Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant l'utilisation de l'arrosage connecté pour les jeunes arbres des rues bruxelloises.

de
Aurélie Czekalski
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°414)

 
Date de réception: 10/06/2020 Date de publication: 13/07/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 10/07/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
15/06/2020 Recevable p.m.
 
Question    Nous avons pu lire dans la presse du 29 mai 2020, que Bruxelles Mobilité implémente une «technologie connectée» permettant «un suivi d’arrosage optimisé» pour les jeunes arbres des rues bruxelloises. Ces derniers «boivent» 120 litres par arrosage. Pour optimiser ceux-ci, Bruxelles Mobilité installe donc un suivi connecté de ses plantations. 560 arbres en sont équipés et d’autres sont à venir.

Permettez-moi de vous poser les questions suivantes :

- On connait la grande importance que représentent les arbres pour notre écosystème ainsi que la consommation raisonnée de l’eau, quels sont les gains environnementaux et financiers de cette technologie ?

- Quels sont les couts d’implémentation de cette technologie ?

- Sur le long terme, quels sont les avantages de cette technologie ?

- Quel est le coût d’une sonde ?

o Combien en faut-il par arbres ?
o Quelle technologie est utilisée pour la connexion entre la sonde et l’application ?

- Quel a été le coût de cette application qui permet à l’administration de monitorer régulièrement les plantations, détermine des “alertes” et planifie les arrosages en fonction ?

- Quel rôle peut également jouer les communes concernant cet arrosage connecté ?

o Cet arrosage connecté est-il utilisé par certaines communes bruxelloises ?
o Si oui, lesquelles ?
o Est-ce que des partenariats sont envisagés avec les communes ?
o Des communes pilotes pourront-elles bénéficier de cette technologie ?
 
 
Réponse    Quels sont les gains environnementaux et financiers de cette technologie ?

Mesurer la quantité d’eau qu’un jeune arbre absorbe et l’endroit où il l’absorbe permet de varier les arrosages en quantité et plus ou moins loin du tronc, favorisant ainsi le développement des racines vers le bas et sur une plus grande surface. L’arbre devient ainsi plus vite autonome. Par contre, des arrosages trop fréquents ou localisés au collet de l’arbre ont l’effet inverse, car celui-ci reste dans sa « zone de confort » et sera moins résistant dès qu’on arrêtera les apports d’eau après 2 ou 3 ans.

Les gains environnementaux et financiers directs et indirects sont donc :

- moins d’arrosages et donc 30 à 70% d’eau en moins, qui est une ressource naturelle ;
- moins de mortalité et remplacement d’arbres ; la production d’un arbre de remplacement en pépinière demande en effet de nombreuses ressources environnementales : utilisation des terres de culture, matériel motorisé d’entretien, charroi pour aller le planter chez le client…
on estime que la mortalité est d’ores et déjà diminuée par deux sur les sites équipés, par rapport à d’autres sites semblables.
- des arbres qui grandissent plus vite, car plus à même d’explorer et exploiter les ressources les environnant ;
- un paysage urbain planté plus pérenne ;
- de meilleurs services écosystémiques (ombrage, paysage, biodiversité…)
- à moyen terme, une légère diminution du prix payé par l’Administration pour planter des arbres ; en effet, ce prix comprend légitimement la garantie que doit assurer l’entrepreneur ; l’Administration n’a néanmoins pas encore le recul nécessaire pour mesurer un impact en ce sens.


Quels sont les couts d’implémentation de cette technologie ?

Peu d’opérateurs sont présents sur le marché. Les coûts dépendent des techniques mises en œuvre par les différents fournisseurs, mais surtout du service réel qu’attend le client.

Le dispositif et le service commandés par Bruxelles mobilité se composent :

- par arbre équipé, de la fourniture et du placement de 3 sondes tensiométriques (parfois 6 pour les jeunes arbres de grande taille) et d’une station (mesure de température et émetteur) ;
- chaque semaine par le sous-traitant, l’analyse des données et les préconisations d’arrosage ;
- un rapport annuel ;
- une plateforme web de consultation des données précises

Les prix actuels sur le marché par arbre équipé varient de 2500 à 3000€ TVAC pour 2 ans. Deux à trois arbres sont équipés par groupe homogène de 40 arbres.

Bruxelles mobilité a opté pour l’achat d’un matériel réutilisable et non sa location.


Quel est le coût d’une sonde ?

Les prix du marché pour une sonde sont de 40 à 50€ TVAC.

-
Combien en faut-il par arbres ?

3 sondes par arbre dans un alignement. Jusqu’à 6 sondes pour un jeune sujet de grandes dimensions.

2 à 3 arbres doivent être équipés par groupe de 40 arbres. Au plus les conditions de croissances sont uniformes, au plus d’arbres sont couverts par 2 ou 3 sujets équipés.

En ce sens, un arbre en bas de talus bénéficie des eaux de ruissellement. Son alter ego en crête de talus pas. Les besoins varient également en fonction des essences.

-
Quelle technologie est utilisée pour la connexion entre la sonde et l’application ?

Les 3 sondes d’un arbre sont reliées à une seule station émettrice enterrée. La technologie est la simple carte SIM de GSM.


Quel a été le coût de cette application qui permet à l’administration de monitorer régulièrement les plantations, détermine des “alertes” et planifie les arrosages en fonction ?

Comme expliqué plus haut, le prix actuel sur le marché (forfait de 2 ans pour fournitures + services) est de 2500 à 3000€ TVAC.

L’application web seule ne permet pas de préconiser des arrosages. Elle est également nourrie par l’interprétation des données par un agronome spécialisé du sous-traitant.


Quel rôle peut également jouer les communes concernant cet arrosage connecté?

Dans le respect de leur autonomie, il revient aux communes d’opter ou pas pour cette technologie là où elle revêt une réelle plus-value. Une évaluation d’opportunité doit ainsi être effectuée par projet. Cette technologie n’est réaliste que pour des groupements de jeunes arbres dans des conditions homogènes, mais pas pour de petits sujets épars.

-
Cet arrosage connecté est-il utilisé par certaines communes bruxelloises ?

Je n’ai pas connaissance de l’utilisation de cette technologie par les communes bruxelloises.

-
Est-ce que des partenariats sont envisagés avec les communes ?

Bruxelles mobilité n’a pas initié à ce jour de partenariat avec les communes. On examine si des partenariats sont possibles dans le futur.

- Des communes pilotes pourront-elles bénéficier de cette technologie ?

Bruxelles mobilité tient à disposition son cahier des charges aux communes qui désireraient s’en inspirer. Il ne s’agit néanmoins pas d’une centrale de marché.