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Question écrite concernant suivi des questions de la mission 12 et du programme relatif à l’agriculture urbaine

de
Aurélie Czekalski
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°990)

 
Date de réception: 13/12/2021 Date de publication: 28/01/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 17/01/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/12/2021 Recevable Bureau élargi du Parlement
17/01/2022 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question   

Je me permets de revenir vers vous avec un certains nombres de questions qui n’ont pas trouvé réponse lors des discussions budgétaires. Pour stimuler le lancement de nouveaux projets en matière d’agriculture urbaine, les acteurs concernés (existants et nouveaux) doivent être soutenus, en recevant des conseils, un accompagnement et une aide financière. Par ailleurs les acteurs actifs dans la sensibilisation à l’agriculture urbaine durable doivent continuer à recevoir le soutien nécessaire. Il faut aussi poursuivre le travail autour de l’accès à la terre, valoriser les espaces tests et les projets agricoles professionnels déjà existants.

Permettez-moi de vous poser les questions suivantes :

  • Quelles associations sont actuellement subventionnées ?

  • Pourriez-vous annexer la liste des bénéficiaires des aides bruxelloises pour l'agriculture urbaine ?

  • Qu’en est-il du soutien des projets visant à développer l’achat de produits arrivés en ligne directe du producteur vers les consommateurs en organisant la mise en place de paniers ? Quel a été le développement des groupes d’achats solidaires de l’agriculture et autres systèmes alternatifs de production/achat des biens de consommation alimentaires ?

  • Quelle stratégie est mise en place pour donner plus de visibilité aux produits alimentaires bruxellois ?

  • En matière de développement de l’agriculture urbaine combien d’emplois publics et privés ont été créés depuis le début de cette législature ? Avez-vous développé des synergies avec Actiris par exemple dans le cadre de l’alliance Emploi-Environnement-Alimentation durable ?

  • Pouvez-vous nous détailler le nouveau schéma d’accompagnement des agriculteurs urbains ?

  • Où en est le travail sur l’avant-projet d’ordonnance relative aux aides pour le développement de l'agriculture et de l'aquaculture en Région bruxelloise ?

 

 

 
 
Réponse    1)
Concernant les ASBL spécifiquement : Quatre ASBL ont reçu une subvention dans le cadre de l'appel à projet Good Food 2021 ayant comme objectif de soutenir des projets de production professionnels d'agriculture urbaine. Il s’agit de :
- Atelier Groot Eiland : 12.500€
- La Ferme Nos Pilifs : 12.500€
- Impasse Temps – TijdGang : 15.000€
- Courtileke : 12.500€
Trois autres associations ont reçu une subvention en 2021 pour leur contribution directe ou indirecte à l'agriculture urbaine professionnelle. Il s’agit de :
- Terre-e-vue : 105.000€
- GASAP : 19.000€
- Début des Haricots – Espace test Agricole : 100.000€
2)
La liste complète des subventions accordées en 2021 se trouve en annexe.
3)
En 2021, Les GASAP (goupes d’achats solidaires de l’agriculture paysanne) ont été co-financées par la cellule agriculture de BEE et par le service Good Food de BE. Le rapport final de 2021 n’est pas encore disponible. Par contre, l’évaluation finale de la stratégie Good Food 2016/2020 en faisait le bilan suivant :
« On compte aujourd’hui 101 groupes d’achats se fournissant directement auprès des producteurs locaux en fruits et légumes de production biologique, dont 13 sont bruxellois -
dont 5 sont des producteurs primaires. »

Bruxelles Economie et Emploi soutient par ailleurs l’espace test agricole qui met également en place un système de vente directe par ses maraîchers. L’administration soutient également le guichet d’économie locale Village Partenaire, chargé d’accompagner les agriculteurs dans le développement de leur entreprise. Ceci implique de l’accompagnement sur les canaux de distribution des agriculteurs.

4)
Pour améliorer la visibilité des acteurs commerciaux et de leurs produits (de la production à l’HoReCa), impliqués dans une démarche Good Food, Bruxelles Environnement a développé un bottin des commerces Good Food sur le portail www.goodfood.brussels. Ce bottin est destiné aux bruxellois cherchant des produits durables et aux professionnels du secteur cherchant des fournisseurs partageant leurs valeurs. Pour apparaître dans ce répertoire, les commerces doivent respecter plusieurs engagements Good Food.
Début 2021, on comptait 134 commerces enregistrés.
En 2020 et 2021, un événement de speed-dating entre producteurs et acheteurs Good Food s’est déroulé. Cet événement a été co-organisé par Bruxelles Environnement et Visit.brussels et a rassemblé des producteurs et transformateurs Good Food et des acheteurs (restaurants, cantines et acteurs de l’événementiel). Il a permis de faire de très nombreuses rencontres producteurs-acheteurs.
5)
Selon les données à disposition, l’administration de Bruxelles Economie et Emploi recense une quinzaine d’emplois créés chez les producteurs urbains bruxellois depuis 2019.

S’ajoutent à ce chiffre la création d’un poste de coordination de la Fédération des professionnel·de l’Agriculture Urbaine (FédéAU) ; d’un poste d’accompagnateur au sein du Guichet d’Economie Locale de Village Partenaires pour accompagner les (futurs) producteurs professionnels sur toutes les étapes de vie de leur projet/entreprise ; le maintient de plusieurs emplois au sein des structures d’accompagnement détaillées à la question suivante à travers des subsides facultatifs octroyés par BEE.

Un des objectifs de la stratégie Good Food 2.0 qui est en cours de co-construction sera de mettre en place des synergies avec les autres domaines d’actions économique, notamment pour créer de nouveaux emplois en lien avec l’AU.
6)
L’accompagnement des agriculteurs urbains bruxellois est assuré par les acteurs suivants :
1) GUICHET D’ÉCONOMIE LOCALE avec une spécialisation EN AGRICULTURE URBAINE
Depuis janvier 2021, les Guichets d’Economie Locale (GEL) se sont vus confier la mission de renforcer, en matière entrepreneuriale, les services d’accompagnement déjà disponibles.
Les accompagnateurs du Guichet d’Economie locale peuvent appuyer les (futurs) producteurs professionnels sur toutes les étapes de vie de leur projet/entreprise :
· durant la phase de création : challenger les idées de projet, les business models, les structurer, en réaliser l’étude de marché, aider à la réalisation du plan de culture ou plan financier, chercher des financements, choisir un statut juridique adapté aux besoins des producteurs;
· tout au long de l’ activité des producteurs : répondre à des problèmes techniques, analyser les résultats, les coûts, améliorer la rentabilité, développer de nouveaux canaux de vente, et outiller pour l’autonomisation dans le management stratégique et financier des entreprises.
2) LE FACILITATEUR AGRICULTURE URBAINE
Le Facilitateur bruxellois en agriculture urbaine (FAU) est, depuis 2018, un service d’information et d’accompagnement pour le développement de l’agriculture urbaine. D’une part, son portail rassemble des fiches info thématiques rassemblant les « FAQ », questions les plus fréquentes, ainsi que des ressources générales.
D’autre part, au travers de la 
Guidance, des experts pluridisciplinaires sont mis à la disposition des propriétaires et promoteurs immobiliers, et des organismes publics et collectivités. Deux objectifs sont visés au sein des quartiers/bâtiments existants ou en développement : la production agricole professionnelle mais également les potagers citoyens pour favoriser l’autoproduction.
Le FAU appuie aussi ponctuellement les accompagnateurs de Village Partenaire pour 3 types d’expertise :
· questions urbanistiques, juridiques ou réglementaires,
· techniques de production,
· recherche de terre.
3) LA FÉDÉAU
La Fédération des professionnel·le·s de l’Agriculture Urbaine (FédéAU) a été créée fin 2020 pour représenter l’agriculture urbaine professionnelle à Bruxelles (producteurs pleine terre et hors sol). Son objectif est de rassembler les pionniers des systèmes alimentaires justes et durables, c’est-à-dire, fédérer les acteur·ice·s du secteur et faciliter les échanges entre eux, développer des services collectifs, porter des revendications auprès des pouvoirs publics et renforcer les liens avec le grand public de la Région et de sa périphérie.
4) L’ESPACE TEST AGRICOLE ‘GRAINES DE PAYSANS’
L’ Espace-test agricole permet à des porteur.se.s de projet de tester leur activité professionnelle dans un cadre sécurisé (via la coopérative d’activité Baticrea/Job Yourself). Pendant la période de test (trois années maximum), les producteurs ont accès à une parcelle (15 à 30 ares), à des infrastructures et à des outils adaptés à leurs besoins afin de cultiver la terre et de vendre leur production (serre tunnel, outils, chambre froide, espaces de stockage,…).
5) la Centrale d’achat pour des études sur l’agriculture urbaine à destination des pouvoirs publics bruxellois
Une centrale d’achat sera lancée début 2022 par Bruxelles Economie et Emploi. Elle vise à fournir un accord-cadre pour des services d’information et d’accompagnement de développement de projets d’agricultures urbaines durables à destination des pouvoirs publics bruxellois visant des projets de production agricole de type économique et/ou d’autoproduction. Elle s‘inscrit dans une démarche complémentaire au service Facilitateur existant, et contribue à faciliter l’émergence des agricultures urbaines en Région de Bruxelles Capitale (RBC). Là où le FAU consiste en de petits accompagnements, cette centrale d’achat répond à des besoins plus conséquents en terme d’heure de travail.

7)
Le travail sur l'avant-projet d'ordonnance a commencé en 2019 et a été mis en attente en 2020 pour deux raisons. La première est l’émergence de la crise COVID-19, impliquant une réorganisation du travail de l’administration de BEE (occupée notamment avec la gestion des primes). La crise a également rendu impossible l'organisation d'ateliers « en présentiel ».
Par ailleurs, la seconde raison est qu’en 2020, une étude a été lancée dans le but de décortiquer l'accessibilité des agriculteurs bruxellois aux mesures de soutien financier dans le cadre de la politique agricole commune européenne – ceci afin d’éviter tout doublon dans les aides financières aux professionnels. Sur la base de ces différents éléments, les travaux relatifs à un cadre financier structurel pour les projets agricoles bruxellois se poursuivront et prendront forme à partir de 2022.