Question écrite concernant le développement d'agriculture urbaine en région bruxelloise.
- de
- Ridouane Chahid
- à
- Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°138)
| Date de réception: 03/02/2020 | Date de publication: 28/02/2020 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 19/20 | Date de réponse: 26/02/2020 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 04/02/2020 | Recevable | p.m. |
| Question | Dans un article paru dans la Libre Belgique du 7 novembre dernier, il était mentionné la possibilité pour la région bruxelloise de produire ses propres fruits et légumes. Ainsi, le développement de l’agriculture urbaine permettrait la création d’au moins 1400 emplois qui, eux-mêmes, en créeraient d’autres notamment dans les domaines de la transformation et de la distribution alimentaires. Bien que la région bruxelloise ne sera jamais pleinement autonome puisqu’elle dépendra notamment de la campagne pour la production de sa viande et de l’étranger pour l’importation de certains fruits et légumes, la région bruxelloise pourrait néanmoins favoriser davantage la production locale. Plusieurs possibilités existent pour développer l’agriculture urbaine, dont les plantations sur les toits par exemple, ou encore les potagers présents sur les différentes communes bruxelloises. Par rapport à cela, je souhaiterais vous poser les questions suivantes : · Des campagnes de sensibilisation ont-elles déjà eu lieu ou vont-elles avoir lieu pour sensibiliser les Bruxellois à l’importance de l’agriculture locale ? · Des aides sont-elles prévues pour mettre en place ces différents modes de plantations au sein de la région bruxelloise ? Dans l’affirmative, de quels types d’aide s’agit-il ? · Existe-t-il des séances d’information ou des formations pour permettre aux Bruxellois de cultiver localement ? · Combien la région bruxelloise compte-t-elle actuellement de potagers ? Quelle en est la répartition par communes ? · D’autres potagers vont-ils se mettre en place prochainement ? Si oui, dans quelles communes ? · Des études ont-elles déjà été faites sur la possibilité de mettre des espaces cultivables sur certains toits des administrations publiques ? · Combien de bâtiments publics disposent actuellement de cultures sur le toit en région bruxelloise ? |
| Réponse | Des campagnes de sensibilisation ont-elles déjà eu lieu ou vont-elles avoir lieu pour sensibiliser les Bruxellois à l’importance de l’agriculture locale ? Dans le cadre de la stratégie Good Food, des actions de promotion et de sensibilisation ont lieu regulièrement pour sensibiliser les Bruxellois à l’importance de l’agriculture urbaine, mais aussi les former, les accompagner, les soutenir. En matière de sensibilisation, depuis 2016, Bruxelles Environnement a organisé chaque année à l’automne les « Rencontres Good Food » sous forme de weekend ou de 3 ou 4 journées. Les Rencontres Good Food ont pour objectif : - de faire connaître le concept Good Food, la stratégie, les acteurs de terrain et les actions menées ; - de favoriser un changement de perception pour susciter une adhésion au concept (« la Good Food est abordable pour tous ») et ancrer les plaisirs de la Good Food dans le quotidien des citoyens bruxellois ; - d'informer et susciter le partage d’expériences et de pratiques, pour favoriser les changements de comportement. La thématique de l’agriculture urbaine occupe à chaque édition une place centrale dans le dispositif des Rencontres Good Food. En 2019, les activités liées à l’agriculture urbaine représentaient plus de la moitié du programme des Rencontres Good Food. D’un autre côté, la stratégie Good Food vise à sensibiliser et promouvoir l’agriculture urbaine, tant professionnelle que mixte et citoyenne (et même dans les écoles) à travers: - le portail Good Food ( ) qui inspire, mais qui propose aussi plusieurs ressources (outils, formations, études,..) pour plusieurs publics cibles (citoyens, écoles/crèches et professionnels), et un bottin permettant de trouver des commerces, producteurs et restaurants Good Food. Il existe également une newsletter, une diffusion d’information via les réseaux sociaux, … - un service d’information de 1ère ligne (qui organise notamment des workshops d’information pour les professionnels ) et d’accompagnement des projets d’agriculture urbaine à travers le Facilitateur Agriculture Urbaine ; - les actions de sensibilistaion pour promouvoir l’autoproduction vers le grand public, comme les campagnes kits de graines, la newsletter Good Food, … ; - les activités de sensibilisation des maîtres-maraichers (stands, sites de démonstration …), ... ; - l’incitation à développer des projets de production via les appels à projets (communes & CPAS, écoles, collectifs de citoyens, associations, professionnels) ; - les activités événementielles et formatives pour les collectifs de citoyens (bourse aux semences, conférences comme par exemple sur les fruitiers en ville, mise en réseau des projets, …) ; - le soutien à des associations pour des projets de sensibilisation, comme le projet « Verger partagé » de Velt, comme Aquaponie BXL pour la promotion de l’aquaculture en ville, ... Des aides sont-elles prévues pour mettre en place ces différents modes de plantation au sein de la région bruxelloise ? Dans l’affirmative, de quels types d’aide s’agit-il ? Il faut avant tout distinguer les formes d’agriculture urbaine (AU) ciblées. De manière schématique et simplifiée, on peut distinguer l’agriculture citoyenne (particuliers, potagers collectifs et familiaux, potagers scolaires, …) et l’agriculture à vocation commerciale (professionnelle ou insertion socio-professionnelle). En milieu urbain, bon nombre de projets d’agriculture sont des modèles hybrides, combinant des objectifs nourriciers, économiques, sociaux, environnementaux, pédagogiques et serviciels. La stratégie Good Food prévoit différents leviers pour activer ces différents formes d’AU : AU citoyenne : - la mise à disposition de sites de potagers familiaux par Bruxelles Environnement. Sur 14 sites d’espaces verts répartis sur la Région de Bruxelles-Capitale, des parcelles individuelles sont mises à disposition des ménages bruxellois. Actuellement, environ 400 parcelles sont cultivées sur ces 14 sites, avec une superficie moyenne de 90m². Une culture respectueuse de l’environnement y est requise. Les Bruxellois peuvent s’inscrire sur une liste d’attente afin d’en bénéficier au moyen d’une plateforme web ; - le soutien aux projets de production par les collectifs de citoyens (potagers, vergers, …) : Bruxelles Environnement organise l’appel à projet « Inspirons le Quartier/volet Good Food » : aide au montage de projets, coaching, soutien financier, formations, mise en réseau. En 3 ans (2016 – 2018), ce sont plus de 50 nouveaux projets de production de collectifs de citoyens, impliquant plus de 1350 bénévoles et touchant plus de 5.000 ménages qui ont été soutenus. - AU à l’école : aide aux potagers scolaires via soutien financier et/ou accompagnement technique et pédagogique (106 nouveaux potagers scolaires sur les 4 dernières années scolaires) AU à vocation commerciale : On peut citer entre autres : le service du Facilitateur en agriculture urbaine, l’espace Test agricole et le projet BoerenBruxselPaysans, le soutien financier via l’appel à projets de Bruxelles Economie et Emploi, la facilitation pour la mise à disposition de terrains, l’établissement de guides pratiques, … Existe-t-il des séances d’information ou des formations pour permettre aux Bruxellois de cultiver localement ? Pour l’AU citoyenne : Plusieurs associations offrent une formation sur plusieurs aspects de l’agriculture urbaine, p.e. Vert d’Iris, la Ferme nos pilifs, Tournesol, Aquaponie BXL,... Il existe également un réseau de Maîtres-Maraîchers et un réseau de maîtres composteurs. Pour une vue globale, voir sur le portail Good Food précité, qui regroupe l’offre existante. Pour l’AU professionnelle : Le Facilitateur organise des workshops sur l’AU. Par ailleurs, l’Espace Test agricole d’Anderlecht lance des appels à candidatures également dans le cadre du projet Boeren Bruxsel Paysans. Combien la région bruxelloise compte-t-elle actuellement de potagers ? Quelle en est la répartition par communes ? Si l’on entend par « potagers » les sites de potagers familiaux et collectifs (et non les potagers des particuliers, des écoles et les sites d’agriculture professionnelle), Bruxelles Environnement a réalisé une étude en 2018 permettant d’identifier : - Environ 79 hectares de potagers - 392 sites L’étude complète est disponible ici :
D’autres potagers vont-ils se mettre en place prochainement ? Si oui, dans quelles communes ? Plusieurs sites de potagers sur des terrains en gestion par BE sont à l’étude au sein de Bruxelles Environnement, en vue d’une reprise en gestion ou d’un réaménagement. Comme déjà dit, Bruxelles Environnement soutient également le développement de potagers via les appels à projets « Inspirons le Quartier/Good Food », mais aussi l’appel écoles et l’appel communes & CPAS dans toutes les Communes Bruxelloises. Ces appels sont relancés en 2020. Des études ont-elles déjà été faites sur la possibilité de mettre des espaces cultivables sur certains toits des administrations publiques ? Il n’existe pas d’études traitant de cette thématique spécifique. Une étude sur la viabilité des business modèles en Agriculture Urbaine incluant la production en toiture a été conduite par Greenloop en 2013. L’étude est disponible sur portail Good Food. D’autres projets de recherche sont en cours sur la production en toiture dans la Région Bruxelles Capitale, notamment le projet INTERREG GROOF et un projet de recherche en Agriculture Urbaine en toiture du Centre Agroecologie de l’ULB, LagUM, qui sera lancé prochainement. Combien de bâtiments publics disposent actuellement de cultures sur le toit en région bruxelloise ? Mon administration ne dispose pas de cette information. |