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Question écrite concernant : recharger son téléphone en pédalant dans les parcs.

de
Aurélie Czekalski
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°353)

 
Date de réception: 15/06/2020 Date de publication: 11/08/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 27/07/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
16/06/2020 Recevable p.m.
 
Question    Dans plusieurs pays européens, comme par exemple la France et le Danemark, on place des pédaliers aux pieds des bancs. Ces pédaliers ne servent pas uniquement à favoriser l’activité physique mais ils permettent également de brancher son smartphone pour recharger la batterie de ce dernier.

Elles fonctionnent sur le principe d'une dynamo tampon : l'énergie cinétique, créée par le mouvement des pédales, est transformée en énergie électrique qui alimente une batterie qui elle-même permet de charger les téléphones. En moyenne, il est possible de récupérer 15 % à 20 % de batterie en 10 minutes de pédalage. Si on pédale sans mettre charger son téléphone, l’énergie est stockée sur une

C'est un nouveau mode de création d'énergie intéressant. Cela semble anecdotique mais ce type d'initiatives devrait se généraliser.

Permettez que je vous pose les questions suivantes :

· Des pédaliers sont-ils placés dans les parcs bruxellois gérés par Bruxelles Environnement ?
o Si oui combien ?
o Dans quels parcs bruxellois ?
o Si non, pourquoi ?

· Existe-t-il un marché public pour le placement de pédaliers qui permettent de recharger son smartphone au sein de Bruxelles Environnement ?
o Si oui, où sont placés ces pédaliers ?
o Si non, cette possibilité est-elle envisagée ?
o Si ce n’est pas envisagé, pourquoi ?
 
 
Réponse    1)Des pédaliers sont-ils placés dans les parcs bruxellois gérés par Bruxelles Environnement ?
Non.

Si oui combien ?
Aucun mobilier de ce type n’a été installé. Par ailleurs le mobilier contemporain n’est pas autorisé dans les parcs historiques ou classés.

Dans quels parcs bruxellois ?
Comme indiqué ci-avant, ce type d’équipements n’existe pas à ce jour dans les parcs bruxellois gérés par Bruxelles Environnement.

Si non, pourquoi ?
Il existe peu de fournisseurs de ce type de mobilier contemporain et ceux-ci se trouvent hors de nos frontières. Cela limite actuellement les possibilités de mise en concurrence et pose la question du bilan carbone lié au transport. Le coût d’une unité de mobilier de ce type reviendrait (hors placement et transport) à 2.273,59 euros TVAC, ce qui reste relativement prohibitif par rapport au coût de fourniture d’un banc classique dont le coût varie plus communément entre 700 et 1.800 euros (pour les modèles les plus prestigieux).

2)Existe-t-il un marché public pour le placement de pédaliers qui permettent de recharger son smartphone au sein de Bruxelles Environnement ?
Non.

Si oui, où sont placés ces pédaliers ?
Nous avons placés plusieurs engins fitness à pédaliers (sans dynamo de recharge ni batterie donc) permettant le même type d’exercice et ayant un coût moindre (entre 1.200 et 1.700 euros l’unité, en moyenne). Vous pourrez en trouver dans le parc de Laeken, dans le parc Bonnevie à Molenbeek, dans le parc de la Coulée Verte sur le site de Tour & Taxis à Bruxelles, dans le parc de La Rosée à Anderlecht, etc.

Si non, cette possibilité est-elle envisagée ?

Cela n’est pas envisagé à l’heure actuelle.

Si ce n’est pas envisagé, pourquoi ?

Pour des raisons d’absence de possibilité de réelle mise en concurrence (problème de monopole sur un nombre réduit de modèles protégés par un brevet), de bilan carbone potentiellement défavorable au niveau du transport, de surcoût lié au vandalisme de ce type de matériel et par souci de cohérence esthétique en lien avec la charte mobilier. Des engins fitness permettant de faire ce type d’exercice remplissent parfaitement leur rôle à moindre coût au niveau de nos aires récréatives.

En ce qui concerne l’apport énergétique, le plan énergie climat de la Région bruxelloise vise à mettre en œuvre en priorité des solutions ambitieuses de réduction de la consommation énergétique, et ensuite des solutions de couverture de cette consommation résiduelle par des formes d’énergie renouvelables. Par ailleurs, il y est également prévu de prendre en compte les émissions indirectes de la Région, que ce soit pour l’énergie consommée, mais aussi pour les autres biens de consommation.

Dans cette optique, la placement de ce type de banc pourrait au final être contradictoire avec nos objectifs régionaux: il y a en effet de fortes chances que l’énergie nécessaire à l’installation et l’entretien de ces pédaliers et des systèmes de recharge, mais aussi l’énergie grise nécessaire pour les produire, soient supérieures aux gains énergétiques, anecdotiques, liés à la charge des téléphones via ce processus. Il est également à craindre que la charge du téléphone effectuée via le pédalier soit insuffisante pour être réellement significative et que l’utilisateur doive en tout état de cause recharger son téléphone de façon conventionnelle.

Ceci dit, cette action pourrait avoir un impact en termes de sensibilisation du public à la consommation énergétique liée aux smartphones. Comme toutes les actions de sensibilisation, son impact est difficile à estimer. Devant cette incertitude, nous préférons à ce jour allouer les ressources publiques régionales à des solutions plus ambitieuses dont l’efficacité est prouvée, comme les primes énergie, les services d’accompagnement aux particuliers et aux professionnels, etc.