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Question écrite concernant la lutte contre le gaspillage alimentaire dans les écoles de la Région de Bruxelles-Capitale.

de
Bianca Debaets
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°650)

 
Date de réception: 18/01/2021 Date de publication: 01/03/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 26/02/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
27/01/2021 Recevable p.m.
 
Question    Récemment, à la suite de quelques journées de projet sur le sujet, j’ai eu l’occasion d’interroger M. Sven Gatz, en sa qualité de membre du Collège de la VGC compétent pour l’enseignement, au sujet de la lutte contre le gaspillage alimentaire dans les écoles néerlandophones de la Région de Bruxelles-Capitale.

Bien que le membre du Collège de la VGC ait pu clarifier quelques questions spécifiques, il a souligné que le gaspillage alimentaire et sa prévention font partie de la gestion des déchets, qui est une compétence régionale.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Bruxelles Environnement dispose-t-il de chiffres récents permettant de mesurer l’ampleur du gaspillage alimentaire dans les écoles de la Région de Bruxelles-Capitale ? Dans l’affirmative, quelle évolution pouvez-vous relever par rapport aux chiffres des années précédentes ?

- Quelle politique le gouvernement mène-t-il afin de promouvoir et d’encourager la lutte contre le gaspillage et les pertes alimentaires dans les écoles de la Région de Bruxelles-Capitale ? Quels sont les actions et moyens prévus à cette fin ?

- Y a-t-il une concertation avec les différentes écoles et leurs coupoles ? Quels sont les objectifs qui leur sont imposés ?

- Y a-t-il une concertation avec les deux Communautés ou les deux Commissions communautaires ? Comment les différentes parties concernées veillent-elles à mener une politique complémentaire sur ce sujet ?

- En particulier, avez-vous déjà étudié comment imposer aux écoles de notre Région des obligations ou des objectifs de tri sélectif des déchets de cuisine et des restes de repas ? Dans l’affirmative, sur quelles conclusions ou observations cet exercice a-t-il débouché ?
 
 
Réponse    1/

Les derniers chiffres dont dispose Bruxelles Environnement datent de 2004. Il s’agit d’une analyse des poubelle réalisée par RDC Environnement dans les écoles maternelles et primaires de Bruxelles (RDC Environnement 2004 – Analyse de la poubelle des écoles primaires et maternelles en Région de Bruxelles-Capitale).

Cette étude a montré que le gaspillage alimentaire s’élève en moyenne à 23,7% en poids (ou 6,43 kg/élève.an) des déchets ménagers et assimilés produits par les écoles.

Actuellement, les données mesurées concernent plutôt le grammage des restes dans l’assiette (repas chaud), il n’y a plus eu d’analyse récente de la fraction gaspillage alimentaire dans la poubelle des écoles. Nous ne disposons donc pas de données permettant une comparaison pertinente, tel que demandé dans votre question.


2/

La politique du gouvernement visant à promouvoir la lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie intégrante de la stratégie Good Food (2016-2020) et sera également intégrée dans la période de programmation suivante de cette stratégie, en cours de co-construction durant cette année 2021.

En ce qui concerne les écoles, les actions prévues sont soit spécifiquement pour les écoles (éducation, animations de classes, projets d’écoles, supports pédagogiques…), soit intégrées dans des programmes transversaux de transition du système alimentaire, comme le programme « cantines Good Food ». Ce dispositif pour accompagner les cantines vers plus de durabilité se compose, entre autre, de formations (dont une formation spécifique sur le gapsillage), d’un label cantine Good Food qui impose des critères sur le gaspillage (la première fourchette impose un système de mesure annuelle du gaspillage alimentaire pendant minimum une semaine avec une analyse de ces mesures et un plan d’action pour diminuer le gaspillage alimentaire), d’un helpdesk pour aider toutes les cantines qui ont des questions.

Les moyens alloués à la question du gaspillage dans les écoles sont inclus dans les programmes plus larges, et donc difficile à isoler simplement. A titre d’exemple, le programme cantine dispose d’un budget de l’ordre de 110.000€/an. Dans ce budget, comme expliqué ci-dessus, des actions spécifiques à la réduction du gaspillage alimentaires sont prévues.


3/

Les consultations avec les écoles s’opèrent via les projets et divers accompagnements proposés :
- Projets pédagogiques
- Ecoschools
- Labellisation de cantines scolaires

Dans les deux premières situations, c’est l’école qui définit ses objectifs propres.
En ce qui concerne la labellisation, c’est l’école (ou le PO) qui remet un dossier. L’école peut etre accompagnée pour la remise des dossiers afin d’etre en ordre avec les critères exigés pour la labelisation.

Une concertation se construit peu à peu avec les structures faitières et les fédérations de PO. Il faut cependant constater que les écoles vivent d’autres enjeux importants à leurs yeux (qualité des apprentissages, rénovation et entretien d’un parc immobilier vétuste, recrutement et turnover des enseignants, …) auxquels la crise sanitaire du COVID-19 s’est ajoutée, créant de nouveaux besoins urgents et provoquant une réorganisation.


4/

Du côté francophone, un Accord de Coopération entre la Communauté française-Fédération Wallonie Bruxelles, les fédérations de PO et les Régions vise à ce que les parties prenantes exercent en commun leurs compétences en matière d’éducation à l’environnement et au développement durable. A cette fin, elles mènent des actions visant l’intégration de l’environnement dans les écoles, principalement à deux niveaux : intégration dans les cours et les programmes scolaires et soutien à l’écogestion. Au sein de cet Accord, un groupe de travail s’attèle à une plus grande coordination des appels à projets. Ce chantier a pour but d’intégrer les critères Good Food dans les appels à projets « alimentation » qui s’adressent aux écoles. Dans le programme 2021-2024, il sera proposé de travailler sur la mise à disposition des PO de cahiers de charges harmonisés et réalistes en matière de fournitures de repas et des conseils adéquats.

Du côté néerlandophone, en 2018, Bruxelles Environnement a initié une rencontre entre divers acteurs scolaires :
- Vlaamse Overheid, Departement Omgeving
- Leefmilieu Brussel,
- Milieu Op School-MOS Brussel
- Gezond Leven,
- Rikolto, duurzame voeding op school
- (Vlaamse Overheid, Departement Omgeving, MOS
- Vlaamse Overheid, Departement Onderwijs en Vorming

L’objectif était d’échanger sur les actions respectives pour en avoir une vue globale et identifier les synergies possibles. Cette réunion a mis en évidence la multiplicité d’actions visant à la fois la qualité des repas, la diminution du gaspillage, le changement de comportements alimentaires en faveur de l’environnement eu du climat.


5/

Les écoles seront concernées par l’obligation européénne de tri des biodéchets dès octobre 2022. Elles pourront soit valoriser les déchets organiques sur place (compostage) soit faire appel à un collecteur agréé. Un facilitateur biodéchets régional pour les professionnels est disponible pour répondre à toute question.