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Question écrite concernant l'effondrement d'un pan de l'ancien mur d'enceinte de Bruxelles à la rue des Alexiens.

de
David Leisterh
à
Pascal Smet, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°24)

 
Date de réception: 15/10/2019 Date de publication: 16/12/2019
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 12/12/2019
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
06/11/2019 Recevable p.m.
 
Question    La nuit du 17 au 18 novembre 2018, un pan de l’ancien mur d’enceinte de Bruxelles datant du 13e siècle s’est effondré. Ce pan de mur, mesurant 20 mètres de long et 7 mètres de haut, se trouvait dans la cour de l’école Sint-Joris située au numéro 16 de la rue des Alexiens, où des travaux étaient en cours. L’effondrement serait vraisemblablement dû à l’entreprise qui a initié les travaux dans la cour de l’école. L’entrepreneur, qui n’avait pas pris toutes les précautions nécessaires, s’est vu mettre la reconstruction du mur à sa charge.

Plus d’un an après, le pan de mur n’a toujours pas été reconstruit. Cette non-reconstruction a provoqué, et engendre toujours, plusieurs problèmes pour Bruxelles.

Premièrement, il s’agit d’une catastrophe historique et architecturale pour Bruxelles. En effet, le pan de mur effondré fait partie de la première enceinte de Bruxelles. Cette enceinte est la plus vieille construction encore visible de notre capitale. Elle a été édifiée en plusieurs dizaines d’années, au 13
e siècle, par Henri 1er de Brabant.

Ensuite, l’effondrement cause des problèmes au niveau touristique puisque l’enceinte est inscrite dans de nombreux tours touristiques. En outre, la reconstruction du mur à son état d’origine serait un point positif pour les touristes.

Enfin, la sécurisation tout autour du pan du mur est assez bancale et peu esthétique. Les riverains n’ont par ailleurs pas été informés de quoi que ce soit.

En vertu des éléments qui précèdent, je souhaiterais vous interroger sur les aspects suivants :

- Premièrement, disposez-vous d’informations relatives à la réparation/reconstruction du pan de mur effondré ? À qui reviennent les travaux de rénovation ?
- Disposez-vous de garanties concernant la reconstruction du mur dans son pristin état ?
- Étudiez-vous l’opportunité de renforcer la sécurité autour du pan de mur ?
- Le Gouvernement a-t-il pris des mesures spécifiques visant à soutenir le secteur touristique depuis l’effondrement de ce mur ? Des rencontres ont-elles eu lieu en ce sens ?
- Enfin, des concertations et des séances d’informations avec les riverains ont-elles été mises en place ? Si oui, à quoi ces concertions ont-elles mené ?
 
 
Réponse    Suite à l’effondrement du mur pendant la nuit du 17 au 18 novembre 2018, la Région a rédigé un procès-verbal de constat d'infraction, étant donné la violation des dispositions des articles 98, 3° et 300, 5°, 6° du CoBAT.

Dans ce cadre, aucun parti n'a encore réagi officiellement jusqu'à ce jour : ni le responsable de l'école, ni la Ville de Bruxelles, ni la co-propriété du complexe d'appartements attenant 'Colorprint' n’ont fourni à la Région de synthèse des analyses qu'ils auraient éventuellement réalisées.

Il y a eu plusieurs réunions avec les premiers concernés, c’est-à-dire l’école Sint-Joris/ la VGC, les responsables des habitants dans le complexe d’appartements ‘Colorprint’ et la Ville de Bruxelles, qui est le propriétaire de la Tour de Villers et du pan de mur de la première enceinte à l’est de la Tour de Villers.

Afin d’assurer la sécurité du site, urban.brussels a demandé aux propriétaires que des travaux de conservation urgents soient réalisés au printemps 2019, ce qui a été fait. Pour des raisons de stabilité et de documentation scientifique, les débris du pan de mur qui s’est effondré, n’ont pas été déplacés, mais sont conservés in situ, judicieusement recouverts d’une couche protectrice de sable. Cette couche de sable garantit en même temps la stabilité du talus. La sécurité de la tour est assurée via le monitoring par le propriétaire, la ville de Bruxelles.


Etant donné que la cause de l'effondrement du mur d'enceinte n'est toujours pas démontrée, qu'il n'a toujours pas été indiqué de responsable de l'effondrement, et qu'il n'y a toujours pas de décision définitive relative à l'intervention éventuelle des assurances, aucune autre information ne peut être communiquée relative à l'éventuel responsable des travaux de rénovation, qui devrait assumer les frais des travaux de réparation.

Vu l'importance de ce monument au sein du paysage urbain actuel et la croissance historique de la ville, la Région va inciter la VGC et la Ville de Bruxelles à lancer rapidement un marché pour donner une nouvelle interprétation à la partie d'enceinte disparue.

A l’avenir, les débris feront l’objet d’une analyse scientifique détaillée, afin de réunir autant d’informations que possible concernant la construction du monument. La complexité de sa construction, qui a fort évolué à travers les siècles, ne permet cependant la réalisation d’une reconstruction proprement dite d’une façon historiquement correcte. L’objectif est cependant d’édifier un nouveau mur au même endroit, qui restitue le concept et les caractéristiques structurantes du mur d’enceinte et qui réutilise le matériel originel qui se trouve toujours in situ.