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Question écrite concernant le nombre de chercheurs d'emploi causé par la crise du corona-virus.

de
Clémentine Barzin
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°331)

 
Date de réception: 01/07/2020 Date de publication: 11/09/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 11/09/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
03/07/2020 Recevable p.m.
 
Question    La crise sanitaire a engendré et va engendrer un certain nombre de pertes d’emploi.

Je souhaiterais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Combien d’inscriptions ont été introduites auprès d’Actiris depuis le début du confinement mi-mars ? Quel est le différentiel entre les inscriptions introduites en temps normal et celles introduites pendant la crise ? Combien d’inscriptions ont été introduites via le numéro vert ? Combien via la plateforme MyActiris ?

- Quel est le profil des personnes ayant perdu leur emploi pendant la crise sanitaire (âge, genre, niveau de qualification, secteur d’activité) ?

- Combien de personnes ayant perdu leur emploi au moment de la crise du covid ont à présent retrouvé un emploi ? Dans quelle activité ? Dans quels secteurs ? Y a-t-il un nombre estimé de personnes, devenues sans emploi au moment de la crise, en mesure d’être rapidement remises à l’emploi ? Une politique d’emploi/reconversion spécifique est-elle mise en œuvre à leur égard ?

- Actiris aurait reçu 2420 offres d’emploi pour le mois de mai. De quels secteurs proviennent ces offres ? Quel est le taux de matching entre les nouveaux inscrits et ces nouvelles offres ? Dans la même ligne, combien de nouvelles offres d’emploi a reçues Actiris pour le mois de juin ? Quel est le taux de matching entre les chercheurs d’emploi inscrits chez Actiris et ces nouvelles offres reçues pour le mois de juin ?

- A-t-on déjà évalué le nombre de personnes qui ne seraient pas remises à l’emploi rapidement ? Quel plan d’action est prévu par la Région pour ces nouveaux chercheurs d’emploi ? Quelles sont les filières préconisées ? Quelles sont les articulations existantes notamment entre Actiris, Bruxelles Formation, les pôles formation-emploi et la Cité des métiers à cet égard ?

- A la fin du mois de mai, Bruxelles comptait 8420 jeunes chercheurs d’emploi pour un taux de chômage de 22,5%. Quels sont les chiffres pour le mois de juin ? Quel est le différentiel entre le mois de mai et le mois de juin, et entre mai 19 et mai 20 ? Quels sont le genre, le niveau de qualification et le secteur d’origine des jeunes inscrits chez Actiris au cours de ces mois en question ? Un plan spécifique est-il prévu pour ce public jeune nouvellement inscrit ? Si oui à hauteur de quel budget ? Une transition vers des filières spécifiques pour la remise à l’emploi est-elle prévue ?

- Quel plan d’action est prévu par la Région pour orienter le public jeune vers les métiers en pénurie ainsi que dans les métiers d’avenir ? Quelles sont les formations préconisées ? Quelles sont les filières d’alternance envisagées ? Quels sont les moyens mobilisés à cet égard ? Des moyens supplémentaires sont-ils envisagés vu la crise du covid ?

- Vous aviez déclaré dans la presse vouloir renforcer la stratégie de la Garantie emploi jeunes. Comment comptez-vous la renforcer ? Quels seront les moyens mobilisés ? Une amplification est-elle à l’ordre du jour vu la crise du covid ? Selon quel agenda ?
 
 
Réponse    Depuis la mi-mars jusque fin juillet, Actiris a enregistré 42.600 inscriptions. Cela représente 14% d’inscriptions de moins que l’année dernière.

Sur ces 42.600 inscriptions, 11.800 ont été enregistré via le call-center et 25.300 inscriptions en ligne.

Pour l’instant, les chiffres d’Actiris indiquent que le nombre de DEI est stable par rapport à l’année passée (-0,1%).

Le niveau stable des chiffres du chômage en variation annuelle s’explique non seulement par la mise en place des différents dispositifs (tels que le chômage temporaire, le droit passerelle ou encore le moratoire sur les faillites) qui ont limité les pertes d’emploi, mais également par la diminution marquée des inscriptions auprès d’Actiris au cours des mois d’avril, de mai et sur la seconde quinzaine de juillet, en particulier pour le public non indemnisable (dont une partie importante des usagers du CPAS qui ne doivent plus s’inscrire obligatoirement auprès d’Actiris dans ce contexte de la crise sanitaire).
Les chercheurs d'emploi non-indemnisables ont un intérêt limité à s'inscrire ou prolonger leur inscription vu les faibles perspectives d'emploi/l'interruption des formations professionnelles ...

Si on examine les variations annuelles des DEI, on constate une hausse plus marquée parmi les hommes (+2,3%), parmi les jeunes (+16,8% chez les moins de 25 ans et +6,5% parmi les 25 à 29 ans), parmi les hautement qualifiés (+12,1%) et les moyennement qualifiés (+6,6%).

Les données concernant les personnes ayant perdu leur emploi au moment de la crise et qui ont retrouvé un emploi ne sont pas disponibles. Il en va de même pour le nombre estimé de chercheurs d’emploi en mesure d’être rapidement remis à l’emploi.

Le tableau suivant compare par secteur d’activité les offres d’emploi reçues par Actiris entre la mi-mars 2020 et la fin juillet.

On constate par rapport à l’année passée pour la même période une diminution des OE de 22%.

Secteur d'activité

2019

2020

Variation annuelle

OE reçues sur la même période  en 2019

OE reçues après la période de confinement

2e quinzaine mars -
fin juillet

2e quinzaine mars -
fin juillet

En valeurs absolues

En %

A      Agriculture, sylviculture et pêche

9

12

3

33,3%

B-C  Industries

137

106

-31

-22,6%

D-E  Production et distribution d'électricité, de gaz, d'eau,…

143

106

-37

-25,9%

F     Construction

225

183

-42

-18,7%

G     Commerce de gros et de détail; réparation de véhicules automobiles

1.240

599

-641

-51,7%

H     Transports et entreposage

626

300

-326

-52,1%

I       Hébergement et restauration

802

163

-639

-79,7%

J      Information et communication

732

801

69

9,4%

K     Activités financières et d'assurance

142

233

91

64,1%

L     Activités immobilières

135

51

-84

-62,2%

M    Activités spécialisées, scientifiques et techniques

1.558

806

-752

-48,3%

N    Activités de services administratifs et de soutien

1.975

1.712

-263

-13,3%

O    Administration publique et défense; sécurité sociale obligatoire

1.456

1.708

252

17,3%

P    Enseignement

916

1.347

431

47,1%

Q    Santé humaine et action sociale

1.627

1.101

-526

-32,3%

R    Arts, spectacles et activités récréatives

194

135

-59

-30,4%

S    Autres activités de services

545

369

-176

-32,3%

T    Activités des ménages en tant qu'employeurs;

10

2

-8

 

U    Activités des organismes extra-territoriaux

16

12

-4

-25,0%

Z    Activités mal désignées

518

394

-124

-23,9%

Total

13.006

10.140

-2.866

-22,0%

 



Le tableau suivant permet de comparer les offres d’emploi reçues sur la période postérieure à la crise sanitaire par rapport aux chercheurs d’emploi inscrits auprès d’Actiris (situation juillet 2020 - total et jeune) par domaine professionnel.
On peut voir par exemple que 9,3% des chercheurs d’emploi sont inscrits dans le domaine professionnel de l’Horeca. Or, le secteur de l’Horeca représente 2,9% des offres d’emploi sur la période allant de la mi-mars à la fin juillet.

Tableau 2 : OE reçues directement par Actiris (2ème quinzaine mars – fin juillet 2020) et DEI – total et < 25 ans (juillet 2020) par domaine d’activité

 

 

OE reçues (2e quinzaine mars - fin juillet 2020)

DEI (juillet 2020)

 

OE

en %

Total

en %

< 25 ans

en %

A. Administration (employés, secrétariat, etc.)

1.426

14,1%

12.959

14,8%

1.301

16,0%

B. Agricole, horticole, élevage, chasse/pêche

107

1,1%

894

1,0%

87

1,1%

C. Artistique-artisanat

99

1,0%

6.807

7,8%

339

4,2%

D. Coiffure & esthétique

68

0,7%

1.134

1,3%

166

2,0%

E. Commerce & support à la vente

1.148

11,3%

8.265

9,4%

1.567

19,3%

F. Construction

552

5,4%

4.985

5,7%

283

3,5%

G. Économie, finances, droit

580

5,7%

1.122

1,3%

52

0,6%

H. Garage, carrosserie, cycles

43

0,4%

714

0,8%

122

1,5%

I. Gestion

929

9,2%

3.395

3,9%

92

1,1%

J. Horeca, alimentation

296

2,9%

8.180

9,3%

759

9,3%

K. Imprimerie

1

0,0%

260

0,3%

21

0,3%

L-P. Industrie

437

4,3%

1.582

1,8%

145

1,8%

Q. Informatique

567

5,6%

1.370

1,6%

113

1,4%

R. Ingéniorat / sciences appliquées

107

1,1%

363

0,4%

11

0,1%

S. Médical & paramédical

806

7,9%

3.932

4,5%

379

4,7%

T. Pédagogie, enseignement, formation

546

5,4%

2.558

2,9%

165

2,0%

U. Psycho-social, culture, loisirs, sports

1.057

10,4%

3.939

4,5%

401

4,9%

V. Sciences

74

0,7%

472

0,5%

16

0,2%

W. Sécurité, nettoyage, environnement*

820

8,1%

12.337

14,1%

899

11,0%

X. Textile, confection, tapisserie/ameublement, cuir

5

0,0%

823

0,9%

26

0,3%

Y. Transports, manutention, emballage, etc (logistique)

472

4,7%

9.859

11,3%

678

8,3%

Z. Indéterminé

 

0,0%

1.678

1,9%

518

6,4%

Total

10.140

100,0%

87.628

100,0%

8.140

100,0%

Bron/ Source : Actiris, Calculs view.brussels

 



Le taux de sortie vers l’emploi des CE nouvellement inscrits est de 49% (pour la cohorte 2018-résultat 2019). La crise sanitaire et économique que nous traversons va réduire ce taux durant la crise. Mais, il n’est pas possible d’estimer l’évolution de ce taux vu l’importance des incertitudes liées au déroulement de la crise sanitaire et économique.

A la fin du mois de mai, Bruxelles comptait 8420 jeunes chercheurs d’emploi pour un taux de chômage de 22,5%. Quels sont les chiffres pour le mois de juin ? Quel est le différentiel entre le mois de mai et le mois de juin, et entre mai 19 et mai 20 ? Quels sont le genre, le niveau de qualification et le secteur d’origine des jeunes inscrits chez Actiris au cours de ces mois en question ? Un plan spécifique est-il prévu pour ce public jeune nouvellement inscrit ? Si oui à hauteur de quel budget ? Une transition vers des filières spécifiques pour la remise à l’emploi est-elle prévue ?
Le tableau suivant donne l’évolution mensuelle des jeunes. Il est à noter que la hausse des chiffres du chômage des jeunes s’explique pour l’instant avant tout par une diminution importante des sorties du chômage pour les jeunes et non une hausse des nouvelles inscriptions.

Tableau 3 : Evolution mensuelle des jeunes DEI (2019 -2020)

 

2019

2020

Variation annuelle

 

 

en %

Janvier

9.317

8.975

-342

-3,7%

Février

9.025

8.696

-329

-3,6%

Mars

8.715

8.450

-265

-3,0%

Avril

8.064

8.418

354

4,4%

Mai

7.636

8.240

604

7,9%

Juin

7.167

8.133

966

13,5%

Juillet

6.971

8.140

1.169

16,8%

Août

8.132

     

Septembre

9.262

     

Octobre

9.574

     

Novembre

9.163

     

Décembre

8.724

     

Source/Bron : Actiris, Calculs view.brussels



Le tableau ci-dessous donne les principales caractéristiques des jeunes (sexe, durée d’inactivité et niveau d’études).

Tableau 4 : Répartition des jeunes DEI (< 25 ans) selon les principales caractéristiques – variation annuelle

 

Juillet 2020

Prop.

Diff. annuelle

En va.

En %

Total - 25 ans

8.140

100,0%

1.169

16,8%

Hommes

4.446

54,6%

706

18,9%

Femmes

3.694

45,4%

463

14,3%

- 12 mois

6.042

74,2%

1.280

26,9%

12 à 23 mois

1.216

14,9%

-53

-4,2%

24 mois et +

882

10,8%

-58

-6,2%

Faible

4.145

50,9%

333

8,7%

Moyen

3.377

41,5%

646

23,7%

Élevé

618

7,6%

190

44,4%

Source : Actiris, Calculs view.brussels

Vous pouvez trouver sur le site interactif de view les données détaillées pour les différents mois (https://viewstat.actiris.brussels/viewstat_werkloosheid_basisstatistieken.html)



Dans le cadre des accords de politiques croisées Actiris/Bruxelles-Formation, les travaux conjoints réalisés par l'observatoire bruxellois de l'emploi et de la formation ont, notamment pour objectif de renforcer la correspondance entre la formation professionnelle et la demande d'emploi, particulièrement en ce qui a trait aux fonctions critiques et aux pénuries de main-d’œuvre qualifiée, et ce, afin d’entrer en résonnance avec les enjeux régionaux, les besoins des Bruxellois et les évolutions du marché de l’emploi. L'observatoire procédera à un recadrage de ces besoins suite à la crise du Covid 19.

Dans le cadre du plan de relance approuvé par le Gouvernement bruxellois en juillet 2020, il a été décidé renforcer l’offre de formation.

L’accompagnement intensif dans le cadre de la Garantie Jeunes est acquis depuis plusieurs années.
En prévision du public principalement constitué de jeunes attendu en septembre/octobre, les conseillers emploi leur accorderont une attention particulière.

Particulièrement attendu et utilisé par le public jeunes, l’outil numérique a été développé tant pour l’inscription que le matching automatique et a été conçu afin de permettre son accès également sur smartphone et tablette.
Les entretiens se font désormais également à distance par visioconférence ou par téléphone ce qui facilite les contacts réguliers avec le conseiller référent.
Actiris vient de publier la liste des métiers en pénurie ainsi que les possibilités d’orientation vers les formations qui y sont liées.
Dans le respect des règles sanitaires et de la distanciation sociale, des séances d’information collectives suivies d’un accompagnement numérique vont être organisées dès le mois de septembre à l’attention des jeunes.

De plus, dans la cadre des nouvelles mesures émises par la Commission européenne et des nouvelles programmations FSE, il est prévu de renforcer les moyens alloués à la Garantie pour la jeunesse. Mais étant donné qu’ à ce stade, nous ne connaissons pas encore les budgets qui seront octroyés à la Région bruxelloise, je ne puis vous répondre de manière plus précise.