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Question écrite concernant le raton laveur à Bruxelles

de
Jonathan de Patoul
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°408)

 
Date de réception: 14/07/2020 Date de publication: 16/09/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 14/09/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/07/2020 Recevable p.m.
 
Question    Arrivé depuis l’Allemagne et la France, la RTBF nous apprenait récemment que le raton laveur est omniprésent en Wallonie. Cela semble engendrer différents problèmes, comme par exemple le fait qu’il fasse concurrence à d’autres animaux menacés comme le blaireau. Il porte aussi préjudice à certains reptiles et oiseaux dont il peut se nourrir et est également porteur de maladies.

Par ailleurs, certaines personnes, pensant bien faire, n’hésitent pas à les nourrir. Ce qui a comme conséquence et comme problématique de les attirer vers les villes.

Son expansion massive est ainsi devenue, en quelques années, une préoccupation importante, ce qui classe bel et bien le raton laveur dans la catégorie des espèces invasives.
Pouvez-vous donc m’indiquer si des ratons laveurs ont déjà été observés en Région bruxelloise ? Dans la négative, les experts prévoient-ils son arrivée dans la capitale dans les prochaines années ? Dans le cas d’une espèce animale classée dans la catégorie invasive à Bruxelles, quelles sont les mesures mises en place ?
 
 
Réponse    1)

Selon le dernier Atlas des Mammifères, le raton laveur commun (Procyon lotor) est une nouvelle espèce de mammifère dans la Région de Bruxelles-Capitale. Cette espèce exotique a d'abord atteint la Wallonie depuis l'Allemagne et, ces dernières années, elle a été de plus en plus souvent observée en Flandre. Trois observations sont connues pour la Région de Bruxelles-Capitale. Le 15 avril 2015, un raton laveur a été observé le long de la rue des Campanules à Molenbeek. Un deuxième individu a été vu par plusieurs observateurs le 27 août 2017 comme victime de la route sur le R0 juste au nord de la frontière régionale dans la Forêt de Soignes.
Depuis le printemps 2020, un raton laveur se montrait régulièrement le long de la Drève Saint-Hubert à Uccle. Cet animal y est apparu il y a quelques mois, et venait probablement de la partie flamande de la Forêt de Soignes, à quelques dizaines de mètres de là. Depuis le mois de juin, l'animal n'a plus été vu.

2)

Le raton laveur en tant qu’espèce est inscrit dans le règlement européen sur les espèces exotiques envahissantes, appelé la « liste de l'Union ».
En ajoutant une espèce à la liste de l'Union, son impact peut être atténué par une action européenne coordonnée. Un certain nombre de mesures s'appliquent à ces espèces :
- L'interdiction de la détention, du commerce, du transport, de l’élevage et de la mise en liberté de ces espèces dans la nature. Dans certaines circonstances, des dérogations sont possibles moyennant un permis ou une autorisation. Des dispositions transitoires ont également été prévues. Par exemple, les animaux de compagnie déjà en possession avant l'entrée en vigueur du règlement peuvent être gardés jusqu'à leur mort naturelle, à condition qu'ils soient gardés dans un environnement clos, qu'ils ne puissent pas s'échapper ni se reproduire. Les espèces à des fins commerciales peuvent être gardées dans des conditions similaires pendant une période maximale de deux ans après leur inscription sur la liste (voir le règlement pour plus d'informations).
- La mise en place d'un système de surveillance pour détecter le plus rapidement possible les espèces exotiques envahissantes, qu'elles soient introduites intentionnellement ou non dans le pays. Le grand public peut également contribuer à la détection de ces espèces en signalant ses observations à www.waarnemingen.be/exoten.
- Si une espèce de la liste de l'Union est observée pour la première fois, elle doit être combattue le plus rapidement possible afin d'éviter l'impact négatif. Cette lutte est une responsabilité partagée entre les autorités publiques et les propriétaires de terrains.
- Pour les espèces figurant sur la liste de l'Union qui sont déjà largement répandues, des mesures doivent être prises pour les juguler autant que possible. Il s'agit également d'une responsabilité partagée entre les autorités publiques et les propriétaires de terrains.
Depuis 2015, Bruxelles Environnement mène également une campagne active concernant l'interdiction de nourrir les animaux sauvages dans les espaces verts publics bruxellois.