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Question écrite concernant le projet ARBRES.

de
Clémentine Barzin
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°863)

 
Date de réception: 12/07/2021 Date de publication: 21/09/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 09/09/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
15/07/2021 Recevable p.m.
 
Question    Le gouvernement a décidé de soutenir le projet ARBRES, projet de recherche financé par Innoviris dans le cadre de Co-create 2021-2024, afin d’étudier la place de l’arbre fruitier en Région de Bruxelles-Capitale.

Mes questions sont les suivantes :

  • Quel est le budget total accordé par Innoviris au projet ARBRES ? Le budget de 2020 indique un montant de 1.112.031 million d’euros. Qu’en est-il pour les autres années concernées le cas échéant ? Quel est/sera dès lors le montant total attribué à chaque partie prenante financée dans ce cadre : CEU, communes d’Uccle et de Forest, BE, Velt Brussel ?

  • Quel est le budget attribué au programme Co-création en 2021 (1,6 million en 2019 ; 2,4 millions en 2020) et quels en sont les projets retenus? Combien de projets ont été introduits en 2019, 2020 et 2021 dans le cadre de ces appels à projets annuels ? Combien émanaient - totalement ou via des partenariats - d’entreprises ? Sur la base de quels critères les projets non retenus ont-ils été mis de côté ? Le programme Co-création vise la résilience de la Région bruxelloise. Combien de projets ont trait à la résilience économique vu la crise covid ?

  • Le projet ARBRES s’inscrit-il dans le cadre de la stratégie de spécialisation intelligente 2021-2027 de l’innovation ? Si oui, quelle part de son financement est issue de fonds FEDER pour les années concernées ? A cet égard, quel est le budget total issu de fonds FEDER pour cette stratégie et comment celui-ci va-t-il s’articuler avec les fonds régionaux ? Quel budget de cette stratégie est attribué à chaque domaine d’innovation stratégique (DIS) et en particulier au DIS «Climat : bâti et infrastructures résilient(e)s» pour ce plan pluriannuel et en 2021 ? Brupartners a-t-il fait partie du comité de pilotage dans l’élaboration de cette stratégie ?

  • Combien d’entreprises bénéficient d’un financement par Innoviris en 2021 (75 en 2019 ; 90 en 2020) ? Quelles entreprises bénéficient d’un soutien dans le cadre de l’appel à projets Joint R&D ? Combien d’entreprises ont introduit un projet ? Sur la base de quels critères les projets non retenus ont-ils été mis de côté ? Combien d’ASBL bénéficient d’un financement par Innoviris en 2021 ? Combien de projets d’universités/hautes écoles bénéficient d’un financement par Innoviris en 2021?

  • Quels sont les objectifs mesurables assignés au projet ARBRES ? A quels objectifs concrets les financements aux parties prenantes sont-ils liés : quelle est la feuille de route du CEU, des communes d’Uccle et de Forest, de BE et de Velt Brussel? Quelle contribution complémentaire à l’expertise en agronomie/horticulture la recherche sur le projet ARBRES va-t-elle apporter ? Quelle connaissance non existante à ce jour le projet va-t-il apporter ?

  • Le projet ARBRES va-t-il engager du personnel ? Si oui, quels profils ?

  • Quels sont les objectifs du gouvernement en termes de refroidissement de la ville et de rétention des eaux de pluie, à travers ce projet ? En quoi les arbres fruitiers sont-ils plus indiqués que les arbres non fruitiers dans ce cadre ?

  • Combien d’arbres vont être plantés à travers ce projet ? Dans quelles communes (seulement Uccle et Forest ou au-delà ?)? Quelle part du budget de ce projet est attribuée à la verdurisation proprement dite ?

  • Le coordinateur du CEU indique que « le but est, à terme, d’outiller les communes bruxelloises pour faire des choix par rapport à la place du fruitier dans l’espace public ». De quels outils s’agit-il : une banque de plants, une plateforme reprenant les essences, ..?

  • Les travaux prioritaires seront consacrés, dit-on également, « aux services alimentaires » des arbres fruitiers. Quels sont ces services attendus, quels sont les objectifs concrets ? Les acteurs du projet parlent d’une perspective de « sécurité alimentaire ». Quels sont les objectifs du gouvernement à ce sujet ? Quels sont les niveaux de production auxquels vous vous référez en vue d’y répondre ?

  • Où en est-on aujourd’hui dans la mise en place d’un réseau de collecte, de production et de distribution des fruits, comme l’annonce l’échevine d’Uccle ? Quels en sont les délais ? Y aura-t-il une monétisation des fruits ?

 
 
Réponse    1)
Dans le cadre du financement de ce projet par Innoviris, le montant total alloué pour ce projet est de 1.220.785€ réparti comme suit entre les partenaires :
- CEU : 365.203 €
- Commune d’Uccle : 204.872€
- Commune de Forest : 210.525€
- Bruxelles Environnement : 261.620€
- Velt VZW : 178.565€
Le projet dure 3 ans (du 01/03/2021 au 29/02/2024). Le budget couvre les trois ans d’activités.

2)
Je vous renvoie à la réponse de ma collègue Madame la Secrétaire d’Etat Barbara Trachte.
3)
Le projet ARBRES ne s’inscrit pas explicitement dans le cadre de la stratégie de spécialisation intelligente 2021-2027 de l’innovation.
Je vous renvoie à la réponse de ma collègue Madame la Secrétaire d’Etat Barbara Trachte.
4)
Je vous renvoie à la réponse de ma collègue Madame la Secrétaire d’Etat Barbara Trachte.
5)
Les objectifs tels qu’annoncés dans le dossier de candidature sont les suivants :
1. « GT1. Fruiticulture urbaine » : Exploration d’une diversité génétique fruitière adaptée au contexte de l’Anthropocène en région bruxelloise, en termes de variétés et d’espèces ;
2. « GT2. Gouvernance en bien commun» : Exploration des ressorts expliquant les mésusages et pouvant conduire à l’optimisation des usages équitables et solidaires du fruit et de l’arbre fruitier.
A terme, il s'agit de doter Bruxelles d'une réserve génétique/fonctionnelle de fruitiers adaptés aux changements climatiques, et faire évoluer la politique de plantation des communes concernées (et bruxelloises intéressées) en passant de voiries monospécifiques paysagères à des voiries plurispécifiques et fruitières accompagnées d’un plan de gestion participatif. 
Il s'agit aussi de proposer une base de données multicritères qui servira comme outil d'aide à la décision.
De manière générale, il s'agira aussi de générer de nouveaux savoirs relatifs aux arbres fruitiers en ville et les diffuser aux citoyens, aux associations, aux entreprises et aux acteurs publics, en vue de les mettre en capacité de choisir les bonnes essences/variétés dans les espaces bruxellois, publics ou privés.
Il s’agira finalement de permettre la réplication des expériences pilotes de mise en bien commun des arbres fruitiers dans les espaces publics, grâce à des outils de gouvernance adaptés.

6)
Le projet ARBRES comprend le recrutement de nouveaux profils au sein des 3 partenaires suivants : Forest, Uccle et Bruxelles Environnement.

Les profils recrutés sont hybrides, à cheval entre recherche et action avec une expertise sur la fruiticulture, la gouvernance en bien commun, l'écologie urbaine et les sciences participatives. 

7)
Ce projet apporte une réponse partielle à la stratégie de végétalisation de la ville en cours dans le cadre de la mise en œuvre du plan Nature Bruxellois. Il apportera aussi certaines réponses à la stratégie d’adaptation aux changements climatiques par la réflexion sur les espèces végétales qu’il recouvre.

En terme de service écosystémique, l’innovation dans ce cas-ci portera sur la fourniture de produits comestibles (fruits charnus et secs) pour le citoyen mais aussi sur les nouveaux modèles de gouvernance possibles pour la gestion commune de ces arbres fruitiers. Ce projet contribue ainsi directement au renforcement de la stratégie GOOD FOOD.

8)
Ces données précises ne peuvent pas être fournies à ce stade du projet.

9)
Le projet prévoit notamment une base de données transdisciplinaire reprenant les champs d'attention/points d'intérêts (sous forme de variables en colonnes dans un excel). Les gestionnaires d'espaces verts pourront notamment sélectionner les espèces selon les critères suivants:
- arbres résistants à la sécheresse,
- arbres résistants aux pluies plus intenses, 
- arbres résistants aux effets du CC de manière générale, 
- arbres respectant les règles en vigueur urbanistiques de nombreuses configurations spatiales etc.). 
Cette base de données s’adressera aussi aux autres acteurs concernés/impliqués dont les citoyens/associations avec un choix de critères tels que : 
- arbres ayant une haute valeur nutritive,
- arbres ayant des services écosystémiques positifs pour les oiseaux etc.
A terme, la base de données proposera (en lignes dans l'excel) des essences fruitières comestibles respectant ces variables et permettront leur implantation dans n'importe quelle configuration spatiale (parc, rue, square, aire de jeu, cour de récréation, etc.).
10)
Le projet ARBRES s’intègre à la stratégie Good Food du Gouvernement. Les objectifs de la stratégie sont consultables en lignes sur le portail Good Food.
Le projet ARBRES tient compte dans une certaine mesure des 4 piliers de la sécurité alimentaire que sont :
- accès (capacité de produire sa propre alimentation et donc de disposer des moyens de le faire, ou capacité d'acheter sa nourriture et donc de disposer d'un pouvoir d'achat suffisant pour le faire)
- disponibilité (quantités suffisantes d'aliments, qu'ils proviennent de la production intérieure, de stocks, d'importations ou d'aides)
- qualité (des aliments et des régimes alimentaires des points de vue nutritionnel, sanitaire, mais aussi sociaux-culturels)
- stabilité (des capacités d'accès et donc des prix et du pouvoir d'achat, des disponibilités et de la qualité des aliments et des régimes alimentaires)
Le niveau de production sera davantage à trouver dans les aspects
qualitatifs (adaptation au dérèglement climatique, valeur nutritive, diversité fonctionnelle) que dans les aspects quantitatifs.

11)
Le projet a commencé depuis environ 6 mois. Les expérimentations (cycle de sélection, plantation, gestion, entretien, valorisation) démarreront dans les prochains mois. Plusieurs partenaires clés sont déjà mobilisés et aiguilleront le consortium ARBRES vers les expérimentations les plus pertinentes en la matière (notamment FruitCollect).
Il n'y aura pas monétisation des fruits, ceci entrerait en discordance avec les injonctions d'Innoviris et la nature du projet initial.