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Question écrite concernant l’aide d’urgence éventuelle à Chennai dans le cadre de la lutte contre le coronavirus

de
Bianca Debaets
à
Pascal Smet, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°453)

 
Date de réception: 05/05/2021 Date de publication: 28/06/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 24/06/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
31/05/2021 Recevable p.m.
 
Question    Comme vous le savez, ces dernières semaines la situation en matière de lutte contre le coronavirus est particulièrement dramatique en Inde. Depuis plusieurs jours consécutifs, l’Inde enregistre un nombre record de nouvelles contaminations et de nouveaux décès. On parle de plus de 400.000 nouvelles contaminations et de 3.000 décès par jour. Les chiffres à la hausse sont étroitement liés au nouveau variant indien qui circule dans le pays.

La Commission européenne a lancé une procédure afin d’apporter une aide d’urgence à l’Inde, notamment de l’oxygène et d’autres aides médicales. Notre pays a envoyé 9.000 doses du médicament antiviral Remdesivir à l’Inde. Selon le ministre fédéral de la coopération au développement, cela représente un effort de 3 millions d’euros.

Sur le plan diplomatique aussi, la situation est très compliquée pour notre pays. L’ambassadeur de Belgique a encore déclaré récemment qu’il était vraiment impossible d’échapper au virus dans le pays et que le travail au sein de nos trois postes diplomatiques (Delhi, Mumbai et Chennai) était gravement affecté. Depuis trois ans, notre Région a notamment un accord de partenariat avec Chennai, et la Région de Bruxelles-Capitale a également un attaché économique et commercial sur place.

Je voudrais dès lors vous poser les questions suivantes :

- Eu égard aux relations entre notre Région et l’Inde par l’intermédiaire de Chennai, le gouvernement bruxellois ou vous-même avez-vous l’intention d’apporter un soutien médical ou financier dans le cadre de la lutte contre le virus ? Dans l’affirmative, quel type de soutien ? Pouvez-vous détailler ?
- Chennai a-t-il contacté lui-même la Région de Bruxelles-Capitale pour demander de l’aide ? Dans l’affirmative, quel type d’aide a-t-il spécifiquement demandé et quelle suite a-t-on donné à cette demande ?
- Comment la crise sanitaire affecte-t-elle le fonctionnement de notre représentation économique et commerciale ? Dans quelle mesure l’attaché bruxellois et ses collaborateurs sont-ils impliqués dans la lutte contre la pandémie sur place ?
 
 
Réponse    1) En effet, étant donné les relations entre Chennai et la Région de Bruxelles Capitale et surtout la situation catastrophique sur place, le gouvernement de la Région de Bruxelles a décidé d’octroyer une aide humanitaire de 205.000 € pour contribuer à la lutte contre le coronavirus à Chennai. J’ai personnellement demandé à Brussels International de me présenter différentes options pour répondre rapidement au besoin d’aide humanitaire en Inde. L’analyse de l’administration a montré que 4 associations menaient ou avaient des actions pour contrer cette nouvelle vague de coronavirus : We Social Movements (WSM), Unicef, Oxfam Solidarité ou encore la Fondation Damien.

Il a été décidé de travailler avec l’association WSM. En effet, cette association mène ses opérations directement auprès de la région partenaire de la RBC en Inde, Chennai. L’association travaille avec différents partenaires locaux. Elle avait déjà bénéficié d’un soutien financier en 2020 pour une aide humanitaire auprès de Chennai pour répondre aux conséquences sanitaires et socio-économiques du COVID-19.

Étant donné la grande contagiosité du variant, en plus de la distribution d’aide alimentaire, une part importante de l’aide est allouée au matériel sanitaire (lits, tables de ventilation, oxymètres, masques, gants, gel, etc.). De plus, le nombre de fake news qui circulent sur les réseaux sociaux devient alarmant, ce qui ralentit considérablement le travail des autorités en matière de vaccination et de respect des règles sanitaires. C’est pourquoi cette demande prévoit également une campagne de sensibilisation sur WhatsApp, qui est l’outil le plus utilisé dans les communautés défavorisées de Chennai.


Cette aide permettra au groupement d’ONG de fournir aux populations vulnérables de Chennai :
Des kits d’urgence contenant des aliments de base (riz, etc.) et du matériel sanitaire (masques, savon, etc.) à destination principalement des travailleurs migrants, des familles vivant dans les bidonvilles ou semi-bidonvilles et des personnes transgenres, qui sont des groupes particulièrement marginalisés à la base et encore plus impactés par la nouvelle situation;
Des rations de nourriture pour les travailleurs domestiques (principalement des femmes) qui ont de nouveau perdu leur travail chez les particuliers étant donné les restrictions liées au
lockdown ;
Des kits destinés spécialement aux enfants défavorisés et à leur famille, kits allant du matériel sanitaire à la nourriture, avec une attention pour l’alimentation des femmes enceintes ou des jeunes mères et leurs enfants ;
Une campagne de sensibilisation sur WhatsApp ;
Des GSM pour contrer les inégalités dans l’éducation et donner un moyen d’accéder au e-learning ;
Une dimension « urgence centres hôpitaux » avec achats d’oxygènes/d’Oxymètres, de lits d’hôpitaux, des tables de ventilation…


La situation sanitaire a affecté et continue d'affecter les activités de la représentation économique et commerciale : ni les missions ni les visites aux entreprises sur le terrain ne peuvent avoir lieu. Les opérations doivent donc être limitées à des activités virtuelles.


Les autorités de Chennai n'ont pas contacté le poste de Chennai dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Bruxelles International est en contact avec nos partenaires sur le terrain et avec la représentation fédérale pour évaluer la situation.

Suite au départ du précédent AEC fin décembre 2020, le poste est coordonné à distance
ad interim par un autre AEC qui s'est chargé de cette tâche supplémentaire, en attendant le recrutement d'un nouveau candidat (en cours).

Le rôle de l'Attaché est d'aider les entreprises basées à Bruxelles à maintenir leurs contact avec leurs clients et partenaires locaux, malgré la situation sur le terrain.