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Question écrite concernant la gestion des eaux urbaines.

de
Jonathan de Patoul
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°82)

 
Date de réception: 09/12/2019 Date de publication: 22/01/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 22/01/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
11/12/2019 Recevable p.m.
 
Question    Dernièrement en commission de l’environnement, vous avez pu répondre à ma question concernant une gestion des eaux urbaines plus durable en Région bruxelloise.

A ce sujet, vous m'avez répondu que des analyses étaient réalisées tous les jours à l'entrée et à la sortie des stations d'épuration pour vérifier les taux de pesticides et autres composant chimiques, éventuellement présents dans l'eau. Serait-il possible de connaître l'évolution de ces chiffres au cours des dernières années par rapport aux normes maximales autorisées ?

Vous parliez également de la mise en place de curage régulier des égouts par différents opérateurs en fonction de la localisation (vivaqua, port de Bruxelles...). Qu’entendez-vous par curage régulier ? Un calendrier de ces travaux est-il prévu et imposé par la Région ?
 
 
Réponse   

1) Serait-il possible de connaître l'évolution de ces chiffres au cours des dernières années par rapport aux normes maximales autorisées ?

La SBGE (pour la STEP sud) et Aquiris (pour la STEP nord) suivent quotidiennement les paramètres suivants à l’entrée et à la sortie des stations d’épuration (STEPs) bruxelloises :
- matières en suspension (MES),
- demande chimique en oxygène (DCO),
- demande biochimique en oxygène (DBO5),
- azote (N) et
- phosphore (P).
A titre d’exemple, nous présentons l’évolution des rendements (épuratoires) annuels moyens ou taux d’abattement de la STEP Nord (Aquiris) en filière biologique et en filière temps de pluie pour les paramètres évoqués précédemment.


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En ce qui concerne les autres substances chimiques, en ce compris les pesticides, il n’existe pas d’analyse systématique régulière au niveau des STEPs bruxelloises. Pour ces substances, il n’existe en effet pas de normes européennes édictées par la Directive sur les Eaux Résiduaires Urbaines (91/271/EEC). Des analyses sont toutefois exceptionnellement organisées par Bruxelles Environnement afin d’investiguer ce qui transite par les STEPs et connaître leur rendement épuratoire vis-à-vis de ces substances. Ainsi, deux campagnes de mesures ont été réalisées dans le passé : en 2010 afin de connaître les rendements épuratoires au niveau de la STEP sud avant les chantiers relatifs à sa mise à niveau, et en 2012 au niveau de la STEP nord. Une nouvelle campagne est envisagée en 2020 au niveau des deux STEPs bruxelloises, avec pour objectif d’alimenter le plan de gestion de l’eau qui est en cours de rédaction et de connaître les nouveaux rendements épuratoires au niveau de la STEP sud (après finalisation du chantier de mise à niveau de la STEP). Ces études portent sur les paramètres suivants : paramètres de base (MES, DCO,DBO, N, P), pesticides, résidus médicamenteux, éléments traces métalliques, dioxines, phtalates, retardateurs de flamme, phénols et divers hydrocarbures. On peut également citer les deux études exploratoires Biodien et Imothep, réalisées en 2016 par Bruxelles Environnement en collaboration avec la Région wallonne, qui ont visé (respectivement) à rechercher les traces de perturbateurs endocriniens (dont de nombreux pesticides) et des résidus médicamenteux, notamment dans les effluents de sortie des deux STEPs bruxelloises.

2) Vous parliez également de la mise en place de curage régulier des égouts par différents opérateurs en fonction de la localisation (vivaqua, port de Bruxelles...). Qu’entendez-vous par curage régulier ? Un calendrier de ces travaux est-il prévu et imposé par la Région ?

Le réseau d’égouttage bruxellois est géré par 3 opérateurs : Vivaqua (+ou-2000 km), SBGE (37 km) et le Port de Bruxelles, en moindre mesure, pour les parties octroyées en concession dans le domaine portuaire. Les procédures mises en place pour les curages sont donc différentes d’un opérateur à l’autre.

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SBGE
En ce qui concerne la SBGE, un état des lieux de l’ensemble des collecteurs gérés par la SBGE a été réalisé en 2018-2019 comprenant un curage préalable et le cas échéant, une inspection caméra et un rapport de l’état constaté. L’état général des collecteurs d’égout en propriété et en gestion de la SBGE (37km), est bon, il n’y a pas de travaux conséquents à programmer. Toutefois, il a été constaté la présence régulière d’éléments structuraux (briques) provenant des égouts locaux plus anciens. Un programme de contrôle et d’entretien est en cours d’élaboration pour la gestion de ces infrastructures. Au vu des relevés effectués, la récurrence d’intervention sera fort variable d’un collecteur à l’autre, elle ne devrait a priori toutefois pas descendre en dessous d’une intervention/controle par an.


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VIVAQUA
VIVAQUA, pour sa part, réalise des curages systématiques et des curages ponctuels  à certains endroits du réseau d’égouttage qu’il gère, soit environ 2.000 km.
1. Curages systématiques
Certains endroits du réseau sont connus pour avoir, structurellement, une faible pente et être dès lors propices à l’envasement, avec les conséquences connues telles que pertes de capacités hydrauliques, odeurs, etc.
Les équipes de VIVAQUA procèdent alors de 1 à 3 fois par an à un curage afin de rétablir un écoulement normal. En 2018 et 2019, VIVAQUA a ainsi curé l’équivalent de +/- 7 km/an
Exemple : curage 2 fois par an du Quartier Saint Denis à Forest (soit 2 x 3,25 km)
2. Curages ponctuels
Plusieurs circonstances peuvent amener à commander un curage ponctuel local. Au total, environ 25 km ont ainsi été curés en 2018 et environ 20 km en 2019. Il s’agit de curages dans les situations suivantes:
a. Curages préalables à une inspection / état des lieux d’un égout 
b. Odeur – plainte d’un riverain
c. Constat d’envasement par une équipe d’exploitation (suite à une réparation, un contrôle ou opération de dératisation par exemple)
d. Problème hydraulique (mauvais écoulement dans un égout, …)
Enfin, dans le cadre des chantiers de rénovation d’égouts, VIVAQUA procède également à un curage. Ainsi, 20 à 25 km par an sont curés. Le curage du collecteur rive droite et des pertuis de Senne sont deux exemples emblématiques de ce type de curage.



· Le Port de Bruxelles
Le Port de Bruxelles ne dispose pas d’un programme de curage régulier des égouts présents dans le domaine portuaire. Cependant, des opérations ponctuelles de curage sont réalisées uniquement en cas d’obstruction constatée sur le réseau d’égouttage, et ce, dans un souci de maintien de l’outil. Le Port de Bruxelles dispose cependant d’un programme de nettoyage/entretien régulier:
- des filets d’eau (tous les 2 mois)
- des avaloirs (2x/an)
- des aqua drains (2x/an)
- des sterfputs. »