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Question écrite concernant la méthode de déploiement des nouveaux radars en Région bruxelloise.

de
Anne-Charlotte d'Ursel
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°976)

 
Date de réception: 28/06/2021 Date de publication: 21/09/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 17/09/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
09/08/2021 Recevable p.m.
 
Question    La sécurité routière est un enjeu majeur de la politique de mobilité. A ce titre, un contrôle adapté et efficace de la vitesse est l’un des outils à votre disposition en vue d’atteindre l’objectif du « zéro mort, zéro blessé » à l’horizon 2030. Good Move confirme vouloir « déployer et maintenir un réseau d’outils de contrôle des règles de circulation (points de contrôle fixes et de contrôle-tronçons, radars répressifs et préventifs) ». Pour rappel, notre Région comptait, au 15 février 2017, plusieurs types de radars. Les radars fixes d’abord, composés de?14 caméras analogiques (dont 11 hors service à l’époque et seulement 1 encore utilisée pour 2 non utilisées), de 24 caméras digitales (dont 22 encore fonctionnelles). Ces caméras étaient à l’époque propriété de la Région. Les radars mobiles ensuite, composés de 15 caméras, toutes la propriété des zones de police. Ce à quoi il fallait ajouter la caméra LIDAR, propriété de la zone de police Marlow, ainsi que les 3 caméras LIDAR louées par la Région. Enfin, en vue de l’entrée en vigueur de la Ville 30 et de la nécessité de faire respecter le nouveau régime de vitesse sur le territoire régional, votre Gouvernement a décidé de commander 60 radars répressifs ainsi que 250 radars préventifs supplémentaires. Ce dernier chiffre doit alors être ventilé entre les 100 radars préventifs qui sont destinés à Bruxelles Mobilité et les 150 radars préventifs qui seront destinés aux communes participantes via un marché stock.

Je constate donc que le parc de radars opérant à Bruxelles évolue considérablement. Majoritairement dans un but préventif, cette augmentation a pour objectif de sanctionner plus efficacement les comportements illégaux des usagers de la route. J’ai déjà eu maintes fois l’occasion de m’exprimer sur les choix parfois contestables de vos priorités en matière de sécurité routière, les zones à forte concentration d’accidents étant pour nous la priorité bien avant la ville 30 mise en place sans les aménagements nécessaires. J’ai déjà également rappelé qu’il est plus aisé de faire respecter une mesure par un automobiliste qui la comprend en fonction du danger qu’elle permet d’éviter, ce que confirme une étude menée par VIAS trop souvent ignorée. J’aimerais dès lors m’assurer dans le cas présent que le déploiement des radars en RBC se fera de manière intelligente, cohérente, et qu’elle visera en premier lieu à entraîner l’adhésion des différents usagers de la route et non pas de collecter le plus de procès-verbaux possibles. Je pense qu’il sera plus facile d’expliquer le déploiement de nouveaux appareils de contrôle si leur installation est directement corrélée aux lieux les plus accidentogènes qui continuent de persister sur l’ensemble de nos artères. Je plaide d’ailleurs depuis longtemps pour que ces zones soient traitées rapidement et en priorité. Les automobilistes ne comprennent pas quand un radar se trouve dans une longue ligne droite sur une artère importante qui ne présente pas de danger spécifique. Beaucoup déduisent alors que ce radar n’est là que pour remplir les caisses de la Région. Rappelons que la plupart des panneaux zones 30 aux abords des écoles, centres sportifs, maisons de repos, parcs et plaines de jeux disparaitront dans le cadre de la Ville 30. Comprenez-moi bien, je ne suis ni contre les radars, ni contre le fait de sanctionner les usagers de la route qui ne respectent pas le code de la route. Je pense par contre que déployer les nouveaux radars aux lieux les plus accidentogènes représente, par exemple, des avantages à la fois en termes de sécurité routière et d’adhésion des automobilistes, deux objectifs que vous recherchez ardemment.

Voici dès lors mes questions :

  • Tout en respectant l’autonomie des 19 communes et des 6 zones de police, la mise en place de la Ville 30 suppose une réflexion et une concertation avec celles-ci. Quelle est la méthodologie retenue pour pratiquer au choix de l’emplacement des nouveaux radars répressifs et préventifs ?

  • En comparaison avec 2018, combien de radars sont présents sur le territoire régional aujourd’hui ? Parmi ceux-ci combien sont fonctionnels ? Est-ce que les caméras non-fonctionnelles seront remplacées par les nouvelles caméras achetées récemment ? Envisagez-vous de revoir les lieux où sont placés les radars fixes depuis tant d’années ? Une évaluation a-t-elle été réalisée ?

  • Combien parmi eux sont fixes, combien sont mobiles ? Ne faudrait-il pas augmenter le nombre de radars mobiles pour être permettre un placement régulier sur les zones à forte concentration d’accidents (les 100 points noirs relevés dans le rapport remis au gouvernement en 2015) ? Si non, pourquoi ?

  • Combien appartiennent à Bruxelles-Mobilité, aux zones de police, aux communes ? Combien sont aujourd’hui prises en location ? Lesquels et pourquoi ?

  • Combien d’infractions liées à la vitesse ont été sanctionnées en 2019 et 2020 ? Quels sont les 5 axes régionaux dont les limitations de vitesse ont été le moins bien respectées ?

  • 100 radars préventifs sont destinés aujourd’hui à Bruxelles Mobilité, quelle sera la méthodologie de déploiement sur les voiries régionales ? Où et comment ces radars seront-ils déployés prioritairement ? Selon quels critères ? Ceux-ci seront-ils placés en priorité sur les voiries communales passées récemment à 30km/h ? A proximité des lieux accidentogènes ? A proximité des écoles, lieux culturels et grands nœuds commerciaux ?

  • 150 radars préventifs sont destinés aux communes qui participeront au marché stock. Combien de communes ont déjà lancé leur participation à celui-ci ? Quelle concertation entretenez-vous avec elles au sujet du déploiement futur de ces équipements ? Ceux-ci seront-ils placés en priorité sur les voiries communales passées récemment à 30km/h ? A proximité des lieux accidentogènes ? A proximité des écoles, lieux culturels et grands nœuds commerciaux ?

  • Le temps moyen d’installation d’un système de contrôle fixe est de 3 à 4 mois (interventions de Sibelga, délai de coordination de chantier, travaux, homologation, tests, …), dans quel délai l’ensemble des 313 nouveaux radars commandés seront installés ?

  • L’ensemble des radars qui seront installés sur le territoire régional seront-ils communiqués aux différents opérateurs GPS afin que les automobilistes en soient avertis, adaptent leur conduite, évitent les coups de frein et dès lors des accidents ?

 
 
Réponse    Bruxelles Mobilité a réalisé un plan d’implantation des radars répressifs sur les voiries régionales en procédant à un récapitulatif, depuis 2014, de toutes les demandes de contrôle émanant des zones de police ou des communes, des plaintes d’habitants ainsi que les propres constatations de Bruxelles Mobilité.
Ceci a abouti à une liste de 150 voiries ou morceaux de voirie à analyser.
Bruxelles Mobilité a ensuite ajouté des critères tels que : présence d’école, de zone à concentration d’accident, lieux très fréquentés, vitesses excessives avérées, possibilité d’aménager les lieux ou non.
Ces voiries ont ensuite été envoyées à chaque zone de police pour validation ou ajustement. Elles ont ensuite été envoyées à toutes les communes avec une proposition de priorisation pour le placement d’un radar répressif (radar fixe, radar-tronçon). Dans certains cas il a été proposé de recourir au contrôle ponctuel (avec lidar ou radar mobile) ou de placer d’un radar préventif.
Depuis 2018, 5 nouveaux radars fixes et 3 nouveaux radars-tronçon ont été installés.

Actuellement 90 poteaux fixes sont placés sur les voiries régionales. 78 sont fonctionnels.
Les raisons pour lesquelles un poteau est hors de service sont principalement la dégradation de l’asphalte qui rend les boucles de détection inopérantes, un chantier ou une modification de la voirie. Il y a 51 caméras qui sont mises à disposition des zones de police pour être placées dans ces poteaux fixes.
Les poteaux radar en place ayant encore tous leur utilité, il n’est, pour l’instant pas prévu d’en retirer sauf si un réaménagement rend ceux-ci inutile.
Nous avons également à ce jour des radars-tronçon qui contrôle la vitesse sur 6 voiries dans les 2 sens.
Les caméras utilisées pour les contrôles mobiles ne sont actuellement pas les mêmes que celles qui sont placées dans les poteaux fixes. Toutes ces caméras pour les contrôles mobiles appartiennent aux zones de police et nous n’avons pas de relevé de leur matériel.
Ces contrôles mobiles sont en général réalisés pour des périodes très courtes et à la discrétion des zones de police même si nous demandons parfois des contrôles sur certaines voiries régionales.

Un autre outil vient compléter l’arsenal de radars mobiles, ce sont les lidars que la Région met à disposition des zones de police à raison de 7 à 9 lidars chaque semaine. Ces lidars n’étant pas en vente, ils sont loués et restent en place durant toute une semaine. Les lieux d’implantation des lidars sont décidés de commun accord entre les zones de police et Bruxelles Mobilité.
En Région bruxelloise en 2019, 309.922 infractions liées à la vitesse ont été constatées contre 340.109 en 2020.

Il y a de nombreux axes où la vitesse, même si elle a baissé grâce aux contrôles et la mise en place de la Ville30, reste trop élevée. Les axes régionaux sur lesquels Bruxelles Mobilité enregistre des excès importants par la quantité ou la hauteur des vitesses pratiquées sont la chaussée de Gand, l’avenue de Tervuren (en divers endroits), la Petite Ceinture le long du canal, l’avenue de l’Arbre Ballon, la rue de Stalle, la Digue du Canal, le boulevard Van Haelen, la rue Théodore Verhaegen, certains tronçons de la chaussée de Haecht, le Quai des Usines, l’avenue Josse Goffin, la Drève de Lorraine, l’avenue Fonsny, l’avenue de la Chasse, le quai Demets, le tunnel Porte de Hal (direction Midi). Tous ces axes sont régulièrement contrôlés et sont ou devront être équipés de nouveaux radars dans les mois à venir.
Les nouveaux radars préventifs remplaceront les anciens radars encore utiles mais devenus obsolètes, mais ils seront également placés aux endroits mis en évidence par l’analyse des voiries dans le cadre du plan de déploiement des radars répressifs.
11 communes ont marqué leur volonté de participer au marché lancé par Bruxelles Mobilité. Actuellement 3 communes ont signé la convention reprenant les modalités de participation au marché. Certaines attendent d’avoir le budget avant de signer cette convention.
Ces radars préventifs seront déployés uniquement sur voiries communales, ce sont donc les communes qui gèrent cela en toute autonomie.
Au-delà du temps nécessaire pour les travaux à proprement parler, il faut aussi compter sur le temps de concertation et de réaction des communes et des zones de police. Ce travail est en cours et se fait en continu à un rythme qui doit rester soutenable pour le personnel de Bruxelles Mobilité.
Le marché pour les nouveaux radar fixes n’est disponible que depuis mars 2021. L’analyse technique et les préparations des travaux pour le placement de 30 nouveaux radars fixes est en cours.
L’objectif est de placer 60 nouveaux radars fixes dans les 3 ans.
Le marché pour les nouveaux radars préventifs est disponible depuis juin 2021. 50 premiers sites prioritaires ont été dégagés. Leur implantation technique est en cours d’analyse. . Nous espérons pouvoir en placer la moitié d’ici fin 2021.
Cette information n’est pas diffusée directement par Bruxelles Mobilité aux opérateurs GPS, les opérateurs ont toutefois accès au portails opendata de la région “mobigis” sur lequel les données sont accessibles.