Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant la mise en place de la mesure contact tracers au niveau de la Région de Bruxelles-Capitale.

de
Jamal Ikazban
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°245)

 
Date de réception: 24/04/2020 Date de publication: 27/05/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 18/05/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
27/04/2020 Recevable p.m.
 
Question    Suite à la volonté du Gouvernement fédéral d'instaurer « un système de traçage des contacts des personnes potentiellement contaminées au Covid19» et la demande aux entités fédérées de recruter et former près de 2000 «enquêteurs»-«contacts tracers»-«détectives» pour effectuer ce travail dans des call centers.

A Bruxelles, nous apprend-on, il faudrait recruter et former 200 nouveaux collaborateurs.

L’évocation d’une telle mesure inquiète les travailleurs de terrain qui oeuvrent dans des structures au sein d’Actiris ou de Bruxelles-formation à la mise au travail de manière optimale des personnes en recherche d’emploi et/ou de formation.

Dans le cadre de la mise en place d’une telle mesure, il faut aller vite. C’est pour cela que j’aurais voulu savoir Monsieur le Ministre :

1. Quel sera le rôle de Actiris ou Bruxelles Formation dans la mise en place de cette mesure ?

2. La formation des personnes recherchées leur sera-t-elle confiée ? Sinon qui se chargera de les former ?

3. Quel sera la deadline de la mise en place de cette mesure ?

4. Quelles sont les modalités pratique de cette formation ? Sa durée, son contenu, la procédure ?

5. Quel est le profil recherché ? Compétences ? Qualification ? Quota de francophones et néerlandophone ?

6. Quid du Call Center ?

7. Qui va communiquer sur cet appel à candidature ? Quelle est la procédure de recrutement ?

8. Quid de la Coordination avec les Ministre de la santé à Bruxelles et avec les autres régions ?
 
 
Réponse    Des dispositifs de dépistage et de suivi des contacts (‘contact tracing’) de personnes contaminées ou ayant été en contact avec des personnes contaminées sont nécessaires pour préparer la sortie des mesures prises par l’Etat fédéral en matière de confinement de la population. Ces dispositifs sont élaborés en concertation entre l’Etat fédéral et les entités fédérées. Les ministres compétents pour la santé et l’aide aux personnes de la Commission communautaire commune sont responsables de la mise en œuvre de ces dispositifs.

Afin de répondre au défi de taille que représente l’engagement de ressources humaines importantes en peu de temps afin de constituer le dispositif prévu, les Services du Collège réuni ont poursuivi plusieurs pistes en même temps :

· Des appels d’offre pour des opérateurs de call center ont été lancés le vendredi 24 avril pour une opérationnalisation envisagée le 4 mai.

· Le recrutement des opérateurs a été anticipé par la Cocom dès le 24 avril. Plusieurs pistes ont été poursuivies :

- Détachement possible de personnel de la Cocof et de Bruxelles Formation, en étroite collaboration avec les Fonctionnaires dirigeants respectifs.
- Exploitation des réserves de candidatures de Bruxelles Formation : le département formation « Bureaux et Services » a été sollicité pour la mise en contact avec des personnes en formation ou ayant été formées au métier d’opérateur de call Center.
- Actiris : les profils définis par le Fédéral (Opérateur de call center et Opérateur de terrain) ont fait l’objet d’une ouverture de dossiers auprès d’Actiris dès le lundi 27 avril. Les appels à candidatures ont circulé via les canaux habituels d’Actiris : les premières candidatures présélectionnées nous parvenaient déjà le 30 avril.

· Les Organismes assureurs (les OA, c’est-à-dire les mutualités) ont proposé un partenariat couvrant les besoins définis pour le dispositif call center ainsi que l’encadrement et la mise en place opérationnelle d’une manière intégrée, en activant leur expertise sociale ; leur proposition fait en partie appel à de la sous-traitance via des opérateurs professionnels spécialisés.

L’offre des OA a été approuvée par le Collège réuni le 2 mai. Elle comprend une collaboration avec un prestataire privé de call center qui assurera l’engagement des opérateurs de niveau 1 (voir ci-après). Il est prévu que les calls centers soient opérationnels dès le jeudi 7 mai.

La structure du call center se compose de trois niveaux :

1) premiers contacts (profil de base) ;
2) suivi des appels demandant une compréhension médicale (profil infirmier) ;
3) médecins.

Les profils diffèrent sensiblement selon le niveau considéré. Le niveau 1 est pris en charge par le prestataire de call center, les deux autres par les OAs.

L'hypothèse de la répartition des langues est la suivante : 90% de francophones et 10% de néerlandophones. Au cours du processus de recrutement, une attention particulière sera accordée à la connaissance d'autres langues, notamment l'anglais, l'arabe, le turc, le polonais, le roumain, le portugais, l'espagnol, etc.

En parallèle au call center, une équipe d’agents de terrain est également prévue afin de développer une approche de proximité pour les publics difficilement joignables.

La formation à distance des opérateurs sera conforme aux prescrits du Fédéral (e-learning via la plate-forme de coordination) et abordera l’utilisation du logiciel et les scripts fournis par le fédéral. Elle comprend également un volet relatif à la confidentialité et à la protection des données. De plus, les règles de respect de la vie privée sont garanties au sein du dispositif. Les données à caractère médical seront traitées via une base de données fédérale unique, en passant notamment par Sciensano, et via les professionnels de la santé ou des personnes dûment habilitées.

Les entités fédérées sont concertées dans les différents groupes de travail et lieux de décisions actifs dans le contexte de la crise. Elles se concertent également de manière horizontale pour échanger au sujet des bonnes pratiques, des documents à élaborer (notamment en matière de communication) et d’autres aspects opérationnels.