Question écrite concernant l'évaluation des contrats d'insertion en région bruxelloise
- de
- Ridouane Chahid
- à
- Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°426)
Date de réception: 08/09/2020 | Date de publication: 29/10/2020 | ||
Législature: 19/24 | Session: 19/20 | Date de réponse: 06/10/2020 |
Date | Intitulé de l'acte | de | Référence | page |
10/09/2020 | Recevable | p.m. |
Question | Depuis le 1er juillet 2016, les jeunes chômeurs bruxellois peuvent bénéficier, sous certaines conditions, d’une mise à l’emploi de 12 mois via le contrat d’insertion. Ces contrats d’insertion permettent donc aux jeunes demandeurs d’emploi d’acquérir une expérience professionnelle et de compléter ainsi leur formation. En effet, les employeurs demandent souvent une première expérience professionnelle et ces contrats d’insertion sont donc une réelle opportunité pour ces jeunes. Par rapport à cela, Monsieur le Ministre, je souhaiterais vous poser les questions suivantes : · Combien de jeunes demandeurs d’emploi ont pu conclure un contrat d’insertion en 2019 ? Pouvez-vous me ventiler votre réponse par secteur ? · Combien de jeunes demandeurs d’emploi ont pu obtenir un emploi en 2019 à la fin de leur contrat d’insertion ? · Combien d’entreprises publiques et privées ont engagé des jeunes demandeurs d’emploi via un contrat d’insertion ? · De façon plus générale, quel bilan faites-vous de ces contrats d’insertion ? Y a-t-il des pistes d’amélioration que vous avez repérées dans le cadre de ce dispositif ? · Avez-vous eu des retours des acteurs de terrain et des publics concernés par rapport à ce dispositif ? |
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Réponse | En 2019, 331 jeunes ont été engagés sous contrat d’Insertion. Parmi ceux-ci, 222 ont été embauchés par des ASBL ou des Organismes d’intérêt public et 109 par des communes ou des CPAS.
Les informations ci-dessous présentent les résultats 2019 des jeunes sortis d’un contrat d’Insertion en 2018. Les jeunes qui sont sortis d’un contrat d’insertion en 2018 sont suivis sur une période de 12 mois. Il est possible à partir d’un suivi longitudinal de calculer les taux de sortie positive (emploi/formation/stage) et les taux de sortie vers l’emploi (emploi minimum d’un mois). Le tableau ci-dessous indique que sur les 307 jeunes travailleurs ayant terminé un contrat d’insertion, on enregistre un taux de sortie positive de 58,0% (soit 178 jeunes) et taux de sortie vers l’emploi de 49,8% (soit 153 jeunes). Il est rappelé que ce dispositif vise un public particulièrement vulnérable. Il s’agit de jeunes qui sont sortis des études et qui n’ont pas trouvé d’emploi dans les 18 mois qui ont suivi leur inscription auprès d’Actiris – il s’agit donc principalement d’un public faiblement qualifiés ou moyennement qualifiés (soit respectivement 50,4% et 44,6% de cette cohorte).
On dénombre 115 entreprises ayant engagés des jeunes via un contrat d’Insertion en 2019. Le nombre d’engagements par type d’entreprise est recensé dans le tableau ci-dessous.
Depuis le lancement de la mesure en juillet 2016 jusqu’au 31 décembre 2019, on dénombre 131 entreprises ayant engagés des jeunes sous un contrat d’insertion. Le tableau ci-dessous précise les engagements par type d’entreprise.
Un constat important fait par les équipes d’Actiris en charge du dispositif d’Actiris réside dans la situation de précarité dans laquelle se trouvent les jeunes en termes de compétences, de santé mentale, d’autonomie, de situation socio-économique, de milieu et contexte sociaux. Ce qui a amené l’équipe à mettre en place un accompagnement personnalisé et plus intensif que prévue avant le démarrage de la mesure. Ainsi l’accompagnement résulte d’un long processus fait de plusieurs étapes telles que, à titre d’exemple : - présentation de la mesure en accord avec leur Projet Professionnel et en fonction de l’encadrement fourni par l’employeur; - construction d’une relation de confiance entre le jeune et le jobcoach; - sensibilisation continue des employeurs à la mesure, à la fragilité des jeunes et singulièrement au besoin primordial de l’encadrement du jeune durant son contrat; - accompagnement des jeunes pour la rédaction de CV et lettre de motivation ou pour la construction d’un Projet Professionnel; - réorientation du jeune en cas de non proposition de CI auprès d’autres services d’Actiris; - nécessité le cas échéant d’adapter les tâches d’un poste en collaboration avec l’employeur; - tenue de médiations lors de situations problématiques entre le jeune et l’employeur. Tant les équipes d’Actiris que les utilisateurs de la mesure font un bilan général positif des contrats d’Insertion. Effectivement, outre les indicateurs quantitatifs cités plus-haut, je tiens à souligner l’importance des réussites de la mesure liées à des critères d’ordre qualitatifs comme l’attitude des jeunes au travail qui a évolué positivement après un contrat d’insertion, l’acquisition de nouvelles compétences, l’amélioration de la connaissance d’un métier, la capacité à affiner son projet professionnel, l’amélioration du bien-être général, de la confiance en soi et de la situation socio-économique du jeune, une augmentation de la confiance de ceux-ci vis-à-vis des services publics. Les indicateurs quantitatifs habituellement fournis par view.brussels se sont vus enrichis d’un volet qualitatif piloté par l’Observatoire de la Santé et du Social de Bruxelles et basé sur des entretiens menés auprès des services d’Actiris concernés par la mesures et d’enquêtes réalisées auprès des bénéficiaires du dispositif (employeurs et jeunes) entre août 2018 et février 2019. Un volet important de ce test d’impact a reposé sur l’analyse du vécu des jeunes. Des entretiens individuels ont ainsi été effectués avec des jeunes qui ont terminé un contrat d’insertion afin de connaître les effets de la mesure sur leurs parcours (avant, pendant et après un contrat d’insertion). En parallèle, un certain nombre d’entreprises utilisatrices ont été interrogées sur leur expérience et sur leurs observations de l’évolution concrète des jeunes durant leur contrat d’insertion. Dans ce cadre, elles ont également été invitées à formuler des pistes d’amélioration Dans le cadre de cette étude des pistes d’amélioration et des points d’attention ont été identifiés. L’échantillon qui a été utilisé pour cette analyse étant relativement restreint, il a été décidé de confier à l’Ibsa, dans le cadre de sa mission, d’évaluation de politiques régionales, l’évaluation de l’impact du contrat d’insertion sur les sorties du chômage. Dès lors, je vais attendre cette évaluation avant de prendre des dispositions pour adapter/améliorer le dispositif de contrats d’insertion. |