Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant l'état d'avancement de la rénovation de la station d'épuration Sud.

de
Marc Loewenstein
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°80)

 
Date de réception: 09/12/2019 Date de publication: 21/01/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 21/01/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
11/12/2019 Recevable p.m.
 
Question    La station d'épuration Sud est en cours de rénovation depuis plusieurs années.

1. Pourriez-vous nous faire part de l'état d'avancement de ce chantier ?
2. Pourriez-vous nous faire part de l'estimation de départ et du coût auquel nous arrivons déjà aujourd'hui en tenant compte du montant que la Région a dû débourser pour le litige avec l'entrepreneur ?
3. Pourriez-vous nous faire part des dispositifs prévus en énergie renouvelable ? Géothermie ? Panneaux photovoltaïques ?
 
 
Réponse    1) Pourriez-vous nous faire part de l'état d'avancement de ce chantier ?
Le marché public de mise à niveau de la station d’épuration de Buxelles-Sud a été notifié à un consortium en date du 24/09/2013.
Ce marché complexe qui consiste à insérer un tout nouveau traitement sur la station tout en maintenant celle-ci en fonctionnement est divisé en
3 phases principales distinctes :

PHASE A
Cette phase de travaux a débuté en janvier 2014 et consistait à démolir une partie des ouvrages de la station existante pour y installer un nouveau traitement primaire comprenant un tamisage à 6mm des eaux entrantes suivi d’une décantation lamellaire permettant de traiter les eaux à concurrence de 18.000m³/h en temps d’orage. L’objectif de la décantation primaire est d’extraire une grande partie de la pollution particulaire présente dans les eaux à traiter. Cette phase des travaux s’est achevée en août 2016 et l’installation est exploitée depuis lors.



PHASE B
La phase B de mise à niveau de la Station d’épuration de Bruxelles SUD a démarré le 4/08/2016 après la fin de la campagne d’analyse de la phase A. Cette phase des travaux prévoit la finalisation de la filière eau de la nouvelle usine par l’installation d’un nouveau traitement biologique des eaux usées. Les eaux usées en sortie de décantation primaire vont passer successivement dans un bassin d’anoxie, un bassin biologique et les bassins membranaires. Ces différentes étapes supplémentaires permettent de traiter la pollution dissoute, en particulier l’Azote et le Phosphore, par l’action de bactéries spécifiques qui vont se nourrir de cette pollution dissoute. La particularité de la nouvelle usine est que la séparation entre l’eau propre et les bactéries (qui constitueront « les boues » d’épuration) est réalisée via une clarification membranaire. Cette dernière consiste à aspirer l’eau propre à travers des filaments (= des spaghetti). Ces membranes constituent une barrière physique qui permet d’arrêter l’ensemble des bactéries, certains virus et les micro-plastiques de telle sorte que l’eau qui sera rejetée dans la Senne sera de très bonne qualité. La phase B s’est achevée le 28/02/2019, et est exploitée depuis. L’inauguration de la phase A et de la phase B, marquant la finalisation du traitement de l’eau, a eu lieu le 15 mars 2019.


PHASE C
La phase C consiste à réaliser la mise à niveau de la « file boue » de la station SUD. Cette phase des travaux actuellement en cours a débuté en mars 2019. La fin des travaux de la phase C est planifiée pour fin octobre 2020. Pendant cette phase, les travaux consistent à démolir les ouvrages existants (biologie et clarificateurs) de l’ancienne « file eau » qui ne seront plus utilisés et de construire en lieu et place un nouveau traitement des boues de la station. Les boues d’épuration constituent le déchet ultime d’une station d’épuration. Le projet prévoit en phase C l’installation d’une unité de traitement des eaux de retour issues de la déshydratation des boues (il s’agit d’une « mini-station » dans la station) et la construction d’une digestion des boues. Ce procédé a deux intérêts majeurs : il permet à la fois de réduire le volume de boues à évacuer de 30% mais également de produire de l’électricité verte par cogénération. A la fin de cette phase, une période de 4 mois sera dédiée à la réalisation d’une campagne de mesure des performances de l’usine dans son ensemble.
2) Pourriez-vous nous faire part de l'estimation de départ et du coût auquel nous arrivons déjà aujourd'hui en tenant compte du montant que la Région a dû débourser pour le litige avec l'entrepreneur ?
Le marché a été attribué en 2013 pour un montant de 73 millions deuros. Le montant prévisionnel, à ce jour, en fin de chantier est de 106 millions d’euros. La différence de 33 M€ est répartie pour 25M€ en 3 accords transactionnels signés avec l’entrepreneur et 8M€ suite à des modifications techniques apportées au projet.
3) Pourriez-vous nous faire part des dispositifs prévus en énergie renouvelable ? Géothermie ? Panneaux photovoltaïques ?
Dans le cadre des travaux, une unite de cogénération de 600MVA sera installée. Cette unité produira de l’électricité et de la chaleur grâce au biogaz produit au niveau des digesteurs. Par ailleurs, une unité de 75m² de panneaux solaires est installée sur la toiture du nouveau bâtiment d’exploitation et une pompe à chaleur branchée sur les eaux traitées servira à subvenir aux besoins de chauffage des bureaux.