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Question écrite concernant l'application des objectifs "Go for O" à la mobilité douce et le port obligatoire d'un casque et d'un gilet.

de
David Weytsman
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1040)

 
Date de réception: 09/09/2021 Date de publication: 09/11/2021
Législature: 19/24 Session: 20/21 Date de réponse: 09/11/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
24/09/2021 Recevable p.m.
 
Question   

Vous e?tes la Ministre en charge de la se?curite? routie?re en Région de Bruxelles-Capitale. Vous évoquez souvent le « Go for 0 » pour justifier plusieurs des décisions de mobilité. 0 morts et accidents graves sur les routes…

Pourtant, vous estimez encore que contraindre les usagers de mobilite? douce (ve?los, trottinettes, monoroues) a? porter un casque et un gilet fluo serait une mesure de nature « a? les de?courager a? renoncer à la voiture ». Je vous entends. Pouvez-vous svp m’informer du nombre d’automobilistes, selon vos estimations, qui se détourneraient ainsi de la mobilité douce si une telle mesure de sécurité routière était appliquée ?

Mais estimez-vous que contraindre les usagers de porter un casque et un gilet fluo ne serait pas une mesure de nature a? renforcer la se?curite? des usagers ? Des études existent aussi en la matière. Quelle est votre analyse ?

Combien de personnes sont d’ailleurs mortes et/ou ont été gravement blessées suite à l’absence de ces dispositions de protection ?

Pouvez-vous nous communiquer ces chiffres ?

Diminuer la vitesse des voitures n’est pas suffisante étant donné le nombre majoritaire d’accidents n’impliquant pas les voitures. Quelle est votre analyse à ce sujet ? Quelles mesures de sensibilisation sont également prévues ?

 
 
Réponse   

Il est difficile d’estimer le nombre de personnes, pas nécessairement des automobilistes, également des cyclistes actuels, qui se détourneront du vélo si une obligation du casque ou du gilet fluo serait introduite. En Australie, l’obligation a réduit de 20% le nombre de cyclistes, ce n’est que l’exemple le plus connu : il est clair qu’une obligation est une contrainte qui n’est pas de nature à stimuler l’utilisation du vélo, qui est un objectif phare de notre politique de mobilité. Nous savons également que plus de cyclistes est la meilleure garantie pour une diminution du risque d’accident, le célèbre « safety in numbers ». C’est la principale raison pourquoi nous continuons à opter pour la sensibilisation plutôt que l'obligation. Des cyclistes pourraient surtout être découragés de faire des courts déplacements utilitaires à cause de cette contrainte (aller à la boulangerie, aller à l’école à 1km…), créneau qui est particulièrement intéressant pour la réduction des déplacements motorisés. L’utilisation utilitaire du vélo n’est pas un sport. Nous nous rangeons dès lors à la position du Fietsberaad Vlaanderen (https://fietsberaad.be/wp-content/uploads/Standpunt_helmdracht_fietsers.pdf) qui conclut que l’utilisation spontanée du casque est à stimuler, mais qu’une obligation aurait trop d’effets négatifs. La position de l’organisation européenne des cyclistes ECF est encore plus forte : https://ecf.com/sites/ecf.com/files/Helmet-factsheet-_17042015_Final.pdf

 

Les chiffres de l’observatoire du vélo montrent que presque 60% des cyclistes bruxellois portent un casque (75% des cyclistes roulent avec une assistance électrique), sans contrainte. Il s’agit de taux qui s’approchent des pays où le port du casque est obligatoire.  

S’il est évident qu’une protection quelconque peut améliorer la sécurité des différents usagers (soient-ils piétons, automobilistes ou cyclistes), une obligation du port du casque ne fait pas partie des mesures les plus efficaces pour améliorer la sécurité des cyclistes.

 

En ce qui concerne le gilet fluo, , le gilet semble bénéfique pour la sécurité, est visible à plus grande distance, ce qui permet au conducteur d’anticiper plus rapidement et d’adapter son comportement à l’approche du cycliste.

 

Il n’est donc pas imposé mais d’un point de vue sécurité routière, on peut néanmoins le conseiller.

 

Quant au nombre de cyclistes décédés en RBC. Il y a moins de 1 personne décédée par an, une vingtaine de blessés graves. Les accidents mortels ou très graves sont quasi toujours liés à des conflits du type angle mort.

 

La nature des accidents typiques de cyclistes (voir pour cela l’étude réalisée par VIAS en 2017 sur les accidents de cyclistes en milieu urbain https://mobilite-mobiliteit.brussels/sites/default/files/2017_bhg_fietsrapport_fr_lr.pdf ), que de penser que le casque et le gilet vont y remédier : il s’agit surtout de défauts de conception des aménagements, de comportements inadaptés (non respect des règles, excès de vitesses, consommation de drogues…).

 

Il reste le cas des chutes individuelles, où un casque peut en effet apporter une protection supplémentaire, c'est pourquoi nous continuons à sensibiliser l'opinion publique à ce sujet.

 

Si une chute individuelle peut avoir des conséquences très graves, il ne s’agit que de 12% des accidents, selon l’étude de 2017. Les mesures s’adressent conducteurs de voitures restent donc les plus efficaces pour réduire les accidents de cyclistes, tout comme l’amélioration des infrastructures.