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Question écrite concernant la plateforme d'enregistrement des vélos - mybike.brussels.

de
Geoffroy Coomans de Brachène
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°687)

 
Date de réception: 26/11/2020 Date de publication: 29/01/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 29/01/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/12/2020 Recevable p.m.
 
Question    La pratique du vélo en ville est toujours croissante. Malheureusement, les vols de vélo également1. Cela devient un fléau dans notre capitale comme le souligne notre police2.

Afin de prévenir le vol d’un vélo, il existe une plateforme d’enregistrement vélo à Bruxelles depuis mars 2019 : mybike.brussels.

L’idée est que les cyclistes bruxellois peuvent s’enregistrer sur le site mybike.brussels et créer une fiche contenant les données de leur vélo. Ils recevront ensuite par la Poste un sticker résistant à l’arrachage (composé d’un identifiant unique et d’un QR-code) à apposer sur leur vélo
3.

Dès lors, je souhaitais obtenir les réponses aux questions suivantes :

1. Pourriez-vous me dire combien de vignettes Mybike ont été distribuées pour les années 2019 et depuis le début de l’année 2020 ?

2. Par quels moyens en faites-vous la promotion ? Et quels en sont les budgets ?

3. Lors des périodes de confinement, vos services ont-ils réorienté les moyens de communication autour de l’existence de cette vignette ?

4. Disposez-vous d’un taux de satisfaction quant à ce système de vignettes Mybike ?

5. Par quels moyens assurez-vous la confidentialité des coordonnées reçues au sein de la plateforme Mybike ?

6. Un protocole RGPD a-t-il été mis en place afin d’éviter tous les abus potentiels ?

7. Si un vélo est signalé comme volé, quels acteurs ont le droit de consulter la base de données ?

8. Savez-vous le nombre de vélos disposant d’une telle vignette qui ont été volés, en 2019 et depuis le début de l’année 2020 ?

9. Et parmi ceux-ci, savez-vous combien ont finalement été retrouvés grâce à cette vignette ?

10. Des études ou expériences précédentes ont-elles déjà démontré l’efficacité de ces vignettes comme frein au vol de vélo ? Le cas échéant, est-il possible de les consulter ?

11. Connaissez-vous le coût de création d’une vignette ? Et combien de personnes sont en charge de cette tâche ?

12. Sur quelles bases affirmez-vous que ces vignettes seraient très difficiles voire impossibles à retirer des vélos sur lesquelles elles sont collées ? S’il est réellement si difficile de retirer ces vignettes, la simple pose d’une autre vignette par-dessus, ou d’un autre autocollant ne suffirait-il pas à rendre ce système inopérant ?

13. Vos services ont-ils étudié les systèmes de traceurs GPS pour vélos existants sur le marché afin de voir si certains d’entre eux ne pourraient compléter avantageusement le spectre de protection des 2 roues contre le vol ? Et si c’est le cas, une étude est-elle disponible ?

14. En complément de la vignette et des conseils de prudence à l’attention des cyclistes, Mybike propose-t-elle d’autres services ?

15. Si ce n’est déjà le cas, la plateforme Mybike pourrait-elle mettre à disposition des Bruxellois des conseils et propositions concrètes en terme de tracing GPS pour leur vélo, en effectuant des études de marchés, analyses, comparatifs sur les produits disponibles ainsi qu’une base de données plus efficace en cas de vol permettant à BPS et aux zones de police bruxelloises de lutter plus adéquatement à l’égard des voleurs et des réseaux de recel ?

16. Quelles sont les contacts existants entre les cellules « vol de vélos » au sein des zones de police et la plateforme Mybike ? Comment s’effectuent les échanges d’informations le cas échéant afin de les rendre plus efficaces ?


1 https://mobilite-mobiliteit.brussels/fr/se-deplacer/velo/prevention-contre-le-vol
2 https://www.police.be/5342/fr/questions/velos-et-velomoteurs/mybikebrussels-un-nouveau-maillon-dans-la-lutte-contre-le-vol-des
3 https://www.police.be/5342/fr/questions/velos-et-velomoteurs/mybikebrussels-un-nouveau-maillon-dans-la-lutte-contre-le-vol-des

 
 
Réponse    Le développement du système MyBike.Brussels s'inscrit dans le cadre du Plan d’action contre le vol de vélos de 2016. Dans ce cadre, la Région a pris l’option de mettre en place un enregistrement positif des vélos et la création d’un nouveau système pour leur étiquetage. Je voudrais faire référence à mes réponses récentes, sur ce plan d'action et la task force « vol de vélo », à Mme Rochette au sein de la commission de la mobilité du 13 octobre 2020.

Le site web MyBike.Brussels a été lancé le 1er mars 2019 et connaît déjà un grand succès:
­ En octobre 2019, soit 7 mois après le lancement de la plateforme, 7.500 stickers avaient été commandés.
­ A la mi-août 2020, ces demandes étaient passées à 14.570.
­ Actuellement nous avons honoré 19.100 commandes de stickers.

La promotion est faite par le biais de flyers spécifiques à la plateforme mais aussi sur le flyer concernant la prévention vol. Ces flyers sont diffusés via les entreprises et auprès des communes et des gardiens de la paix. Par ailleurs, une étiquette spécifique mentionnant la plateforme (ainsi que la meilleure manière d’attacher son vélo) figure sur les arceaux disposés sur le territoire régional.

Les communes disposent également de ces autocollants pour leurs dispositifs.

Bruxelles Mobilité fait régulièrement des post sur les réseaux sociaux afin de relayer l’information mais également lors des différents stands.

Par ailleurs, des walls avec des visuels spécifiques à l’action existent et peuvent être demandés par les communes, les gardiens de la paix, les zones de police,… lors d’actions spécifiques (semaine de la mobilité, stand de réparations, marchés, etc…).

Même pendant le confinement, la promotion numérique s'est poursuivie. Par ailleurs, après le premier confinement nous avons organisé des « Bike repair » où la promotion de la plateforme était effectuée.

Nous n'avons pas encore d'indicateurs de satisfaction de ce système en plus des nombreuses demandes, toutefois les usagers peuvent contacter le helpdesk en cas de problème :
­ La plateforme respecte les normes GDPR : Les données personnelles sont cryptées et bénéficient de toutes les sécurités techniques pour garantir leur protection ;
­ L’hébergement des données est fait dans le datacenter régional et assurés par le CIRB, en respectant toutes les directives de sécurité du CIRB ;
­ L’adresse postale n’est demandée et traitée que dans le but d’envoyer le sticker à l’utilisateur ;
­ Actuellement, le contact (téléphone ou email) d’un propriétaire ne peut être consultable que par le gestionnaire de la plateforme (asbl Cyclo) et la demande nécessite toujours une justification.
­ Techniquement l’accès à ces données pourraient être donné à d’autres organisations telles que la police, la justice, ou encore parking.brussels, sous les mêmes conditions, et avec des conventions au préalable. Mais ceci n’est pas encore d’actualité.

A la mi-août 2020 (donc pour la période 2019 et 2020) on recensait 356 vélos volés dont 66 ont pu être restitués à leur propriétaire grâce à la plateforme.

Le gravage des vélos avec le numéro national est une méthode utilisée dans plusieurs villes et la Ville d’Anvers avait déjà abandonné le gravage dans le cadre au profit d’un système de labelling avec le même type de stickers.

Le coût unitaire par sticker est de 0,72€ HTVA par sticker produit. Actuellement Bruxelles Mobilité travaille avec un collaborateur d’une entreprise de travail adapté pour la production des stickers. Un agent de Bruxelles Mobilité effectue le contrôle dans le backoffice avant l’envoi.

Le fabricant des étiquettes garantit que ces vignettes sont très difficiles à retirer en se décomposant en différents petits morceaux. En effet, il est toujours possible d’apposer un autre autocollant ou un accessoire sur le sticker même, mais c'est tout aussi bien le cas avec la gravure. Toutefois il est vivement conseillé de coller le sticker dans un endroit précis et visible.

Ce système n’est pas infaillible mais la gravure ne l’était pas non plus. Ce système doit également être considéré comme l'une des nombreuses mesures contre le vol de vélos dans le cadre du plan d'action. Et il offre des avantages que la gravure ne pouvait pas offrir. En effet, à tout moment on peut connaître le statut du vélo en scannant simplement le QR Code ou en introduisant le code sur la plateforme. En cas de vol, le propriétaire peut adapter le statut du vélo très rapidement. Un acheteur potentiel peut également vérifier directement le statut du vélo convoité. Par ailleurs, le système actuel ne pose plus aucun souci en cas de revente du vélo puisque la fiche d’identité du vélo peut être transférée au nouveau propriétaire très facilement ce qui n’était pas le cas avec la gravure du numéro de registre national. Enfin, en complétant les différents champs requis au niveau de la plateforme, il est plus facile de remplir une éventuelle déclaration de vol.

Le problème des systèmes de traceurs GPS est leur coût qui n’est pas à la portée de toutes les bourses, ni pour la Région, ni pour les usagers. Il y a quelques années quelques acteurs comme Cherry On ont proposé un tel système mais le succès ne fut pas au rendez-vous et les coûts étaient tout autre. Actuellement le système utilisé ne représente aucun coût pour l’usager et ne constitue donc pas un frein.

Dans le passé, Bruxelles Mobilité a tenté de mettre en place un test avec des vélos appâts, mais les collaborations avec les zones de police et le parquet n’ont pas permis de concrétiser le projet. Toutefois, mon cabinet a demandé à Bruxelles Mobilité de relancer ces discussions.