Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant la situation des arbres aux abords de l'arrêt de tram 19 "Besme".

de
Geoffroy Coomans de Brachène
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°813)

 
Date de réception: 09/03/2021 Date de publication: 29/04/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 23/04/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/03/2021 Recevable p.m.
 
Question    Comme cela est indiqué sur le site Internet de la STIB « Dans quelques mois, les arrêts Besme (tram 19) seront totalement réaménagés pour offrir aux voyageurs plus de sécurité, de confort et d’accessibilité. »
La Région s’est donc délivré un permis d’urbanisme à elle-même en avril 2018, et les travaux devraient prochainement débuter.

Les arrêts Besme font partie d’une liste d’arrêts prioritaires – désignés par le Gouvernement – qui doivent être rendus accessibles. Ils seront donc mis aux normes d’accessibilité pour tout un chacun, y compris les personnes à mobilité réduite (rehausse des quais de bus, installation de rampes d’accès, ligne de sécurité de couleur contrastante, dalles podotactiles, …). Des abris seront également installés. 

Ces arrêts sont fortement fréquentés (plus de 1000 personnes par jour), et on observe régulièrement des élèves des écoles proches circuler sur les voies de tram étant donné les obstacles (dont les arbres) présents sur le cheminement vers les quais.

La réfection des arrêts de tram n’est pas le seul objectif de ce réaménagement. Ces travaux seront aussi l’occasion de sécuriser l’ensemble de la zone :

Les carrefours seront réaménagés afin d’être plus sûrs pour tous les modes de déplacement.

Les traversées piétonnes seront sécurisées également, y compris aux abords de la trémie.
En effet, plusieurs accidents impliquant des piétons sont malheureusement à déplorer ces dernières années. Un aménagement à cet endroit est absolument indispensable. 
C’est pourquoi quatre traversées piétonnes sécurisées vers le parc seront créées et les traversées de la rue Jules Besme et l’avenue de l’Indépendance belge seront entièrement refaites.

Des dispositifs seront installés aux abords des arrêts afin de limiter la vitesse de circulation sur l’avenue du Panthéon.
Ces travaux et tous les travaux des impétrants préalables auront lieu dans le courant de l’année 2021 et début 2022. Si et quand la situation sanitaire le permettra, la STIB et la commune organiseront conjointement une séance d’informations pour les riverains.
Ces aménagements nécessitent toutefois quelques actions préliminaires indispensables : dans la nuit du 29 janvier au 30 janvier 2021, 26 arbres devront être abattus afin de permettre le futur chantier de réaménagement.

Compte des éléments qui précèdent, je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

1. Malgré l’adhésion de principe à une sécurisation des arrêts Besme, l’abattage des 26 arbres suscite de vives réactions. N’y avait-il pas d’autres solutions alternatives qui permettent elles aussi de sécuriser le site ?
2. En opposant la sécurisation à l’abattage d’arbres d’alignement, ne craignez-vous pas de créer un rejet massif des projets de la STIB, comme ce fut déjà le cas dans d’autres quartiers de la capitale, dont le chantier Delleur récemment ?
3. L’urgence d’agir en cette fin de mois de janvier n’est-elle pas plutôt liée à la volonté de maintenir le permis d’urbanisme valable, alors que vos services annoncent la suite du chantier pour fin 2021 voire 2022 ?
4. Pouvez-vous me confirmer que les 26 arbres concernés par le projet d’abattage sont bien classés et repris à l’inventaire régional du patrimoine naturel ? Comment justifiez-vous dès lors un tel abattage ? Quel était l’état sanitaire de ces arbres ?
5. Pourquoi attendre l’abattage des arbres avant d’organiser une réunion avec les riverains ? Ne pensez-vous que la participation soit ainsi bafouée et que la confiance soit rompue ?
6. Si l’abattage devait finalement être confirmé, peut-on connaitre les détails quant à une replantation rapide ? Et pourrait-on alors espérer des arbres de bonne taille lors de la replantation ?
 
 
Réponse    Les remplacements entiers d’alignements arborés sont réalisés à l’occasion de 2 cas de figure :
· L’alignement est jugé très dégradé, hétéroclite, voire instable dans son ensemble. Par exemple, des peupliers ne peuvent être remplacés sujet par sujets durant de nombreuses années, sous peine que ce groupe d’arbres s’effondre face au vent. D’autres alignements ont subi par le passé les affres de la « bruxellisation » et sont tous dans un état insatisfaisant (marronniers…).
· À l’occasion de grands projets d’infrastructures, légitimes mais inconciliables avec le maintien durable des arbres existants.
· Quant à la STIB elle ne sollicite pas de permis d’urbanisme pour de l’abattage d’arbres si cela n’est pas indispensable pour remplir un objectif d’exploitation, de sécurité, d’accessibilité, ou autre raison impérieuse, et dans ses projets la STIB prévoit toujours de planter un maximum d’arbres et d’en ajouter dans des rues où il n’y en avait pas avant ses travaux.

· Des alternatives sont étudiées actuellement à la demande du cabinet, afin de limiter les abattages tout en répondant aux objectifs suivants, qui sont la raison d’être du projet
Amélioration de l’accessibilité du quai,
- Amélioration de la sécurité routière
- Ne pas reporter la mise en œuvre d’un projet répondant à ces objectifs.

· Le projet de réaménagement de l’arrêt Besme s’inscrit dans le cadre de la politique menée par le Gouvernement en matière d’amélioration de l’accessibilité PMR et de la sécurisation des traversées des voies de tram.
Citons plus spécifiquement la note « Arbres et Arrêts », adoptée par le Gouvernement en 2015, qui fixe une série de critères à respecter dans tout aménagement d’arrêt, qui doit garantir l’accessibilité et la sécurité des usagers, mais également offrir à l’arbre les meilleures conditions de vie : fosse d’arbre suffisamment grande, pas de chocs sur les racines ou le tronc, etc.

La STIB rappelle également que le plan régional Good Move fait une priorité, dans sa prescription réglementaire 7, de l’accessibilité totale aux personnes à mobilité réduite des transports en commun
· Par conséquent, la STIB se montre entièrement disposée à étudier des alternatives répondant à ces objectifs..

· L’alternative étudié implique de procéder à des adaptations du permis d’urbanisme délivré. Des contacts ont été pris avec Urban afin de trouver une solution qui permette la réalisation du chantier dans le respect des procédures légales.


· Pour l’instant il n’y a pas de répercussion tant sur le délai que sur l’impact financier du chantier.

· L’alternative étudié au projet des arrêts Besmes a conclu que l’ensemble des objectifs demandé par mon cabinet, pouvaient être rencontré en abattant qu’un seul et unique arbre. Celui-ci sous couvert du permis d’urbanisme actuellement valide a déjà été abattu. Cet abattage devait être réalisé avant le 31 mars, afin de
se situer en-dehors des périodes de nidification.tacDes .

· Certains arbres, de par leur localisation actuelle, créent des masques à la visibilité à l’approche des traversées. Une solution technologique est en cours de réflexion afin de sécuriser les traversées tout en maintenant les arbres. Il s’agit en somme de trouver un équilibre entre les objectifs poursuivis (accessibilité/sécurité routière/maintien du patrimoine arboré), dans le respect des prescrits légaux d’application en Région bruxelloise.

· En 2020, dans le cadre de chantier porté par la STIB 22 arbres ont été abattus dans le cadre des réaménagements d’arrêts, en sachant qu’au total 28 arbres seront replantés dans les mêmes rues.

· Il n’y a pas de parallèle à faire entre la situation aux arrêts Besme et le déplorable incident de l’avenue Delleur, ce dernier était la conséquence de protocoles insuffisamment documentés lors d’interventions à proximité d’arbres existants. La STIB et Bruxelles Mobilité ont pris ensemble la nécessaire mesure de l’incident, et finalisent les procédures visant à éviter la reproduction d’une telle situation. L’abattage des arbres en prévision de l’aménagement des zones d’arrêts et de la sécurisation des traversées de l’axe Panthéon relève, quant à lui, d’une décision soutenue par l’existence d’un permis d’urbanisme, obtenu dans le respect le plus strict de toutes les procédures légales.



· Conformément à l’arrêté de classement datant de 1972, les arbres ne faisaient pas partie du périmètre de classement. Leur état phytosanitaire n’a pas été investigué car le choix de les abattre ou non n’est en rien lié à leur état phytosanitaire, mais au respect des règles d’aménagement prescrites.

· Une réunion d’information des riverains n’a pas été organisée avant l’abattage. Le PU ayant déjà délivré, il se serait agi d’une fausse impression de participation. Rappelons que l’enquête publique a eu lieu en 2017, dans le respect de toutes les procédures légales.


La STIB, en concertation avec la commune, avait décidé de réaliser une réunion d’information aux riverains peu avant le démarrage du chantier d’aménagement définitif, prévu dans quelques mois, et cela pour réexpliquer la teneur des aménagements. Mais il avait été délibérément décidé de procéder à cette séance plus tard dans l’année 2021 : d’une part dans l’espoir de pouvoir tenir une réunion physique, si les conditions sanitaires l’avaient permis, et d’autre part afin que cette séance précède de peu le démarrage du chantier, et que ne s’écoule pas un long laps de temps entre les explications et la phase de chantier d’aménagement définitif.