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Question écrite concernant le baromètre démographique 2019 - Migration interne.

de
Sevket Temiz
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°120)

 
Date de réception: 29/01/2020 Date de publication: 16/04/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 10/04/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
05/02/2020 Recevable p.m.
 
Question    Perspective Brussels vient de publier le « Baromètre démographique 2019 en RBC ». Globalement, la démographie augmente en région bruxelloise depuis des années mais ce qui attire mon attention c’est le rapport de la migration interne c’est-à-dire le solde entre les personnes qui sortent et entrent à Bruxelles pour s’y établir des autres régions du pays.

En effet, nous avons un solde négatif depuis des années sur ce segment des mouvements migratoires et qui semblent s’accroître encore davantage.

J’aimerais vous poser les questions suivantes à ce sujet :

- Quelles sont les raisons de ce solde migratoire interne négatif ? Manque de travail, logement cher, densification de certains quartiers, fiscalité régionale, mobilité ?

- Quelles mesures le gouvernement a-t-ils adoptées pour enrayer cette émigration ?

- Quels sont les profils qui émigrent vers les autres régions du pays ? Classes moyennes, supérieures, sans qualification de métiers, belges, étrangers ?

- Existe-t-il un manque fiscal pour la RBC de ce solde migratoire interne négatif ? Si oui, avez-vous des chiffres depuis 2018 ?
 
 
Réponse    Selon Perspective.brussels, la principale « raison » du solde migratoire interne négatif est la position que joue la Région de Bruxelles-Capitale en tant que cœur d’un système urbain d’importance. En effet, la Région de Bruxelles-Capitale ne recouvre qu’une partie de l’agglomération bruxelloise au sens géographique du terme. En tant que telle, elle est le cœur de la principale agglomération du pays.

De ce fait, comme les autres agglomérations européennes équivalentes, elle est le siège d’une redistribution importante de la population : gain d’habitants depuis l’étranger via les flux migratoires internationaux (l’immigration internationale dépasse l’émigration internationale) et perte d’habitants vis-à-vis du reste du pays (l’émigration interne dépasse l’immigration interne), via un processus de périurbanisation.

Ce processus n’est d’ailleurs pas spécifique à Bruxelles et touche également les autres agglomérations du pays. Par ailleurs, ce processus redistribue la population depuis le cœur des agglomérations vers la périphérie, qui se trouve être de plus en plus lointaine au fur et à mesure de l’écoulement du temps. De nombreuses raisons sont fréquemment évoquées pour expliquer ce processus parmi lesquelles on peut citer la volonté croissante des individus de se rapprocher d’un environnement plus verdoyant ou d’accéder à la propriété à des prix abordables.

Au niveau des moyens mis en place par le Gouvernement pour renforcer l’attractivité de la vie en Ville

En termes de développement territorial et de revitalisation urbaine, et conformément aux deux dernières déclarations de politique régionale, le Gouvernement travaille à l’élaboration de plans et programmes qui ont pour but de favoriser la qualité de vie en ville.

Sans être exhaustif, voici quelques actions qui sont mises en œuvre, à ce titre :

- Le Plan Régional de Développement Durable (PRDD) pose dans son Axe 2 les fondements de l’amélioration du cadre de vie tout en veillant au maintien de toutes les catégories de la population en ville, à la durabilité des aménagements et à l’attractivité urbaine.

- Le BeelKwaliteitsPlan, approuvé par le Gouvernement le 21 mars 2019, vise à renforcer la cohésion et la qualité des espaces publics du territoire du canal. La mise en œuvre de ce plan permet de compléter et concrétiser la vision globale du développement de ce territoire par une stratégie spécifique relative aux espaces publics.

- Chaque projet de PAD contient des prescriptions stratégiques et réglementaires visant à garantir les meilleures conditions d’implantation de projets d’ampleur et/ou des prescriptions spécifiques à l’amélioration du cadre de vie, notamment l’inscription de zones de parc, de règles relatives à la biodiversité et au développement durable, la structuration des espaces publics et de la mobilité, l’implantation d‘équipements, de logements de typologies variées et d’activités économiques dans une logique de mixité fonctionnelle.

- Le Gouvernement a mis en place des Contrats de rénovation urbaine et en développe de nouveaux. Ces contrats, contribuant à la revitalisation urbaine, représentent un pilier opérationnel important de l’amélioration du cadre de vie en ville via la mise en œuvre de projets mixtes et innovants, de restructuration des espaces publics, le développement d’équipements, de logements à destination de publics précarisés, etc…

- Le Gouvernement a également demandé à Perspective.brussels d’accompagner les communes dans le développement de leurs Plans communaux de développement et leurs Plans particuliers d’affectation du sol afin ainsi de garantir l’application du projet de ville porté par le PRDD.

- La création, en 2014, de la fonction de Facilitateur école afin, notamment, de stimuler et d’accompagner les projets de création de place d’enseignement. Partant, le COBAT a fait l’objet d’une modification afin de mettre en place une procédure accélérée en matière de permis d’urbanisme pour les projets qui permettent la création de places supplémentaires. L’attention sur la qualité des équipements scolaires, leur intégration urbaine, leur ouverture au quartier et la lutte contre le décrochage scolaire sont également des priorités du Gouvernement bruxellois et des partenaires sociaux. Ces priorités se trouvent aussi consacrées par le PRDD et dans le « Programme bruxellois pour l’Enseignement » de la Stratégie 2030, mis en œuvre par le Service École de Perspective.brussels.

- A noter qu’en tant que parrain des projets RESIBRU, BREL et BRUXODUS financé par Innoviris (programme Anticipate), Perspective.brussels stimule activement la formulation de recommandations académiques sur le thème de l’exode urbain. Il s’est précisément tenu récemment trois demi-journées de workshops à Perspective.brussels sur ce sujet. Leur objet était de mieux connaître les publics cibles susceptibles de s’ancrer dans Bruxelles, de designer les formes de logements et communautés désirables par ces cibles et de mieux communiquer sur la qualité de vie à Bruxelles (conseils pour le marketing fait par les différents services de communication des institutions publiques régionales).

- Les Cellules Vie étudiante et Sport de Perspective.brussels, ainsi que la veille thématique et l’animation des réseaux du secteur culturel, par le département connaissance territoriale offrent des services pour améliorer l’offre d’équipements collectifs et assurer leur répartition sur le territoire bruxellois

- Citydev poursuit par ailleurs, dans le cadre de sa mission de rénovation urbaine la création de logements acquisitifs moyens (200/an conformément à son contrat de gestion).

- Le plan Good moove récemment approuvé en 2
ème lecture par mon Gouvernement apporte par ailleurs des réponses ambitieuses aux enjeux de mobilité de ces espaces publics.

- Je citerais enfin, évidement la réforme fiscale entrée en vigueur en janvier 2018,

- La réforme des allocations familiales, etc.

En ce qui concerne l’âge des personnes qui émigrent, ce sont principalement des adultes âgés de 30 à 44 ans et des jeunes enfants de moins de 10 ans qui quittent Bruxelles pour aller s’établir vers les 2 autres régions du pays. Pour la période 2012-2016, 51,1% des départs allaient vers la Région flamande et 47% des départs allaient vers la région Wallonne. A nouveau, cette prépondérance des jeunes familles parmi les personnes qui émigrent correspond bien à cette tendance que l’on peut observer dans toutes les agglomérations connaissant un processus de périurbanisation.

En ce qui concerne les nationalités, le processus de périurbanisation ne concerne pas que les Belges, mais également des ressortissants étrangers, quelle que soit leur origine. Parmi ces derniers, on constate une nette hausse des départs de ressortissants des nouveaux pays membres de l’UE (Roumanie, Pologne, Bulgarie) vers la Région flamande depuis une décennie.

Bien entendu, ce processus de périurbanisation a une incidence en matière de perception de recettes fiscales pour notre Région mais je vous invite à interroger mon collègue, en charge du Budget et des Finances, pour une réponse circonstanciée.