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Question écrite concernant la dangerosité des platanes pour la santé

de
David Weytsman
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°487)

 
Date de réception: 15/09/2020 Date de publication: 03/11/2020
Législature: 19/24 Session: 19/20 Date de réponse: 21/10/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/09/2020 Recevable p.m.
 
Question    Le fruit du platane est composé de poils qui eux-mêmes sont de microscopiques aiguilles. Celles-ci se plantent dans les muqueuses des cavités nasales, sur les paupières et sur les yeux, provoquant rhinites, conjonctivites et irritations respiratoires qui, dans certains cas, peuvent s’avérer graves. Cette situation n’est pas proprement belge. D’ailleurs les municipalités de Paris et Bordeaux ont pris la décision d’arrêter la plantation de nouveaux platanes dans les artères, notamment pour les raisons médicales évoquées. Or le long du site propre du bus 71 au niveau de la Porte de Namur, une nouvelle rangée de platanes a été plantée.

Mes questions sont dès lors les suivantes, dans le cadre de vos compétences :

- Comment opérez-vous le choix d’espèces d’arbres que vous plantez ? La santé est-elle une donnée prépondérante dans ce choix ?

- Une des solutions à ce problème est le taillage court de ce type d’arbre. Cette possibilité est-elle à l’étude ?

- De nouvelles plantations de platanes sont-elles prévues en Région bruxelloise ? Si oui, où ça et pourquoi spécifiquement des platanes ?

- Au vu de la dangerosité du platane pour la santé, avez-vous prévu de déplanter les platanes urbains pour replanter d’autres espèces non nuisibles pour la santé ?

 
 
Réponse    1/

Le choix des espèces d’arbres plantés par BE dans ses parcs vise à répondre aux multiples attentes sociétales de l’arbre en ville parmi lesquelles :
- la disponibilité de paysages végétaux variés et attrayants tous le long de l’année, au service du bien-être et du vivre ensemble ;
- le développement de la biodiversité en ville ;
- la création d’îlots de fraîcheur ;
- la gestion écologique de l’eau urbaine ;
- la préservation des sols ;
- la lutte contre les pollutions sonores, de l’air et des sols ;
- la résilience du patrimoine arboré aux changements climatiques.

Le choix des espèces d’arbres plantés doit tenir compte des contraintes de la ville parmi lesquelles :
- la pollution atmosphérique et des sols ;
- le salage des rues en hiver ;
- l’ombrage lié aux bâtiments ;
- les effets réfléchissant des matériaux ;
- les blessures infligées par la circulation automobile, les actes de vandalismes, l’utilisation des arbres comme supports (câbles, affiches, etc.) ou encore les interventions des impétrants.
- Les brûlures infligées au tronc et système racinaire par les déjections canines.

Le platane est reconnu pour la multiplication facile de l’essence, sa plasticité écologique et architecturale et sa croissance rapide. Il est également connu pour les irritations causées par la dispersion des poils foliaires des jeunes feuilles d’une part, et la désagrégation des capitules femelles d’autre part. En effet, ces derniers parvenus à maturité se désarticulent en de très nombreux petits fruits secs pourvus de fins poils raides (micro-aiguilles) dispersés par le vent, parfois sur de longues distances.

L’impact des arbres sur la santé des citoyens est évidemment une des composantes à considérer dans le choix des plantations mais ne peut être exclusive sous peine de voir disparaître un grand nombre d’espèces à potentiel allergisant de nos villes parmi lesquelles platane, noisetiers, bouleaux, cyprès, charmes, frênes, aulnes, tilleuls, chênes, hêtres, saules, érables, etc.

L’utilisation d’espèces diversifiées en un même lieu permet d’éviter les phénomènes nocifs de concentration.


2/

Il faut éviter l'élagage des platanes au printemps, au moment de la pousse des jeunes feuilles. Celles-ci sont recouvertes d'un duvet de poils très irritants pour les yeux, la gorge et les voies respiratoires. Ces poils urticants sont soulevés par les chocs et mouvements de l'élagage.

Si l’élagage est conduit annuellement en automne, les rameaux de l’année sont plus vigoureux et ne portent pas d’inflorescences (capitules), également responsables de nuisances (pollen des capitules mâles et poils irritants des capitules femelles). Dans les conditions naturelles, les capitules apparaissent sur les rameaux âgés de deux, trois ou plusieurs années.

Une taille en vert est pratiquée annuellement en juillet et en août sur 186 platanes situés Porte de Hal, Mont des Arts, et rue Montagne de la Cour.

Par « taille en vert », BE entend la taille des percements des pousses annuelles à l’aide d’un croissant bien affûté visant l’obtention d’une taille uniforme en bloc à visée esthétique.


3/

BE ne plante quasiment plus de platanes.

Entre 2006 et 2019, un seul platane (
Platanus x acerifolia) a été planté, en novembre 2011, au parc du Cinquantenaire.


4/

La base de données « arbres » de Bruxelles Environnement répertorie 847 platanes à feuilles d’érable (
Platanus x acerifolia) répartis dans 29 parcs et sites arborés gérés par BE, dont 252 au parc du Cinquantenaire et 234 au parc Elisabeth.

Ces deux parcs sont classés comme sites et comprennent des platanes de première grandeur.

Pour des questions patrimoniales, il n’est pas prévu de déplanter les platanes existants.