI (R&D, labo), Icab (ICT), EEBIC.


Cette offre est complétée par les programmes du Microsoft Innovation Center (MIC) destinés à accélérer la croissance des startups technologiques (programmes boostcamp et, en collaboration avec Icab et Hub, Amplitude +).
2. Quels sont les critères auxquels les start-ups doivent satisfaire pour en bénéficier ?
Si elles désirent avoir accès au Pass « Sail » développé dans le cadre de « mybusinesspass », les entreprises doivent notamment  :

- Avoir un siège d’exploitation à Bruxelles ;

- Exister depuis plus de 3 ans (avant 3 ans, la société est considérée comme en phase de création) ;


- Occuper 3 équivalents temps plein minimum dont 1 personne à temps plein et 1 en CDI (cela peut-être la même personne) ;



- Une croissance cumulée de minimum 60% sur les 3 derniers exercices fiscaux soit en terme de chiffre d’affaires soit en terme d’équivalents temps plein.

Une fois ces critères remplis, l’entrepreneur.e passe devant un comité de sélection qui décidera d’attribuer ou non le pass « Sail ». Les critères de sélection qui sont non cumulatifs et non excluants sont les suivants :

- Un business model convaincant, éprouvé, et qui démontre une croissance réaliste, ambitieuse et reproductible ;

- L’impact socio-économique en Région de Bruxelles-Capitale, notamment en terme de création d’emplois et/ou de croissance du chiffre d’affaires ;

- La motivation de l’entrepreneur.e à intégrer le programme mybusinesspass ;

- La capacité de l’entrepreneur.e à présenter de manière synthétique et convaincante les paramètres clefs de son projet ;

- L’adéquation avec les priorités économiques déterminées au niveau régional ;

- Les ressources mises en œuvre pour faire avancer le projet ;

- La santé financière de l’entreprise.

En conclusion, nous pouvons donc noter que les programmes ne manquent pas et que les entreprises en croissance ne sont pas oubliées des initiatives déjà en place. Nous devons évidemment veiller à ce que celles qui ont un impact positif pour notre région et ses habitants soient accompagnées et soutenues dans leur développement, d’autant plus lorsqu’elles s’intègrent dans une optique de transition économique.