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Question écrite concernant la gestion de l'eau dans la vallée de l'Ukkelbeek.

de
Marc Loewenstein
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°145)

 
Date de réception: 10/02/2020 Date de publication: 24/03/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 23/03/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
12/02/2020 Recevable p.m.
 
Question    La vallée uccloise de l'Ukkelbeek a subi maintes inondations depuis son urbanisation intensive. La Région a décidé voici quelques années de construire, par l'intermédiaire de Vivaqua, un bassin d'orage de très grande capacité.

Sur la base du Plan de gestion de l'eau 2016-2021 et pour compléter ce bassin au vu de l'impact non quantifiable du changement climatique, Bruxelles Environnement et la commune d'Uccle ont étudié la réhabilitation du ruisseau voûté de l'Ukkelbeek depuis sa source jusqu'à l'étang dit « du Moulin Blanc », où un lotissement va se réaliser. Différents ruisseaux et trop-plein d'étangs doivent s'y déverser.

Une grande partie de la rénovation a été réalisée (de la source à la chaussée d'Alsemberg) mais, tant que la dernière portion n'est pas réalisée, cette eau claire et propre est renvoyée à l'égout.

Différentes associations s'inquiètent pour la finalisation de ce très beau projet de gestion alternative et de remise de l'eau en ville et craignent qu'on le range dans les « travaux inutiles » …

Compte tenu de ce qui précède, pourriez-vous m’indiquer :
1. Quel est le montant des travaux déjà financés par la Région ?
2. Quel est le montant déjà financé par la commune d'Uccle ?
3. Prévoyez-vous bien de finaliser et de rendre fonctionnel ce projet ? Si oui, dans quel délai ?
 
 
Réponse    1) Quel est le montant des travaux déjà financés par la Région ?

Rappelons tout d’abord que l’Ukkelbeek est un cours d’eau non classé qui n’apparait plus dans le dernier Atlas des cours d’eau non navigables de 1956, faisant toujours foi actuellement.

Il résulte de ce « non-classement » que la gestion du cours d’eau relève de la responsabilité des ‘riverains’. Ainsi, la partie « amont » de l’Ukkelbeek depuis les sources jusqu’au square des Héros y compris, est la propriété de la Commune d’Uccle qui est responsable de sa gestion.

La partie « aval » depuis l’avenue Brugmann à son croisement avec le square des Héros jusqu’à la dernière section identifiée et reconnue à ce jour du ruisseau et située au niveau de la Chapelle de Stalle rue de Stalle, incombe à Bruxelles Environnement (en substitution des multiples riverains et passages sous/à proximité immédiate de voiries régionales).

Son statut est toutefois amené à évoluer dans le cadre de la mise en œuvre d’une ordonnance entrée en vigueur au 1
er janvier de cette année, l’ordonnance du 16 mai 2019 relative à la gestion et à la protection des cours d’eau non navigables et des étangs, via la révision de l’Atlas du réseau hydrographique qui devra faire l’objet d’une approbation par le Gouvernement (après enquête publique).

Notons également que bien que le cours d’eau est non classé, l’Ukkelbeek est repris dans la zone prioritaire pour la reconnexion des cours d’eau au sens du Plan régional de développement durable (carte Maillage bleu – 02. cadre de vie).

Ainsi, pour les travaux financés par la Région relativement au cours d’eau de l’Ukkelbeek, Bruxelles Environnement a engagé une dépense totale de 459.800,31 € TVAC entre 2017 et 2020 pour la réhabilitation du pertuis de l’Ukkelbeek entre les carrefours Brugmann-Defré et Globe (345 m).

Sur ce budget, à ce jour, un montant de 200.967,12 € TVAC a été dépensé pour la réhabilitation du pertuis de l’avenue De Fré au square Marlow (80 m) et l’installation de deux chambres de visite au square Marlow et au niveau de la place Danco.

A l’aval du square Marlow, le pertuis s’avère être en mauvais état avec des parties effondrées nécessitant des travaux de fraisage et burinage qui n’étaient pas prévus dans la convention initiale conclue avec VIVAQUA.


2) Quel est le montant déjà financé par la commune d'Uccle ?

La Commune d’Uccle a engagé une dépense totale de 401.348,56 € TVAC. A ce jour, seule une facture de Vivaqua a été liquidée, pour un montant de 313.937,25 €. Le solde de 87.411,31 € est toujours disponible pour financer de plus petites interventions ponctuelles qui restent à faire et n’ont pu être réalisées à ce jour (curages, chemisages ponctuels non réalisés).

Un gros morceau est encore à faire et devra trouver en son temps un financement : la rénovation du pertuis maçonné entre la borne fontaine et l’étang de l’ambassade de Russie. Cela ne pourra se faire qu’en synergie lors d’une future fermeture de l’avenue car seule une tranchée ouverte peut permettre de réaliser les travaux nécessaires selon Vivaqua.

Le montant n’a pas été estimé par la commune, ni même une date d’intervention, l’Ukkelbeek étant fonctionnel sans cette rénovation.


3) Prévoyez-vous bien de finaliser et de rendre fonctionnel ce projet ? Si oui, dans quel délai ?

· Pour ce qui relève des travaux initiés par la commune d’Uccle :

La déviation du ruisseau depuis son tronçon juste en amont du Crabbegat pour le remettre dans le domaine public (il passe en domaine privé sous un gros arbre à hauteur du Vieux Cornet), puis la définition d’un projet de passage à ciel ouvert dans le parc de Wolvendael ne sont pas compris dans le budget mentionné à la question ci-avant.

Vivaqua estime
grosso modo à 250.000 € le coût d’une ouverture et d’une pose de nouvelle conduite devant le parc.

La commune va débuter prochainement une étude de faisabilité de la mise à ciel ouvert dans le parc Wolvendael (sur une distance de 80 m), subsidiée par Bruxelles Environnement, dans le cadre de l’appel à projets 2019 à l’intention des Pouvoirs locaux bruxellois pour la mise en œuvre de solutions de gestion de l’eau et de lutte contre les inondations. En fonction des résultats de cette étude, et sans préjudice des conditions fixées par l’appel à projet quant à la valorisation des études, une analyse coûts-bénéfices sera réalisée avant toute décision sur la réalisation des travaux.

·
Pour les travaux initiés par la Région :

Bruxelles Environnement a décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les travaux pour la partie en aval du Square Marlow jusqu’au Moulin-blanc en raison du surcoût qu’engendrait la réhabilitation du pertuis sur ce tronçon (estimée à 3000€ du mètre courant pour les 265 m).

A cela, il faut ajouter les travaux pour la connexion depuis la Chaussée d’Alsemberg jusqu’au Moulin-blanc en installant un pertuis dans le collecteur existant. Ces coûts ont été estimés à 489.849,75€ TVAC. Cela porte le montant total estimé pour rétablir la connexion de l’Ukkelbeek au Moulin-blanc à 1.284.849,75€ TVAC.

La volonté est toujours d’arriver à reconnecter l’Ukkelbeek au Zwartebeek, mais avant d’engager de nouveaux budgets pour des travaux, Bruxelles Environnement envisage de mener une étude de faisabilité détaillée du point de vue technique et financier sur tout le tracé du ruisseau afin de pouvoir évaluer avec plus de précision les coûts de mise en œuvre d’un tel projet. Des travaux pourront dès lors être envisagés sur la base d’un cadre budgétaire déterminé par l’étude, sans trop de mauvaise surprise, en ayant mis en balance les coûts estimés et les bénéfices attendus de cette reconnexion.

Toutefois, si l’on considère la distance de 1400 m entre Moulin-blanc et le Zwartebeek et une estimation grossière de 2500€ par mètre courant d’une réhabilitation de l’Ukkelbeek en pertuis, le montant d’un tel projet de reconnexion pourrait être évalué à +-3.500.000€. En ajoutant à cela le montant estimé pour la réhabilitation du pertuis entre le square Marlow et la chaussée d’Alsemberg de 1.284.849,75 €, le budget total régional à consacrer à la reconnexion de l’Ukkelbeek au réseau hydrographique s’élèverait à 4.784 849,75 €.

Outre l’enveloppe budgétaire extraordinaire que cela constitue pour la mise en œuvre du programme du Maillage bleu (également sollicitée pour la remise à ciel ouvert de la Senne…), ces travaux auront également un impact non négligeable, d’une part sur les ressources humaines de Bruxelles Environnement en termes de suivi de chantier, et d’autre part, sur la mobilité dans le quartier durant le chantier dont il conviendra de tenir compte.