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Question écrite concernant les mesures visant à améliorer la sécurité dans le parc du Cinquantenaire

de
Carla Dejonghe
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°546)

 
Date de réception: 26/01/2021 Date de publication: 28/05/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 27/05/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/04/2021 Recevable p.m.
 
Question    Une pétition intitulée « Stop rapes and protect women around Parc du Cinquantenaire with more police presence » circule sur internet. C’est l’histoire d’une dame qui a subi une tentative de viol, mais qui a heureusement réussi à s’échapper.
Selon la police, à qui elle a signalé l’incident, il y a chaque mois plusieurs cas de viols et d’agressions sexuelles dans cette zone. Les faits se produisent généralement après le coucher du soleil, et parfois ils impliquent plus d’un homme. Ainsi, le parc du Cinquantenaire est une « zone à risque » pour les agressions sexuelles et les viols, mais il n’y a pas assez de moyens pour renforcer la surveillance et les contrôles.
Cependant, tout est une question de priorités.
C’est pourquoi cette pétition demande :
- Une présence policière accrue dans la zone.
- Une surveillance renforcée pour lutter contre ces incidents mensuels qui se produisent depuis des années.
- La création (ou l’extension) d’une surveillance de quartier aux abords du parc d’Etterbeek, en tant que forme de dissuasion et réseau de soutien communautaire pour les riverains.
- L’augmentation (ou l’installation) de lampes LED à énergie solaire à l’intérieur et autour du parc afin de réduire à un minimum les zones obscures dangereuses.
- Des panneaux simples, clairs et visibles dans la zone qui découragent ce type de comportement et favorisent une prise de conscience sur cette question sensible.
- Une application locale sûre qui contribue à faciliter le signalement des incidents et le soutien aux femmes locales.
Ma question est donc simple : dans quelle mesure pourrait-on créer une application locale pour signaler ces agressions sexuelles, qui apporterait également un soutien à ces personnes (par des conseils, par exemple) ?
 
 
Réponse    L’amélioration de la sécurité des citoyennes et citoyens dans l’espace public et la diminution du sentiment d'insécurité font partie des priorités du Gouvernement bruxellois. La récente approbation du Plan Global pour la Sécurité et la Prévention 2021-24 (PGSP) et le Plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes sont là pour en témoigner.

Ces plans permettent d’encadrer, de soutenir et de lancer des projets qui rentrent dans les priorités définies par le Gouvernement bruxellois. Ainsi, le PGSP dispose de la mesure M6.2 destinée à: « Promouvoir des bonnes pratiques en terme de rénovation et aménagement des infrastructures (voiries/espaces publics) afin de faciliter et sécuriser la coexistence d'une pluralité d’usagers de réseaux de transport et à partager l’espace public ».


C’est dans ce cadre que Bruxelles Prévention & Sécurité (BPS) a pour projet de publier un nouveau guide Security by Design à l’horizon 2022, en étroite coopération avec ses partenaires régionaux (Perspective, Urban, BM, Equal). Ce second guide a pour ambition de se pencher, notamment, sur le sentiment d’insécurité des femmes dans l’espace public, en application du Plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes. Ce guide offre aux autorités une liste de conseils techniques destinés à, dès la phase de conception d’un aménagement de l’espace public, inclure des solutions améliorant la sécurité des usagers.


La création d’une application ne fait pas partie des plans actuels mais il existe déjà des initiatives privées permettant une forme d’alerte en cas d’agression. L’une d’entre elle a fait son apparition sur Bruxelles et le Cabinet de la Secrétaire d’Etat Ben Hamou a pris contact avec elle. Une réunion sera prochainement fixée. Il est, par ailleurs, important de souligner l'importance de lancer ce type d'initiatives en concertation avec les autorités publiques et les forces de l'ordre, afin de veiller à ce que leur fonctionnement soit cohérent avec la législation et les services d'aide existants.



En outre, equal.brussels a subsidié Plan International dans le cadre des préparatifs de la plateforme "Safer Cities", permettant aux Bruxelloises et Bruxellois de partager leur expérience en matière d'insécurité et d'intimidation sexuelle dans l'espace public et d'indiquer l'endroit où les incidents ont lieu. L'objectif n'est pas de stigmatiser des quartiers ou d'inciter à les éviter, mais de permettre une analyse qualitative comme base pour une meilleure prise en compte et charge du phénomène.

Le projet Safer Cities est déployé dans 8 villes espagnoles et belges et prend fin cet été. Ensuite, Plan International émettra ses recommandations pour la politique et se concertera avec les acteurs politiques et des experts.
Enfin, trois des 6 zones de police de la Région ont accordé dans leur plans zonaux une attention toute particulière eu égard au vécu des femmes dans l’espace public et ce tant sur le plan répressif que préventif avec pour objectif de lutter contre le sexisme et le harcèlement dans l’espace public.

L’un d’eux retient notamment toute mon attention. Il s’agit du projet pilote mis en place par les zones de police Bruxelles-Capitale / Ixelles et de Bruxelles-Nord en collaboration avec le Parquet de Bruxelles qui consiste en des patrouilles de policiers et policières en civil afin de déceler des faits liés à des remarques sexistes. L'initiative est encore récente mais elle a déjà fait l’objet d’une présentation lors du Cores du 30 mars dernier. Un retour d’expérience de ce projet pilote devrait intervenir lors d’une future réunion du Cores. Nous disposerons alors d’un bilan de l’action qui devrait nous permettre d'examiner l’opportunité d’étendre ce type d’initiative aux autres zones de police de la Région.