Question écrite concernant la régulation intelligente des feux de signalisation dans le cadre d'une amélioration de la fluidité des transports publics
- de
- Arnaud Verstraete
- à
- Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°139)
| Date de réception: 20/12/2019 | Date de publication: 13/02/2020 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 19/20 | Date de réponse: 12/02/2020 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 08/01/2020 | Recevable | p.m. |
| Question | La fluidité des transports publics de surface reste une des grandes préoccupations de la STIB. Un travail important a été réalisé ces dernières années dans le cadre du programme Avanti de la STIB, mais il reste du pain sur la planche. Dans le programme Avanti, la mise en œuvre de la technologie MS12 de régulation intelligente des feux de signalisation dans le cadre de la fluidification des transports publics est l’un des moyens les plus efficaces d’obtenir des résultats rapides. Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes : - Combien de carrefours équipés de feux de signalisation compte la Région ? Combien sont-ils gérés par Bruxelles Mobilité et combien par les communes ? Merci de nous communiquer un relevé. - Pour combien de carrefours gérés par les communes des pourparlers sont-ils en cours en ce qui concerne la reprise de leur gestion ? Combien ont-ils déjà été repris ces dernières années ? - Dans la Région, combien de carrefours équipés de feux de signalisation disposent-ils aujourd’hui d’une programmation MS12 ? Selon quel calendrier équipera-t-on les carrefours restants de la technologie MS12 ? À combien de carrefours la technologie est-elle également opérationnelle ? - Quel est l’état des lieux des carrefours jugés stratégiques par BM en ce qui concerne les questions qui précèdent ? - Quelles lignes de bus et de tram cela concerne-t-il ? Quelle priorité leur accorde-t-on à cet égard ? - Quel pourcentage de feu vert atteint-on ainsi ? Quels paramètres utilise-t-on (p.ex. pour la durée des cycles de feux de signalisation, la durée du feu vert pour les modes actifs) ? - Quels gains de temps (par trajet, par jour, par an) ont-ils été ainsi réalisés ? Comment cela se traduit-il en gains opérationnels, financiers et environnementaux (en ce qui concerne la flotte et les effectifs, les émissions) ? - Sur quelles lignes interviendra-t-on encore à l’avenir ? Selon quel calendrier ? - Quelle part de la flotte de la STIB dispose-t-elle aujourd’hui de la technologie MS12 ? - Quels moyens, en termes de personnel, sont-ils déployés par BM et la STIB à cet effet ? - L’objectif est-il d’étendre cette technologie à d’autres opérateurs dans la Région ? Selon quel calendrier ? Pour quelles lignes ? Des pourparlers sont-ils en cours à cet égard ? |
| Réponse | À peu près 700 carrefours à feux sont présents sur la Région, dont 585 géré par Bruxelles Mobilité. Ces carrefours ne voient pas tous passer une ligne de la STIB. Depuis le début du projet 54 carrefours à feux communaux sont repris par Bruxelles Mobilité. Depuis 2016, on a repris les installations suivantes: -à Anderlecht: Procession/Veeweyde -à Ixelles : Pesage/Scarabée/Bergmann -à Uccle : Coghen/Messidor -à Jette, pour la phase 2 du tram 9: *Arbre Ballon/ Heymbosch *Arbre Ballon/De Heyn *Arbre Ballon numero 30 Bruxelles Mobilité a rédigé et envoyé des conventions pour la reprise de la gestion d’une quarantaine de carrefours de la ville de Bruxelles. Au 31 décembre 2019, 296 carrefours étaient télécommandés par les bus et trams de la STIB. A 14 carrefours le transport en commun a une priorité sur détections fixes. En plus du précieux et indispensable travail d’entretien du système (y compris l’optimisation de celui-ci) et des adaptations liées au déploiement progressif du plan bus, les axes suivants sont prévus d’être équipés en 2020 : Avenue de la Foresterie, Chaussée de la Hulpe (partiellement), Boulevard de Smet de Naeyer, Boulevard Industriel, Avenue de Tervueren. L’implémentation sera étudiée sur l’ensemble de carrefours régionaux, cependant l’installation du système MS12 ne sera pas faite sur tous les carrefours régionaux car, sur certains carrefours fortement saturés où les transports en commun ne bénéficient pas de site propre, l’installation de la télécommande des feux avec une grande priorité peut engendrer une perte de temps pour les transports en commun (car ils se retrouvent englués dans les véhicules privés). Installer la télécommande des feux sur ce genre de carrefours ne peut se faire que moyennement des aménagements physiques (généralement pour séparer les TC des flux automobiles). Enfin, certains carrefours sont tellement empruntés par les transports en commun qu’installer la télécommande n’a pas d’effet positif global, les demandes de priorité étant trop nombreuses. Sur les 296 carrefours équipés aujourd’hui, la télécommande est activée sur 276 carrefours, certains carrefours vont être activés en mars, d’autres ont été désactivés à cause de mauvais fonctionnement, ou bien sont empruntés par des véhicules De Lijn, qui n’envoient pas encore de télégrammes. La télécommande des feux est installée sur plus de la moitié des carrefours stratégiques. Elle n’est pas installée sur tous les carrefours pour les raisons évoquées ci-dessus (pas de TC, impact télécommande négatif ou neutre). 77 des 80 lignes de tram et bus STIB sont concernées. Les lignes Chrono sont les lignes qui reçoivent le plus d’attention et le plus haut niveau de priorité aux intersections. La quasi-totalité des lignes du réseau de la STIB sont intégrées dans le système. Dans de nombreux cas, il faut traiter des carrefours où des lignes de la STIB se croisent. La priorité est octroyée selon le degré d’importance des lignes dans le réseau, en particulier les lignes CHRONO. Ainsi, par exemple à la gare d’Etterbeek, les lignes de tram 7 et 25 sont prioritaires sur le bus 95 qui les croise. Par contre, le bus 95 sera prioritaire sur d’autres lignes plus petites à un autre endroit de son parcours. Le contrat de service public de la STIB fixe des objectifs généraux, qui sont de rendre les TP de surface performants et compétitifs par rapport à la voiture, et aussi de faire progresser la vitesse commerciale de 1 à 3 km/h sur un grand nombre de lignes et d’axes. Un enjeu primordial est de permettre une bonne régularité. Cela veut dire qu’il faut surtout veiller à ce que le temps de trajet d’une ligne devienne le plus prévisible possible et qu’il n’y ait pas de variation d’un jour à l’autre. Si le carrefour est non géré, son franchissement peut varier entre 0 et 90 secondes, selon que le véhicule s’est présenté au vert ou qu’il n’ait pas eu de chance et ait dû patienter un cycle complet (voire 120 secondes pour les gros carrefours). L’objectif poursuivi à travers la programmation des feux est de réduire le temps de rouge en continu pour un véhicule de transport public ; ceci s’obtient soit en réduisant la durée totale du cycle de feux, soit un prévoyant plusieurs fenêtres de vert dans le cycle. Le précédent contrat de gestion reprenait des valeurs-guide de 90 % de taux de vert et de 45 secondes maximum. Cet objectif reste poursuivi. Les données de taux de vert et de temps d’attente réels ne sont pas encore disponibles. Elles seront accessibles à la conclusion du projet d’équipement des véhicules de la STIB par le système Vicom III. Quelques réalisations spectaculaires ont déjà eu lieu au cours des dernières années, parce qu’elles portaient sur plusieurs carrefours consécutifs d’une même ligne et parce que ces lignes disposaient de conditions favorables à une bonne priorité (présence d’un site propre, pas d’intrusion d’autres véhicules ou de partage avec les taxis, arrêts correctement localisés après les carrefours, priorité par rapport aux autres lignes de TC, etc.). Sur la ligne de tram 7, la STIB a pu ainsi économiser un tram (valeur d’achat de près de 3 millions € pour un T4000), c.-à-d. que pour le même trajet la ligne nécessite un véhicule de moins que si elle devait appliquer les temps de parcours d’il y a quelques années. Sur la ligne de bus 49, par exemple, il a été possible de diminuer les temps de parcours à l’heure de pointe grâce aux gains engendrés par la télécommande des feux. En ce qui concerne les gains environnementaux : il est certain qu’un bus qui pourra circuler de manière fluide sans devoir freiner, s’arrêter et redémarrer à chaque feu polluera moins. Actuellement l’objectif est d’accompagner les modifications de réseau liées au plan bus avec une implémentation du système MS12 aux intersections impactées. 2020 verra la création de nouvelles lignes, comme la ligne de bus 56 Bpost–Schuman, qui passera par certaines artères actuellement dépourvues de bus. Elle fait partie des lignes où devront être ajoutés des équipements, tout comme d’autres lignes récemment prolongées ou à prolonger, comme la ligne de bus 46 qui traversera le canal pour rejoindre Tour & Taxis. Le travail continue également, y compris sur les carrefours déjà en service, puisqu’il s’agit beaucoup d’un travail d’ajustement itératif. Et cet entretien ne concerne pas que la partie « hardware ». En effet, le système se base sur des positions de points d’annonce prédéfinies (à partir desquels on estime des temps de trajet) et celles-ci peuvent évolués en fonction de l’environnement ou, simplement, être optimisées. Ce travail d’optimisation sera facilité dans Vicom III (cfr point ci-dessous) Tout le parc STIB est équipé de matériel embarqué permettant aux véhicules d’envoyer des messages radio à destination des contrôleurs de carrefours. La STIB est en train de moderniser le matériel embarqué, ce qui aura pour effet d’avoir un monitoring plus poussé, ainsi que plus de flexibilité pour le paramétrage de l’envoi des messages radio par les véhicules, ce qui pourrait permettre des gains supplémentaires. Chez BM, les équipes de la cellule feux de signalisation (10 membres) et de la cellule ITS (4 membres) de la Direction Entretien sont mises à contribution, avec bien d’autres missions. De ce personnel 2 détachés STIB travaillent à temps plein sur le projet, en ce compris les améliorations « feux » pour les transports en commun sans le système MS12. Côté STIB : Les équipes en charge du matériel embarqué sont composées d’environ 15 personnes. Personne n’est détaché plein temps sur le projet. Pour le software, il y a 1 personne à 10%.Pour le matériel, on a 4 personnes à 25%.Pour la partie centrale (PrioUtil), 1 personne fait le suivi mais pareil, ce n’est pas un travail plein temps. Une convention a été signée avec De Lijn pour équiper la ligne 358 Leuven–Brussel comme ligne pilote. De Lijn dispose des spécifications du matériel pour télécommander les feux et a reçu l’accès à la fréquence radio utilisée en RBC. Des essais ont eu lieu à un carrefour. De Lijn s’occupe à présent d’acquérir les dispositifs embarqués pour pouvoir équiper ses bus. |