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Question écrite concernant les accidents de trottinettes en Région de Bruxelles-Capitale

de
Anne-Charlotte d'Ursel
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1008)

 
Date de réception: 03/09/2021 Date de publication: 22/10/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 22/10/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
14/09/2021 Recevable p.m.
 
Question    Selon les statistiques révélées par le ministre fédéral de la Mobilité, 38% des accidents impliquant une trottinette électrique ont eu lieu en Région bruxelloise en 2020, ce qui représentait quelques 156 accidents. Ce chiffre doit bien sûr être évalué à la hausse, tous les accidents n’étant pas déclarés. En 2019, une enquête sur l’usage des trottinettes électriques à Bruxelles nous apprenait déjà que sur 1176 répondants représentatifs, 13% ont déjà vécu un accident. Il y avait cette année-là entre six et 30 admissions à l’hôpital chaque mois pour accident de trottinette. Par ailleurs, rappelons que, toujours en 2019, une étude menée par la VUB et l’UGent nous apprenait que dans près de 83% des cas, les accidents cyclistes se déroulaient sans l’implication d’un véhicule motorisé. L’étude soulignait alors l’importance de l’entretien des infrastructures et de garder les pistes cyclables planes, sans potelets, trous ni bordures.

J’aimerais dès lors faire le point avec vous sur cette problématique :

  • Pour ces 156 accidents, savez-vous combien ont été subis avec l’implication d’un véhicule motorisé, d’un vélo, d’une trottinette ou d’un piéton ? Combien étaient dus à la mauvaise qualité de l’infrastructure routière (trous, potelets, bordure, …) ?

  • Est-ce qu’un travail a posteriori d’analyse des lieux d’accidents est réalisé ? Si oui, comment et par qui ? Si non, pourquoi ? Où ont principalement lieu ces accidents ? Dans quelles communes ? Sur ou en dehors des pistes cyclables ? Des axes ou des carrefours très problématiques, comme des ZACA, ont-ils été identifiés ? Si oui lesquels ? Si non, pourquoi ?

  • Est-ce que l’on observe plus d’accidents la nuit ? Si oui, sur quelles mesures travaillez-vous afin d’y remédier ?

  • Le stationnement anarchique des trottinettes en libre partage, le plus souvent sur les trottoirs, ne représente-t-il pas lui aussi un facteur de risque pour une circulation sans encombre et une cohabitation équilibrée ? Combien d’accidents ont été répertoriés à cause d’une trottinette mal garée ?

  • Plusieurs initiatives de sensibilisation ont été menées par la Région, avec un succès relatif. Des contacts ont-ils été initiés avec les opérateurs de trottinettes partagées pour qu’ils mettent en place d’autres initiatives à ce sujet ? Quelles sont les futures actions de sensibilisation qui seront menées par la Région pour proposer une formation à un usage sécurisé des trottinettes ?

 
 
Réponse    Le nombre de conducteurs blessés de trottinettes électriques par opposant se trouve dans le tableau ci-dessous :

D'autre part, certains conducteurs de trottinettes électriques ont été impliqués dans des accidents dans lesquels ils n'ont pas été blessés (mais au moins un autre participant l'a été). Pour ces accidents, les opposants étaient les suivants.

Lorsqu'un accident est enregistré par la police, il n'est pas systématiquement indiqué si la qualité de l'infrastructure routière a eu une influence sur la survenue de l'accident. Nous ne sommes donc pas en mesure de nous prononcer sur le nombre d'accidents dus à la mauvaise qualité de l'infrastructure routière.
Depuis quelques années, et dès qu’elle en a connaissance, la cellule sécurité routière de Bruxelles Mobilité réalise des inspections de sécurité routière post-accidents pour les accidents mortels qui surviennent en région de Bruxelles-Capitale. L’objectif de ces inspections est de voir dans quelle mesure l’infrastructure a pu jouer un rôle dans la survenue de ces accidents, dans quelle mesure elle a pu en aggraver les conséquences, etc. Ceci afin de programmer, le cas échéant, des travaux de sécurisation. Ces inspections permettent également d’observer les comportements et de fournir le cas échéant de la matière dans le cadre de campagnes de sensibilisation ou de contrôles. En matière d’accidentologie impliquant des trottinettistes, une seule inspection de ce type a eu lieu, ce qui n’est pas pertinent.
Le graphique suivant indique en bleu la répartition des accidents impliquant des trottinettes. La plupart des accidents impliquant des trottinettes se produisent à Bruxelles et à Ixelles. Ceci est sans doute du au fait qu’une grande partie des déplacements en trottinette se fait sur ces deux communes.




Dans 67 accidents, il s’agissait d’un carrefour, dans 94 accidents, ce n’était pas le cas.
Une analyse des axes ou des carrefours les plus problématiques, à l'instar des ZACA, n'a pas encore été réalisée car il y avait trop peu de données pour cela, tant en termes de temps qu'en nombres absolus.
La grande majorité, 87%, de tous les accidents impliquant des trottinettes électriques ont lieu pendant la journée, entre 06h00 et 22h00.
Seuls 13% des accidents (soit 21 accidents) se produisent la nuit. C'est un peu plus que les 11,4% de
tous les accidents (avec ou sans trottinette) qui ont lieu la nuit, mais pas assez pour parler d'une surreprésentation.
Nous ne disposons pas de données sur le nombre d’accidents causés par une trottinette mal garée.
Néanmoins, Bruxelles Mobilité est bien consciente de la problématique du stationnement gênant, du fait des utilisateurs ou du fait des opérateurs en libre-service, rapportée notamment par les associations piétonnes et personnes à mobilité réduite. Comme vous le savez, le Parlement bruxellois travaille sur une proposition de mise à jour de l’ordonnance cyclopartage.

Une campagne de sensibilisation sur les gênes piétonnes va être réalisée, qui visera entre autres la micromobilité partagée.

Parallèlement, BM va convoquer les opérateurs de manière régulière pour travailler sur les aspects opérationnels de la gestion de ces services. Le premier point sur lequel BM souhaite se concentrer sera bien sûr le stationnement. L’idée étant de sensibiliser les opérateurs et, par conséquent, les équipes qui s’occupent du déploiement.