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Question écrite concernant l'analyse de l'Institut Vias sur l'impact du couvre-feu en matière de sécurité routière.

de
Leila Agic
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1032)

 
Date de réception: 13/07/2021 Date de publication: 26/10/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 22/10/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
24/09/2021 Recevable p.m.
 
Question    Selon l’évolution des chiffres liés à la crise du Coronavirus, il est envisageable que les discothèques et le secteur de la nuit ré-ouvre bientôt, ou peut-être déjà au moment où je poserai cette question.Cependant, l’Institut VIAS a mis en évidence le fait que les accidents de nuit peuvent être plus dangereux. Avec l’ouverture du secteur de la nuit, de nombreux jeunes prendront la route durant des heures très tardives, et malheureusement parfois après la consommation d’alcool. Il ne faut pas que le mois de septembre soit meurtrier sur la route.Selon VIAS, la conduite de nuit est plus dangereuse car il y a la fatigue et la tentation de rouler plus vite, car il y a moins de monde sur les routes.D’ailleurs, les jeunes ayant passé leur permis début 2021 ou en 2020 n’ont pratiquement aucune expérience de la conduite de nuit. En effet, tout était fermé pendant de nombreux mois à cause du couvre-feu. Cela créé un danger supplémentaire pour ces personnes qui risquent de profiter de l’ouverture des boîtes de nuit pour décompresser et relâcher la pression et ainsi prendre plus de risques au volant.L’impact du couvre-feu sur le nombre d’accidents nocturnes est réel. L’institut a comparé le nombre d’accidents et la densité du trafic pendant la période du couvre-feu et avant son instauration. Pour la Wallonie, Vias a constaté une baisse de 75% des accidents avec blessés et tués entre minuit et une heure du matin. En Flandre, il s’agit d’une baisse de 72% et à Bruxelles de 84%. Le couvre-feu a effectivement permis d’éviter des accidents qui sont souvent plus graves la nuit que la journée. De plus, la nuit la conduite sous influence de l’alcool est plus prononcée.
  1. Qu’est-ce qui sera mis en œuvre pour assurer plus de sécurité des automobilistes lors de l’ouverture prochaine du monde de la nuit, et particulièrement les jeunes conducteurs ?Est-ce que des campagnes de sensibilisation sur la conduite de nuit vont être mises en place dans la Région de Bruxelles-Capitale afin de rappeler les bonnes pratiques pour les jeunes conducteurs ayant pas ou très peu conduits de nuit ?Le couvre-feu a significativement fait diminuer les statistiques quant aux accidents nocturnes. Cependant, un certain nombre d’accidents ont quand même eu lieu. Possédez-vous les données quant aux causes de ces accidents en région de Bruxelles-Capitale ?

 
 
Réponse    En considérant les accidents de nuit, avec dégâts corporels, qui ont lieu entre minuit et 6h du matin, on constate effectivement une diminution de leur nombre en 2020 par rapport à l’année 2019.
Ceux-ci passent de 97 accidents avec dégâts corporels en 2019 (32 durant la semaine et 65 durant les weekends) contre 73 en 2020 (23 durant la semaine et 50 les weekends).
Soit une diminution de 33% des accidents avec dégâts corporels survenus entre minuit et 6h du matin sur le territoire de la Région.
Il semble évident que le confinement et la fermeture des lieux de fête/sortie a eu un impact sur ces chiffres en terme absolu.

Les automobilistes restent les usagers principalement impliqués dans ces accidents en représentant 58% en 2019 et 60% en 2020, soit une tendance stable. Les cyclistes passant de 10% en 2019 à 20% en 2020 et les piétons de 14% en 2019 à 5% en 2020.

Sur la question de connaitre les circonstances des accidents avec dégâts corporels qui ont quand même eu lieu durant la nuit, nous pouvons souligner que les accidents survenus la nuit entre minuit et 6 heures du matin impliquaient une consommation d’alcool dans 29% des cas en 2019 et dans 40% des cas en 2020 et une consommation de drogues ou de médicaments dans 1% des cas en 2019 contre 6% des cas en 2020.
Ainsi, l’implication de la conduite sous influence (drogue et alcool) dans les accidents de nuit avec dégâts corporels est passée de 30% des cas en 2019 à 46% des cas en 2020. Soit de presque 1 accident sur 3 à presque 1 accident sur deux .
Cela souligne selon nous, la véritable problématique des comportements post-confinements, que vous soulignez également, à savoir le relâchement, à comprendre comme une augmentation de la prise de risques.
C’est pourquoi nos campagnes de sensibilisation de cette fin d’année, mais également de l’année prochaine, en tiendront compte.
En octobre/novembre, une campagne de sensibilisation sur le raccourcissement des journée et sur les dangers de l’obscurité, justement, aura lieu. Elle proposera un message inclusif de l’ensemble des usagers, leur proposant de redoubler d’attention et d’être particulièrement attentifs les uns aux autres durant cette période plus sombre de l’année.
En fin d’année (décembre) aura lieu une campagne de sensibilisation pour lutter contre la conduite sous influence. Nous l’avons vu dans les chiffres ; cet élément est un facteur aggravant des accidents de nuit, surtout en cette période de relâchement, et sensibiliser sur le sujet permettra, nous l’espérons, de diminuer cette tendance.

L’année 2022 fera également l’objet de campagnes qui sont encore à arrêter, mais qui prendront en compte l’ensemble de ces aspects pour tenter de participer à la diminution des chiffres d’accidents, de jour comme de nuit.