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Question écrite concernant la gestion des déchets de gants et masques à usage unique.

de
Victoria Austraet
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°558)

 
Date de réception: 09/11/2020 Date de publication: 20/01/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 04/01/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
18/11/2020 Recevable p.m.
 
Question    La pollution marine est une véritable catastrophe écologique. Entre le pétrole, les pesticides et les déchets plastiques, la pollution marine résulte de tous les produits rejetés dans les mers et les océans en conséquence de l'activité humaine. Cette pollution a notamment pour effet de créer ce qu’on appelle des zones mortes, dans lesquelles les poissons asphyxient par manque d’oxygène, et d’entraîner la disparition de la biodiversité marine.

75 % des déchets marins sont des déchets plastiques. On estime ainsi à 8 millions de tonnes la quantité de déchets plastiques qui se retrouvent déversés dans les océans chaque année à l’échelle mondiale. Ce phénomène entraîne la mort directe de 100.000 mammifères marins par an.

La pollution des mers peut nous apparaître comme une problématique quelque peu lointaine à nous, citadins bruxellois, mais la responsabilité est en réalité partagée. On se souviendra d’une enquête qui avait révélé qu’en 2018, 530.000 tonnes de déchets belges avaient été exportées vers d’autres continents, et finissaient souvent dans des décharges clandestines. Par ailleurs, les déchets que nous rejetons ici dans la rue peuvent s’envoler, finir dans dans le canal ou ailleurs, et,
in fine, se retrouver dans les mers et océans, comme l’a rappelé le SPF Santé publique via une campagne de sensibilisation menée en octobre dernier. Depuis le début de la crise du Covid, on a vu une augmentation en rue ou dans la nature de déchets sauvages tels que des gants et des masques à usage unique, qui sont notamment composés de thermoplastiques.

Afin de lutter contre ce problème de déchets sauvages et le risque qu’ils finissent dans les mers et océans :

- Le Gouvernement mène-t-il une réflexion quant à la possibilité de mettre en oeuvre une campagne de sensibilisation afin de lutter contre les déchets sauvages et en particulier ceux de gants et masques à usage unique, comme le fait le SPF Santé publique ?

- Est-ce que l’implantation de points de collecte pour gérer ces nouveaux déchets liés à la gestion de l’épidémie serait une piste envisageable, à l’image du point de collecte qui existe déjà sur le site de Tour & Taxis ou encore de ce qui se fait par exemple pour les piles usagées à l’entrée des supermarchés ?
 
 
Réponse    1/

L’Agence Bruxelles Propreté sensibilise de manière continue le grand public à la question des déchets sauvages de gants et masques à usage unique via ses réseaux sociaux. Cette sensibilisation a commencé en avril suite à l’augmentation de ces déchets sauvages en rue et fait l’objet de rappels réguliers.

Au mois de juin, Bruxelles-Propreté a lancé une campagne de communication sur la propreté publique, liée aux déchets générés par le Covid-19 (masques, gants et mouchoirs usagés).  

De plus, une plus grande campagne de sensibilisation sur les dépôts sauvages et clandestins est actuellement en cours dans les rues de la Région bruxelloise.

La promotion des masques en tissus est faite via le site web de Bruxelles Environnement, ainsi que la publication de posts reprenant les informations via les réseaux sociaux de Bruxelles Environnement et associés à Bruxelles Environnement. Cette campagne a par ailleurs été relayée par l’Agence Bruxelles Propreté.


2/

En Région bruxelloise, ces systèmes de collecte accessoires chez le détaillant sont autorisés et la mise en place d’un tel système pour les gants et masques à usage unique extérieurs au secteur médical et de la santé serait conforme à la réglementation actuelle.

Certains partenariats ont déjà vu le jour et il semble qu’une telle filière de recyclage soit en cours de développement. Le partenariat entre Carrefour, Terracycle et Suez en est un bon exemple.

Néanmoins, la manipulation de ces déchets doit se faire dans le respect des règles sanitaires et il faut s’assurer qu’elle ne présente aucun risque pour le personnel en charge de la collecte et du traitement. Bruxelles Environnement analyse actuellement en interne les risques liés à une telle collecte. L’issue de l’analyse déterminera s’il y a lieu d’encourager et de stimuler ce type de collecte.