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Question écrite concernant la gestion et la suppression des messages de haine sur le réseau de la STIB

de
Marc Loewenstein
à
Elke Van den Brandt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de la Mobilité, des Travaux publics et de la Sécurité routière (question n°1056)

 
Date de réception: 30/09/2021 Date de publication: 16/11/2021
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 09/11/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
04/10/2021 Recevable p.m.
 
Question   

En réponse à une précédente question parlementaire, vous indiquiez que le coût lié à l’enlèvement de graffitis/tags en 2020 étaient de 23.424 € pour les bus, de 59.939,77 € pour les trams, de 214.800,17 € pour les métros et de 980.000 € pour les stations. Face à ces actes de vandalisme, la STIB dispose d’une équipe de 5 personnes chargée de nettoyer une fois la dégradation rapportée.

Malheureusement, il arrive que ces graffitis et tags prennent la forme de messages de haine. Il va sans dire que des inscriptions racistes, antisémites, sexistes ou encore homophobes, sans oublier les autres, participent à un profond sentiment d’insécurité au sein du réseau de la STIB. Sous couvert d’anonymat, les auteurs de tels actes sont très souvent impunis.

Pour cette catégorie d’actes de vandalisme, il me semble important, d’une part de réagir rapidement et de les effacer en priorité, d’autre part, de les recenser en portant plainte à la police et, a minima, en les signalant systématiquement à UNIA.

Voici mes questions :

  1. Combien d’actes de vandalisme ont été recensés à la STIB en 2019, 2020 et 2021 (jusqu’à maintenant) ? Pourriez-vous ventiler ces actes de vandalisme entre la détérioration de matériel, les tags, et plus précisément, les tags véhiculant des messages de haine ou d’incitation à la haine ?

  2. Dans les faits, quel est le délai d’intervention pour le nettoyage des tags ?

  3. La STIB prévoit-elle une intervention plus rapide pour les expressions de haine ?

  4. Pour ce qui concerne les expressions de haine, des plaintes sont-elles déposées auprès de la police ? Sont-elles signalées à UNIA ? Dans la négative, prévoyez-vous désormais de les signaler à tout le moins à UNIA ?

  5. Est-il prévu de mener des campagnes de sensibilisation sur le sujet au sein du réseau de la STIB ?

 
 
Réponse    Voici la répartition des actes de vandalisme à la STIB pour :

Les bus :
· En 2019, 1.566 au total, dont 238 vols/dégradations d’extincteurs, 1.079 vols de marteaux, 209 graffitis et 40 jets de projectiles.
· En 2020, 2.030 au total, dont 494 vols/dégradations d’extincteurs, 1.294 vols de marteaux, 196 graffitis et 46 jets de projectiles.
Les trams :
· En 2019, 1.461 au total, dont 315 graffitis, 83 jets de projectiles, 113 aux portes, 235 salissures, 123 aux sièges, 585 actes de vandalisme divers et 7 vandalismes « divers ».
· En 2020, 1.361 au total, dont 307 graffitis, 83 jets de projectiles, 41 aux portes, 169 salissures, 127 aux sièges, 627 actes de vandalisme divers et 7 vandalismes « divers »
Les métros :
· En 2019, 430 au total, dont 214 graffitis, 85 vandalismes aux portes, 11 salissures, 23 vandalismes aux sièges, 97 vandalismes « divers ».
· En 2020, 563 au total, dont 330 graffitis, 75 vandalismes aux portes, 17 salissures, 9 vandalismes aux sièges, 1 vol/dégradation d’extincteur, 131 vandalismes « divers ».

Les stations :
· En 2019, la STIB a dénombré en station 154.069 graffitis et 893 autres faits de vandalisme (42 à l’éclairage ou l’électricité, 300 aux extincteurs, 319 aux portillons, 140 aux grilles ou volets, 60 aux dévidoirs, 32 aux abris). Il n’est pas possible d’isoler les faits de vandalisme aux escalators, car ceux-ci sont comptabilisés avec les réparations pour défaut au matériel. Ils ne sont donc pas repris ici.
· En 2020, la STIB a dénombré en station 203.142 graffitis et 676 autres faits de vandalisme (32 à l’éclairage ou l’électricité, 260 aux extincteurs, 168 aux portillons, 141 aux grilles ou volets, 48 aux dévidoirs, 24 aux abris.). Il n’est pas possible d’isoler les faits de vandalisme aux escalators, car ceux-ci sont comptabilisés avec les réparations pour défaut au matériel. Ils ne sont donc pas repris ici.
L’année 2021 n’étant pas terminée, la STIB ne donne de chiffres sur une année incomplète.
La différence est faite en temps réel pour l’enlèvement des graffitis, mais la nature de ceux-ci – injurieux, racistes, etc. – n’est pas reprise dans le reporting de la STIB.
Concernant le délai de nettoyage des tags, y compris pour les tags insultants ou haineux, je vous invite à consulter la réponse apportée à la question écrite n° 990 de Mme DEBAETS.
Etant donné que, comme indiqué en réponse à la question écrite n°990 de Mme Debaets,  les tags haineux sont enlevés dans les 3 heures et que, comme indiqué ci-dessus, la différence entre le type de graffitis est faite en temps réel pour l’enlèvement des graffitis, mais la nature de ceux-ci – injurieux, racistes, etc. – n’est pas reprise dans le reporting de la STIB, le service plaintes de la STIB ne dispose pas d’informations sur le type de tags retrouvés et n’est pas toujours en mesure de porter plainte ou de les signaler à UNIA. Pour rappel également, comme expliqué en réponse à la question écrite n°990 de Mme Debaets, il est très difficile de prendre les auteurs de vandalisme en flagrant délit. Cela vaut pour tous les types de tags.
La STIB avait lancé une campagne spécifique sur la propreté en 2020, mais il n’est pas prévu de mener des campagnes de sensibilisation spécifiquement axées sur les graffitis. Leurs auteurs ne constituent pour la grande majorité pas un public sensible à ce type de communications. L’accent est dès lors mis sur la répression et sur le nettoyage rapide, pour éviter qu’un support ne se dégrade par accumulation et répétition, et pour éviter les effets d’imitation.

La STIB prend toutefois différentes mesures pour assurer la sécurité sur son réseau, pour son personnel, ses voyageurs, mais également ses infrastructures et son matériel. Pour le détail des mesures prises, je vous renvoie à la réponse apportée à question écrite n° 990 de Mme Debaets.