Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant le projet de réaménagement du Parc Liedekerke.

de
Victoria Austraet
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°579)

 
Date de réception: 23/11/2020 Date de publication: 22/01/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 22/01/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
04/12/2020 Recevable p.m.
 
Question    À la mi-septembre, nous avons appris le démarrage de travaux dans le cadre d’un projet d’aménagement du Parc Liedekerke à Saint-Josse. Il s’agit d’un petit parc de 27 ares, moins connu que le parc Royal, Josaphat ou de Forest, et qui sert aux habitants surtout de plaine de jeu pour les enfants. Mais en plus de ces installations de jeu, le parc abrite bien entendu des arbres, une soixantaine, même, comme des saules, des frênes, des grands charmes des bouleaux ou des peupliers.

Une pétition a été lancée pour demander la réévalutation de ce projet, puisqu’il prévoit l’abattage de plusieurs dizaines de ces arbres au cours des différentes phases des travaux. Le projet daterait de la précédente législature et un permis de réaménagement aurait été octroyé en 2018, mais il s’avère très difficile de trouver des informations à ce sujet.

La valeur des arbres en ville n’est plus à démontrer, que ce soit sur des aspects de fraîcheur, de biodiversité, d’agrément esthétique et de qualité de vie en général. D’ailleurs, la Déclaration de Politique générale de la Région bruxelloise prévoit l’aménagement de “pockets parks”, ainsi que la création d’espaces verts et d’îlots de fraîcheur.

Les critiques soulevées par la pétition en question méritent donc d’être relayées. Une commission de concertation a eu lieu sur ce projet de réaménagement, mais les remarques des riverains n’ont pas donné lieu à une révision du projet. Il serait prévu de replanter des arbres à la fin des travaux mais, à terme, il en compterait tout de même beaucoup moins qu’actuellement. On entend à gauche et à droite que le nombre d’arbres abattus pourrait être finalement réduit, mais je ne trouve aucune communication officielle à ce sujet.

Or, il me semble que si le Gouvernement ne parvient pas à appliquer ses propres engagements de biodiversité dans un parc de taille modeste, il y a lieu d’être inquiets.

J’aimerais donc obtenir les renseignements suivants :

Où en est ce projet de réaménagement du Parc Liedekerke ? Quelle a été la conclusion de la commission de concertation ? Le Gouvernement peut-il confirmer l’abattage de plusieurs dizaines d’arbres dans ce parc de petite taille ? Si oui, est-ce qu’un réexamen du projet est prévu ou possible au regard des critiques qu’il suscite ?
 
 
Réponse    Le projet de réaménagement du parc Liedekerke se déroule en deux temps :

· Temps 1 : le projet de démolition-reconstruction du pavillon existant.

Le pavillon des gardiens actuel est devenu un outil mal adapté que ce soit pour les gardiens (locaux n’assurant pas la mixité au niveau des sanitaires, sans espace de pause isolé du public) ou pour le public (absence d’espace d’animation, WC publics avec problèmes d’évacuation récurrents).

Le nouveau bâtiment offrira des locaux conformes en termes de travail et de bien-être tout en permettant à l’équipe de renforcer sa mission tant au niveau du gardiennage que de l’animation.

Il a été développé en fonction des besoins et constats relevés :
- s’implanter dans un espace du parc très peu investi par les usagers ou qui se révèle être un lieu de fréquentation problématique, sur une zone fortement imperméabilisée ;
- permettre de libérer de l’espace au centre du parc tout en permettant de mieux contrôler l’entrée côté rue Liedekerke ;
- faire partie intégrante du parc (perméabilité entre pavillon et parc par le biais de l’espace polyvalent qui peut être refermé par des cloisons transparentes, continuité de l’offre ludique et réponse à l’envie des enfants de se retrouver en hauteur) ;
- offrir un outil à destination des gardiens animateurs et du public par la présence d’un espace polyvalent couvert mais aussi d’un espace extérieur dédié (zone ‘bibliothèque’).

Les fonctions publiques se retrouvent au rez-de-chaussée et en partie extérieure à l’étage. Les fonctions privées se trouvent à l’étage de façon indépendante.

Cette implantation a fait l’objet d’une analyse approfondie et a été validée par un permis d’urbanisme. Elle a nécessité l’abattage de 4 charmes au mois de septembre 2020. Ces plantations seront compensées dans le cadre du réaménagement du reste du parc (voir ci-dessous)

· Temps 2 : le projet de réaménagement du parc

La réalisation de la partie du projet portant sur le réaménagement du parc a été suspendue, car les offres reçues pour les travaux dépassaient trop fortement le budget prévu.

Les abattages prévus dans le permis d’urbanisme délivré ont été suspendus.

Un nouveau projet est en cours de développement par les équipes de Bruxelles Environnement. Une nouvelle concertation sera mise en place, une fois que l’esquisse du projet aura été élaborée.
Ce projet de parc se concentrera sur le remplacement des jeux et du mobilier urbain avec une attention spécifique sur les assises et les espaces de repos.

Comme dans le projet précédent, certains arbres devront être abattus pour des raisons phytosanitaires afin de garantir la sécurité de l’espace. Il s’agit en particulier des saules situés au cœur du parc dont l’avenir est fortement compromis du fait du piétinement intensif de leurs racines par les usagers du parc.

Les abattages se feront progressivement, au fur et à mesure des nécessités, et ils seront compensés par des replantations.

Concernant les résultats de la concertation, le permis d’urbanisme délivré pour le projet comporte les conditions suivantes :
- améliorer l’accessibilité des PMR aux bacs à compost projetés ;
- prévoir une zone de repos autour des bacs à plantes et mieux marquer la limite avec la zone de compost (créer une haie autour de celle-ci) ;
- tendre à l’amélioration de la biodiversité locale, de la manière suivante :
o vérifier que les essences prévues sont majoritairement de type indigène ;
o prévoir davantage de mobilier destiné à la biodiversité (type nichoirs, hôtels à insectes…) ;
o augmenter le nombre de zones plantées proposées, les protéger de tout risque de piétinement ;
o augmenter la variété de plantes grimpantes (houblon, chèvrefeuille...)
o étudier la possibilité d'utiliser l'eau des toitures voisines.

Ces conditions seront également prises en compte dans le cadre de l’élaboration du nouveau projet d’aménagement du parc.