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Question écrite concernant la pollution de fioul dans le marais de Jette-Ganshoren

de
Aurélie Czekalski
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1023)

 
Date de réception: 11/01/2022 Date de publication: 10/03/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 25/02/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
21/01/2022 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question   

Le 31 décembre, une fuite de fioul a eu lieu dans la périphérie flamande. Cette pollution s’est retrouvée dans le Molenbeek qui prend sa source à Dilbeek. Selon les pompiers, le fioul se serait retrouvé dans cette source d’eau qui traverse le marais de Jette-Ganshoren en raison d’un trop-plein. 

Permettez-moi de vous poser les questions suivantes :

  • Quelles ont été les conséquences, quel est l’impact pour la faune et la flore de cette pollution au fioul dans le marais de Jette Ganshoren ?

  • Quelles mesures ont été prises pour contenir cette pollution et pour ensuite traiter la zone polluée ?

  • La fuite a-t-elle pu être localisée ? L’auteur a-t-il pu être identifié ?

  • Comment et quand a été détectée cette fuite ?

  • Combien de pollution ont été identifiées en 2021 dans les cours d’eau, marais, étangs, etc. dont Bruxelles Environnement à la gestion ?

    • Quelle est la ventilation par nom, commune, produit polluant, par impact sur la faune et la flore ?

  • Quel a été le coût en 2021 de la dépollution cours d’eau, marais, étangs, etc dont Bruxelles Environnement a la gestion ?

  • Quelle est l’évolution du nombre de pollution en Région bruxelloise depuis 4 ans ?

 

 

 

 
 
Réponse    1)
Une pollution aux hydrocarbures a été observée le 31 décembre 2021 sur le Molenbeek à hauteur de la rue au Bois. Une partie des eaux du Molenbeek s’écoule dans le marais de Ganshoren puis dans le marais de Jette. Ces zones humides, riches en biodiversité, sont particulièrement vulnérables à ce type d’incident car les eaux ne s’y écoulent pas rapidement.

Heureusement, le débit d’entrée y est limité et la pollution observée était réduite. Comme détaillé par la suite, les mesures prises ont permis de stopper l’alimentation des marais par le Molenbeek.

Une visite de contrôle réalisée par des inspecteurs de Bruxelles Environnement le mardi 4 janvier 2022 le long du Molenbeek et dans les marais de Jette-Ganshoren a permis de constater la disparition des traces de la pollution.

La grande majorité des hydrocarbures a été lessivée. La pollution dans les marais de Jette et de Ganshoren et sur les berges du Molenbeek a été minime, et sans conséquence apparente néfaste à la faune et à la flore.
2)
Le 31 décembre 2021, Bruxelles Environnement a été averti par les pompiers d’une pollution accidentelle. Bruxelles Environnement a établi en collaboration avec les pompiers les mesures conservatoires à prendre pour protéger les zones humides et le Molenbeek.
La protection civile s’est rendue sur place afin d’installer deux barrages filtrants à l’entrée du marais et en travers du Molenbeek.

Bruxelles Environnement a par la suite installé des planches à l’entrée du marais pour condamner la venue d’eau le temps de mener des investigations en amont.

Aucun traitement de la pollution n’a été nécessaire car celle-ci n’a plus été observée par la suite.
3)
Les pompiers sont intervenus suite à l’appel d’un citoyen à la centrale 100-112. Ceux-ci ont coordonné l’intervention avec le Département Eau de Bruxelles Environnement.
Bruxelles Environnement a également notifié la pollution à l’aide du Système d'avertissement et d'alerte de la Commission Internationale de l'Escaut (WASS).

La source de la pollution n’a pas pu être localisée avec précision mais les pompiers ont identifié que l’origine provenait d’un tronçon de canalisation couvert situé dans le Research Park de Zellik (Commune d’Asse). Le service Environnement de la Commune d’Asse avait aussi été averti par les pompiers mais n’avait pas eu connaissance d’un incident notifié par une entreprise. On ne sait pas non plus à ce jour s’il s’agit d’une fuite accidentelle ou d’un déversement intentionnel.
Des investigations supplémentaires sont actuellement en cours par la commune afin d’identifier avec plus de précision l’origine de la pollution et son auteur. La Vlaamse Milieumaatschappij (VMM) est également impliquée. Bruxelles Environnement attend un retour de leur part.
4)
Ce type de pollution est heureusement assez rare sur le territoire bruxellois. En 2021, on comptabilise 5 autres signalements en plus de cette pollution du 31 décembre 2021. Ceux-ci concernent les communes d’Auderghem, Bruxelles-Ville, Koekelberg, Uccle et Molenbeek.
Deux types de polluants en étaient la cause (présence d’hydrocarbures (dans 3 cas), pesticides dans un). Pour le dernier cas, à Uccle, il s’agit de déversement illégal d’une bétonnière dans une mare située en site Natura 2000 que l’Inspectorat poursuit.
Des signalements de pollution par des graisses dans la Senne ont aussi donné lieu à des échanges avec la VMM en avril, sans que des mesures n’aient été nécessaires en Région bruxelloise.
5)
Généralement les coûts sont engagés par les services de pompiers ou de protection civile et ne sont pas spécifiés à mon administration par la suite. En revanche, si l’auteur des faits est identifié, il est possible de lui faire supporter ces coûts dans le cadre d’une action en justice (infraction environnementale) en plus du coût estimé de l’impact environnemental.
6)
Sur les quatre dernières années :
Pour le Molenbeek / Marais de Jette-Ganshoren, il y a eu 2 précédentes interventions à cet endroit en 2020 (15 juillet et 2 août) pour le même type de pollution.
La Senne a connu 3 événements de pollution aux hydrocarbures en 2020, dont un pour lequel l’origine a été clairement identifiée au niveau d’une entreprise située à Haren (rejet dans le Hollebeek, affluent de la Senne).
Le Roodkloosterbeek (affluent de la Woluwe) a connu une pollution importante à partir des eaux du Ring (E411) en février 2019.