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Question écrite concernant la vitesse commerciale des bus et trams de la STIB.

de
Aurélie Czekalski
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°591)

 
Date de réception: 05/10/2020 Date de publication: 05/01/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 24/11/2020
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/10/2020 Recevable p.m.
 
Question    La vitesse commerciale des bus et trams circulant en surface représente pour les responsables des transports publics un souci permanent dont l’acuité se fait de plus en plus manifeste dans les grandes agglomérations.

La STIB n’échappe pas à cette règle et doit constater des performances assez médiocres pour certaines lignes du réseau.

A l’exception des lignes 39 et 44 dont le parcours a essentiellement lieu en site propre, toutes les autres lignes du réseau affichent une performance inférieure à 20 kilomètres par heure.

Il existe pourtant des exemples de vitesse commerciale tournant autour des 20 kilomètres par heure. Tel est le cas de Strasbourg qui, malgré des artères parfois sinueuses et étroites parvient à afficher un bon score.

Des moyens importants sont engagés pour améliorer la vitesse commerciale des bus et trams de la STIB, notamment ceux inscrits au programme AVANTI, mais cela ne semble pas créer des changements significatifs.

Il n’est pas inutile de faire allusion au Contrat de gestion 2013 / 2019 de la STIB qui stipule en son article 19.2 ce qui suit : « la STIB s’engage à affiner le calcul de la vitesse client en finalisant dans les 6 mois suivants la signature du présent Contrat la mise en œuvre du projet permettant de distinguer la perte de temps liée à l’augmentation de la fréquentation des transports (temps d’embarquement et de débarquement) de celle liée à la diminution de la vitesse et de la régularité des véhicules entre 2 arrêts »

Indépendamment de l’imposition à la STIB de finaliser l’évaluation de la vitesse des véhicules, une première question vient à l’esprit, elle porte sur des aménagements récents au réseau :
- elle concerne la nouvelle ligne n° 9 pour laquelle il serait intéressant de connaître la vitesse commerciale réalisée sur cette nouvelle ligne.
- dans le même ordre d’idée, bien que ce soit une extension de ligne existante, quelle est la vitesse commerciale atteinte sur la ligne de tram n° 8.

En conséquence, Madame la Ministre voudra-t-elle :

- présenter pour toutes les lignes du réseau de la STIB, les vitesses commerciales réalisées.

- préciser si des actions ciblées particulières sont envisagées à court terme pour une ou plusieurs lignes qui présentent des points noirs importants ayant une incidence sur la vitesse des véhicules. Elles porteraient sur des aménagements de sites propres en certains points du réseau.

- faire état de l’amélioration éventuelle observée pour la ligne 71 depuis l’instauration du piétonnier de la chaussée d’Ixelles.

- les relevés effectués en 2020 seront-ils établis sur la base de la nouvelle méthode de détermination de la vitesse commerciale telle que précisée dans le contrat de gestion 2019 / 2023 ?
 
 
Réponse    La vitesse commerciale sur le réseau de la STIB (moyenne d’après les horaires pour une semaine typique) s’élève à 16,1 km/h pour le tram, 15,7 km/h pour le bus et 27,9 km/h pour le métro.

Sur les modes de surface, il y a évidemment de fortes disparités d’une ligne à l’autre et selon l’heure de la journée.
 
La comparaison entre lignes révèle très logiquement que les lignes les plus lentes sont celles qui circulent sans voies réservées et dans les espaces urbains et les parties de la ville à plus forte fréquentation (la ligne de bus 33 qui assure une desserte dans le centre-ville roule à 9,90 km/h à la pointe) tandis que les lignes les plus rapides sont celles qui empruntent des voies rapides, qui circulent en seconde couronne sur des axes moins encombrés, ou qui sortent de la Région (24 km/h pour la ligne 44, et les lignes 98 et 76 figurent parmi les lignes de bus les plus rapides).


La STIB et Bruxelles Mobilité disposent d’un plan d’action intégré sur cette problématique.

Ce plan consiste tant à aménager des voies réservées ainsi qu’à agir sur l’ensemble des facteurs qui nuisent au bon fonctionnement des lignes de surface, autant pour la vitesse que pour la régularité. 

Ceci inclut notamment les feux de circulation, le stationnement en double file, le bon aménagement des quais d’embarquement pour garantir la fluidité, l’évacuation des carrefours, etc.

Les ressources étant limitées, ces interventions visent à s’attaquer de manière prioritaire aux lignes les plus importantes du réseau et tiennent également compte du planning de renouvellement des voies de tram en fin de vie. Ce renouvellement constitue alors souvent une opportunité pour repenser l’espace public en le redistribuant d’une manière plus conforme aux objectifs de Good Move.

Durant la période de confinement, certains aménagements favorables aux transports publics ont été mis en œuvre (par exemple dans le Bois de la Cambre : avantageux pour la ligne 41 – voir réponse apportées à d’autres questions parlementaires sur le sujet du Bois de la Cambre ; ou les nouvelles bandes bus dans les boulevard Groeninckx de May et de la Grande Ceinture – avantageux pour les lignes 49, 53 et 89). 

La Région a de nombreux projets en préparation pour les prochains mois : nouvelles voies avenue de la Reine pour éviter un détour aux lignes 62 et 93 et soulager un point de congestion, réaménagement de la rue Wayez, projet au parvis de la Trinité, mise à sens unique de l’avenue de l’Hippodrome pour y créer un contresens bénéfique à la ligne 71, rue Fransman, trajet raccourci pour la ligne 19 à Groot-Bijgaarden, etc. 

Plusieurs de ces projets disposent déjà des permis d’urbanisme, voire sont en cours de réalisation comme pour Hippodrome.

 
Le bénéfice tiré des aménagements en faveur de la vitesse commerciale et de la régularité des transports publics n’est plus à démontrer. Les efforts importants menés ces dernières années ont permis de quasi stabiliser la dégradation de la vitesse du réseau. 
Sans ces investissements, il ne fait aucun doute que la vitesse du réseau se serait effondrée.

S’agissant plus spécifiquement de la ligne 71, la chaussée d’Ixelles qui était autrefois le pire point noir de la ligne est aujourd’hui quasiment résolu.

La STIB a constaté un gain très significatif de régularité. Ainsi, l’écart entre les bus les plus rapides et les plus lents s’est très fortement resserré, ce qui signifie que le temps de trajet le long de cette artère est devenu beaucoup plus prévisible pour les voyageurs. Ceci est une conséquence logique de la suppression du trafic automobile entre 7h00 et 19h00. 

La ligne observe également un gain de vitesse commerciale. Ce gain est léger, allant d’une vingtaine de secondes à la pointe du soir à quelque 79 secondes à l’heure de pointe du matin. Il était prévisible que le gain serait peu élevé, dans la mesure où la vitesse est limitée à 20 km/h dans une zone de rencontre et où les conducteurs de bus ont reçu des consignes d’extrême vigilance par rapport à la cohabitation avec les piétons, les cyclistes et les utilisateurs d’engins de déplacement. Le gain le plus important est donc la régularité.

Le cas de la chaussée d’Ixelles est particulièrement intéressant puisque le dispositif a fait l’objet d’un suivi minutieux par la STIB et la commune de sorte à agir sur le plan de circulation aux alentours, sur la visibilité de la signalisation routière, et que son efficacité réside dans l’installation de caméras pour verbaliser automatiquement les véhicules qui circuleraient sur l’artère.

La combinaison de ce gain et des autres mesures en cours de réalisation ou récemment réalisées en amont ou en aval sur la ligne (rue Ravenstein, boulevard du Régent, avenue de l’Hippodrome et pont Fraiteur) permettra d’espérer un gain de véhicules, qui pourra être réinjecté dans une amélioration des fréquences de la ligne, ce qui demeure l’objectif poursuivi.


Le nouveau contrat de service public de la STIB convient de publier la vitesse moyenne réalisée sur le réseau sans le temps passé aux arrêts. 

La STIB calcule désormais cette vitesse avec et sans le temps aux arrêts et communique ces données aux autorités régionales.