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Question écrite concernant les recours à l'intelligence artificielle au sein des administration publiques bruxelloises.

de
David Weytsman
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°405)

 
Date de réception: 25/08/2020 Date de publication: 19/10/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 01/10/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
26/08/2020 Recevable p.m.
 
Question    L’intelligence artificielle (IA) au service de l’administration publique permettrait à notre Région de déployer une véritable transformation numérique. Celle-ci améliorerait d’une part l’offre aux usagers, et d’autre part les conditions de travail de ses fonctionnaires.

Monsieur le Ministre de la Transition numérique, voici mes questions :

- Où en est l’intégration de l’IA dans l’administration publique régionale ? Des études sont-elles en cours ? Une intégration effective a-t-elle eu lieu à certains endroits ?

- Quel rôle exact réservez-vous au déploiement de l’IA au sein des administrations ?

- Avez-vous déjà eu des contacts avec les acteurs de terrain, en vue d’une éventuelle collaboration ?

- Comptez-vous développer vos propres outils d’IA ou utiliser des outils déjà existants ?

- Quelles mesures concrètes avez-vous prises pour épauler le Ministre de la Fonction Publique dans ce déploiement ?
 
 
Réponse    1/

L’intelligence artificielle est un des enjeux les plus importants à venir en termes de révolution digitale. Nombreux oublient que pour arriver à dompter cette opportunité, il est nécessaire de passer par un processus de maturation important au niveau de nos organisations. Ainsi, la base de l’intelligence artificielle est contenue dans la donnée. Il est non seulement important d’avoir cette matière première en quantité mais surtout en qualité. Pour ce faire, nous avons engagé une réflexion régionale forte sur la gouvernance de la donnée bruxelloise.

C’est dans cette optique qu’un travail sur cette gouvernance de la donnée est en cours au CIRB.

Cette initiative met en place les piliers pour la construction d’un plan transversal de la gouvernance de la donnée au sein de la Région bruxelloise en établissant les processus stimulant l’exploitation de la donnée tout en veillant aux intérêts de nos citoyens.  

Au niveau de Bruxelles ConnectIT, la cellule en charge de la transformation digitale (DTO) commence la mise en place d’une vision data centrique pour le SPRB.

En effet, les données au sein du SPRB sont gérées en silo : chaque administration dispose de sa propre source de données, généralement liée aux applications-métiers utilisées. Bruxelles ConnectIT, via l’action du DTO, s’est fixé pour objectif de casser ces silos par le biais de la promotion d’une culture data-centrique et la mise à disposition d’une plateforme centralisée des données de référence de l’administration, des données considérées comme centrales parce que partagées par plusieurs systèmes.

C’est avec une telle approche qu’on constituera des sources de donnée suffisamment robustes pour pouvoir y appliquer de l’intelligence artificielle.


2/

L’intelligence artificielle occupera de plus en plus dans les années à venir un rôle important dans le soutien qu’il apportera à nos administrations pour fournir les services publics. D’une part, il va leur permettre de réduire les tâches répétitives qui ont une faible valeur ajoutée et d’autre part, il va nous permettre d’améliorer des services cruciaux. Citons par exemple la possibilité d’améliorer et d'accélérer les capacités de mise en relation entre demandeurs d’emplois et les entreprises en allant plus loin dans les critères permettant d’identifier le candidat adéquat. Au niveau de la mobilité, l’IA peut intervenir au niveau de l’optimisation des offres de transport des citoyens. L’objectif étant de comprendre son besoin de déplacement et à y répondre en fonction de ses préférences en prenant en considération des centaines de facteurs différents (météo, distance, préférences, disponibilités, trafic,...).


3/

Une fois les fondations installées, il faut mettre un mécanisme en vue de pouvoir utiliser l’intelligence artificielle au service de notre population. Pour ce faire, nos administrations vont accentuer les collaborations avec des entreprises (PME, start-ups) ultra spécialisées dans des services destinés à la population exploitant la technologie de l’intelligence artificielle pour améliorer le service public.

Le CIRB évaluera en 2021 la possibilité de mettre en place une collaboration plus structurelle avec ces entreprises de sorte à d’une part, accélérer la transition digitale des administrations et d’autre part, à stimuler ces dernières à s’intéresser aux challenges qui occupent nos services publics pour multiplier les opportunités. Il s’agira donc de stimuler le développement d’une industrie Gov Tech à Bruxelles. Des contacts ont déjà eu lieu avec la société “Public” qui a été un catalyseur dans la mise en place de ce genre de système dans plusieurs villes européennes dont Londres et Paris.


4/

Aucune option n’est à privilégier ou à écarter a priori. La pertinence et la cohérence de l’écosystème global à mettre en place devra guider les choix en la matière.


5/

Le plan de gouvernance de la donnée qui est en cours de définition par le CIRB en collaboration avec le SPRB via sa cellule DTO sera mis en place au niveau régional et servira de cadre de référence à l’ensemble de nos institutions servant donc la politique de tous les Ministres.

De plus, DTO du SPRB mène un programme ambitieux de gestion et de partage de la donnée par la mise en place d’une plateforme de gestion centralisée des données. Cette dernière permettra de positionner toutes ses administrations du SPRB dans une position apte à intégrer l’intelligence artificielle dans leurs différents métiers.