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Question écrite concernant l'insertion professionnelle des personnes d'origine étrangère à Bruxelles

de
Véronique Lefrancq
à
Bernard Clerfayt, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de la Transition numérique, des Pouvoirs locaux et du Bien-Être animal (question n°818)

 
Date de réception: 11/10/2021 Date de publication: 13/12/2021
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 17/11/2021
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
19/10/2021 Recevable p.m.
 
Question    Dans une étude parue le 9 septembre 2021, la Fondation Roi Baudouin publiait une enquête sur l’état des lieux du marché de travail en Belgique pour les personnes d’origine étrangère. Il est connu que ces personnes issues de l’immigration offrent un grand potentiel pour l’économie, mais ce potentiel reste sous-utilisé. Selon l’OCDE, l’économie européenne dépend de la présence de travailleurs migrants pour pallier le vieillissement de sa population. L’immigration est même souvent mise en avant comme un outil de stabilisation de la main-d’œuvre. Aujourd’hui en Belgique, plus d’une personne résidente sur trois en âge de travailler est d’origine étrangère. A Bruxelles, seulement 51% des hommes d’origine d’un pays non-membre de l’UE ont un emploi contre 71% pour les hommes d’origine belge. Et seulement 37% des femmes nées hors de l’UE travaillent contre 69% des femmes d’origine belge.

Pour ces dernières, les chiffres sont accablants : 52% des femmes d’origine d’un pays non-membre de l’UE n’ont pas d’emploi, 62% des femmes salariées nées hors de l’UE travaillent pour un salaire plus faible qu’une personne belge, et 31% des femmes actives et hautement qualifiées d’origine d’un pays non-membre de l’UE travaillent également pour un salaire faible. Enfin, 9% des femmes nées dans un pays hors de l’UE n’ont jamais travaillé pour des raisons de garde d’enfant(s). Cette enquête révèle donc que les femmes d'origine étrangère sont doublement impactées et exclues des jobs leur permettant d'atteindre un niveau de vie décent.

Sur base de ces éléments, je souhaiterais, vous poser les questions suivantes :

  • Le Plan Diversité mis en place par Actiris prend-il en compte la situation des femmes d’origine non européenne avec enfants ? Quelle place est accordée à l’intersectionnalité ? Si oui, quel est le bilan de ce Plan Diversité mis en place par Actiris pour veiller à lutter contre les discriminations à l’embauche dont celles qui visent les femmes d’origine étrangère ?

  • Avez-vous réalisé une évaluation à mi-mandat des politiques économiques mises en place par le Gouvernement avec une attention particulière portée au cas de ces femmes ?

 

 
 
Réponse    Les nouveaux plans diversité d’Actiris, accessibles depuis janvier 2020 prennent notamment en compte l’origine du personnel dans les entreprises.

Le groupe cible des salariés ayant une nationalité hors UE a été élargi pour inclure leur origine et non plus seulement le critère strict de la nationalité.

Les plans de diversité intègrent systématiquement la perspective de genre consistant en l'examen et la prise en compte systématique et transversale des différences entre les femmes et les hommes dans les domaines et actions dudit plan.

Pour dépasser les tensions liées à la catégorisation des groupes cibles, le concept de l’intersectionnalité est mobilisé pour tenter d’identifier les logiques récurrentes qui produisent des inégalités, tout en prenant en considération la multiplicité des critères de discrimination.

Compte tenu des difficultés pratiques de mise en œuvre d’une telle approche, il s’agit plutôt de tendre vers un croisement des possibles facteurs de discrimination rencontrés par certains groupes cibles pour établir un diagnostic et proposer des actions ciblées.

Enfin, une évaluation des actions des plans diversité pour les femmes d’origine étrangère n’a pas encore été réalisée par Actiris compte tenu du délai écoulé depuis l’entrée en vigueur des nouveaux plans et du délai de réalisation de ceux-ci.

Le service diversité d’Actiris participera à une journée d’étude sur la situation des femmes d’origine étrangère sur le marché de travail au mois de décembre. Celle-ci permettra d’apporter de nouveaux éléments pouvant nourrir le plan d’action 2022 du service diversité d’Actiris au regard de cette thématique importante.

Pour les questions relatives à l’évaluation des politiques économiques, je vous invite à interroger la secrétaire d’Etat Barbara Trachte.