Question écrite concernant les difficultés de recrutement des PME.
- de
- Dominique Dufourny
- à
- Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°138)
| Date de réception: 17/02/2020 | Date de publication: 10/04/2020 | ||
| Législature: 19/24 | Session: 19/20 | Date de réponse: 10/04/2020 | |
| Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
| 20/02/2020 | Recevable | p.m. |
| Question | L’enquête 2019 sur l’emploi réalisée par SD Worx montre un résultat étonnant sur les difficultés des PME à recruter du personnel. Cette enquête menée auprès de 940 chefs d’entreprise ou de responsables du personnel de PME révèle une pénurie de personnel. Outre la concurrence avec les grandes entreprises qui bénéficient d’une plus grande visibilité et d’une attractivité certaine, on constate que les dirigeants de PME sont très exigeants. La plupart du temps, les PME ne font pas appel à un organisme spécialisé dans le recrutement, ce qui ne leur permet pas de bénéficier des compétences spécifiques de ces entreprises en RH. Les bons profils sont primordiaux pour les PME. Il s’agit d’un facteur important de leur reconnaissance et de leur développement. Le gouvernement bruxellois a la volonté de mettre les PME et les indépendants au cœur de la politique économique de la Région de Bruxelles-Capitale.Toutes les entreprises sont touchées par la pénurie de talents. Au-delà de ce qu’on a pu lire par rapport au constat de cette étude, il y a le contact sur le terrain avec, il est vrai, de nombreux responsables d’entreprises qui interpellent le politique pour nous dire simplement que leurs activités seraient bien plus florissantes s’ils pouvaient compter sur un personnel plus nombreux. C’est quelque chose qui nous interpelle au premier chef. Quand on a, dans d'autres contacts, des personnes qui expliquent avoir du mal à trouver de l'emploi et que l'on n’arrive pas à les orienter vers ces entreprises qui, elles, offrent des possibilités d'embauche. Dès lors, Monsieur le Ministre, je souhaiterais aborder avec vous les éléments suivants : 1. Les outils mis en place par la Région pour accompagner ces PME sont-ils suffisamment performants ? 2. Faut-il rectifier quelque part le tir pour permettre de mieux accompagner ces entreprises dans leurs opérations de recrutement ? 3. On parle aussi d’un manque de base de données complète sur les personnes qui sont disponibles sur le marché de l'emploi. Qu'en est-il par rapport à cela ? 4. De façon plus générale, quelles sont les principales raisons de cette difficulté qu'ont les entreprises à trouver le bon profil ? Y a-t-il une exigence trop importante de la part de ces employeurs ? Y a-t-il aussi une analyse qui peut être faite par rapport à la situation que l'on connaissait il y a quelques années ? Y a-t-il eu une évolution ces derniers temps ? |
| Réponse | En ce qui concerne les outils mis en place pour accompagner les PME dans leur recherche de candidats, Actiris propose la même offre de service quel que soit la taille de l’entreprise: conseil et aide au recrutement, information sur les aides à l’embauche, diffusion des offres d’emploi, présélection de candidats pour des offres d’emploi ou de stages…. Ces services sont gratuits mais encore trop peu connus des entreprises bruxelloises. C’est pourquoi Actiris multiplie ses démarches de prospection pour que le PME et TPE puissent plus en bénéficier. C’est pour répondre à ce défi que j’ai demandé à Actiris de travailler sur une Garantie Solutions Employeurs. En effet, il y a des besoins auprès des entreprises et il y a des services existants, à améliorer et/ou à développer au niveau du service public d’emploi. En impliquant davantage les employeurs dans l’évaluation et le développement des services d’Actiris, ce dernier sera en capacité de répondre au mieux aux besoins de ces employeurs. Je suis surpris de votre question sur la complétude de la base de données des chercheurs d’emploi. Je peux vous assurer qu’Actiris dispose d’une base de données complète qui reprend l’ensemble des chercheurs d’emploi inscrits. Sur base des études réalisés par View.brussels et de la connaissance du marché du travail des consultants en entreprises d’Actiris, il apparaît que les difficultés de recrutement restent récurrentes en Région bruxelloise. Celles-ci sont plus importantes pour les PME que pour les grandes entreprises. Généralement, trois catégories de cause sont répertoriées et sont à mettre en lien avec : • les facteurs d’ordre quantitatif : il existe un manque de candidats pour une profession déterminée. Les difficultés peuvent résulter du manque d’informations que peut avoir le chercheur d’emploi sur le poste vacant ainsi que de l’image du secteur, de l’entreprise ou du poste à pourvoir ; • les facteurs d’ordre qualitatif : les candidats ne répondent pas aux exigences en matière de formation, d’expérience, de connaissances linguistiques, de connaissances ou de compétences particulières, d’attitudes ou de traits de personnalité…. Aussi, les profils affichés ne reflètent pas toujours les besoins réels des employeurs. Dans ce cas, les pratiques de gestion de la main-d’œuvre peuvent être la cause des difficultés de recrutement, et notamment une mauvaise anticipation des besoins de l’entreprise dans un contexte où le contenu des emplois se transforme et de nouvelles compétences sont nécessaires. À cela s’ajoute le fait que les PME peuvent manquer de visibilité et qu’elles disposent globalement de moins de ressources à consacrer au recrutement • les facteurs qui s’expliquent par des conditions de travail (perçues comme) défavorables relatives aux salaires, à un travail stressant, pénible ou dangereux, aux préjugés à l’encontre d’une profession, aux horaires à prester (travail du soir, de week-end, à temps partiel...), au statut d’indépendant ou à une autre caractéristique. Les pratiques de discrimination à l'embauche, un manque de structures d’accueil collectives pour jeunes enfants, des problèmes de mobilité, un turnover élevé ou un manque de mixité de certaines professions..., sont autant d’autres facteurs qui sont susceptibles d'expliquer les tensions sur le marché de l’emploi. |