Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant l’impact de la crise du coronavirus sur l’industrie du jeu vidéo dans la Région de Bruxelles-Capitale

de
Bianca Debaets
à
Barbara Trachte, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge de la Transition économique et de la Recherche scientifique (question n°285)

 
Date de réception: 20/11/2020 Date de publication: 29/01/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 29/01/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
08/12/2020 Recevable p.m.
 
Question    La crise du coronavirus a déjà fait de sérieux dégâts dans tous les domaines de l’économie bruxelloise, il n’y a plus lieu de le démontrer aujourd’hui. Toutefois, un secteur moins fréquemment évoqué est celui de l’industrie du jeu vidéo, qui est devenue un acteur économique majeur ces dernières années, mais qui souffre également de la crise sanitaire actuelle.

Au niveau flamand, le ministre compétent a annoncé jeudi 19 novembre dernier que le gouvernement débloquerait 100.000 euros pour permettre au secteur flamand du jeu vidéo de surmonter la période du coronavirus. En outre, le gouvernement flamand investit chaque année environ 1,5 million d’euros dans des projets de jeux vidéo sérieux via le Gamefonds du Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF). Dans le cadre de la relance, 15 millions d’euros supplémentaires sont également prévus afin de mieux soutenir les producteurs et de renforcer le VAF, une partie étant destinée au Gamefonds.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Pouvez-vous donner une indication de la taille de l’industrie du jeu vidéo dans la Région de Bruxelles-Capitale ? Combien d’entreprises sont-elles actives dans ce secteur et quel volume d’emploi représente-t-il ? Quelle valeur économique génère-t-il ? Comment ces chiffres ont-ils évolué par rapport aux années précédentes ?

- Comment travaillez-vous à stimuler et promouvoir les possibilités d’exportation que ce secteur représente ? Comment travaillez-vous à positionner la Région de Bruxelles-Capitale en tant que haut lieu pour le développement de jeux vidéo (éducatifs) ? Quels sont les rôles de screen.brussels et hub.brussels à cet égard ou qu’a-t-il déjà été convenu en la matière ?

- Vous êtes-vous déjà concerté.e avec les représentants de l’industrie bruxelloise du jeu vidéo au sujet des problèmes qu’ils rencontrent suite à la crise du coronavirus ? Dans l’affirmative, avec quels acteurs cette concertation a-t-elle eu lieu et sur quelles conclusions ou préoccupations spécifiques a-t-elle débouché ?

- Avez-vous déjà examiné de quelle façon l’industrie du jeu vidéo pourrait aider à résoudre certains problèmes liés à la crise du coronavirus, comme par exemple le développement et/ou la fourniture de matériel éducatif et autres ? Quelles sont les conclusions ou constats ?

- Avez-vous déjà examiné quel soutien spécifique pourrait être accordé à l’industrie bruxelloise du jeu vidéo pour lui permettre de surmonter la période du coronavirus et de se relancer par après ? Dans l’affirmative, pouvez-vous en dire plus ?

- Plus généralement, pouvez-vous indiquer comment vous soutenez l’industrie bruxelloise du jeu vidéo ? Quelles actions et quels moyens concrets prévoyez-vous à cette fin ?
 
 
Réponse    Le secteur comptait 5 entreprises actives en 2018 et 13 en 2019. La plupart des entreprises sont des studios de développement, viennent ensuite les prestataires de service. La grande majorité de ces entreprises ont entre 2 et 10 employés, les autres n’emploient qu’une seule personne. Au total, une centaine de personnes sont employées dans le secteur à Bruxelles.

La mission nationale à Gamescom aux Pays-Bas et le projet mediapark.brussels sont aussi l’occasion de faire la promotion de Bruxelles comme hotspot du secteur. A ce titre, hub.brussels a travaillé en 2019 à l’attraction et à l’implantation à Bruxelles de la Fédération européenne d’e-sport. En 2020, c’est le Pixel Museum (musée du jeu vidéo) qui s’est installé à Bruxelles grâce à l’accompagnement de hub.brussels.

Le cluster screen.brussels accompagne des entreprises et organise des évènements en Belgique et à l’étranger. En 2020, une dizaine d’accompagnements ont ainsi eu lieu.

En parallèle, le cluster collabore avec ses homologues flamands et wallons sur différentes campagnes de soutien et de promotion du jeu vidéo auprès des politiques et du grand public.

Par ailleurs, les studios de développement de jeux vidéo bruxellois peuvent bénéficier du soutien financier du screen.brussels fund pour le développement de leurs jeux, pour autant que les projets se situent en Région de Bruxelles-Capitale.

L’épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement ont des répercussions très importantes sur l’économie et en particulier dans les secteurs créatifs et culturels. Dans le secteur du jeu vidéo, le constat est plus nuancé. En effet, les produits des entreprises de jeu vidéo, en tant que secteur du divertissement virtuel, pouvaient être utilisés durant le confinement. D’autre part, les entreprises de ce secteur ont appris depuis longtemps à développer des projets de manière décentralisée. Cela n’empêche pas certaines entreprises d’éprouver des difficultés de développement suite à la crise, d’après les témoignages recueillis par hub.brussels.

Hub.brussels a échangé avec plusieurs entreprises bruxelloises qui témoignent de situations diverses dans leur rapport à cette période de crise. Certaines entreprises ont pu profiter de cette crise lorsqu’ils avaient déjà un système cohérent de travail à distance, d’autres n’ont pas pu surmonter les pertes liées à l’impossibilité d’organiser une tournée promotionnelle classique, alors que d’autres entreprises encore ont avantagé les phases d’écriture et de prototypage qui n’ont pas été perturbées par les mesures sanitaires.

En ce qui concerne l’aspect des conditions de travail, le modèle décentralisé est opportun dans le cadre de la crise sanitaire et peut inspirer les entreprises actives dans l’audiovisuel et plus particulièrement dans l’animation et la post-production. A ce titre, hub.brussels coorganise avec Amplo et Mediarte une table ronde sur le télétravail (aspects techniques, organisationnels et humains) dans le cadre du festival Anima le 15 février 2021 sous la forme d’une visio-conférence.

Des différentes communications entre des entreprises ou futures entreprises du gaming et hub.brussels, il en ressort que la période a plutôt été propice au développement de l’industrie du gaming. Cependant, les entreprises en difficulté ont pu bénéficier comme les autres entreprises bruxelloises de différents types de soutien :
1) La prime compensatoire (Arrêté de pouvoirs spéciaux 2020/030) ;
2) L’accès aux prêts
Recover via finance&invest.brussels ;
3) L’extension de la Mission Déléguée à tous les secteurs économiques (et donc les entreprises de gaming de plus de 10 ETP) via finance&invest.brussels ;
4) L’accompagnement du cluster Screen.

À Bruxelles, le cluster Screen développe des programmes d’accompagnement spécifiques et accordera une attention particulière à ce secteur à haut potentiel.

J’ai, pour ma part, réservé un budget spécifique aux Industries Culturelles et Créatives pour les quatre prochaines années dont l’industrie du gaming pourra bénéficier via une plateforme de représentation, un appel à projets, et des programmes d’accompagnement spécialisés.

Depuis 2016, le cluster screen.brussels travaille au développement du secteur du jeu vidéo à Bruxelles en accompagnant des entreprises et en organisant des évènements en Belgique et à l’étranger. Depuis 2016, une cinquantaine d’accompagnements individuels ont eu lieu. En parallèle, le cluster soutient également le secteur au travers d’accompagnements collectifs, d’évènements en Belgique et à l’étranger :
- Brotaru (3.000€/an): rencontre mensuelle de développeurs de jeu vidéo ;
- Big Brotaru (2.000€ tous les deux ans) : évènement annuel ;
- Belgian Games Awards (3.000€/an): cérémonie de remise des prix du jeu vidéo belge ;
- Activités jeu vidéo à Anima (contribution en moyens humains uniquement).

Pour les activités à l’étranger, je vous renvoie à la réponse de mon collègue Pascal Smet.