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Question écrite concernant le développement de (micro)brasseries en Région bruxelloise.

de
Isabelle Emmery
à
Pascal Smet, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°590)

 
Date de réception: 08/01/2022 Date de publication: 10/03/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 07/03/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
16/02/2022 Recevable p.m.
 
Question   

Le secteur brassicole a toujours joué un rôle important dans l’histoire économique et culturelle de la Belgique, considérée souvent comme étant le pays historique de la bière.

Au début du XXe siècle, notre pays comptait plus de 3.000 brasseries, de petite ou moyenne taille. Le secteur connaît ensuite une concentration progressive de ses activités et dans les années 80, une centaine de grandes brasseries seulement étaient encore en activité.

La capitale du pays a connu le même phénomène de concentration, passant d’une centaine de brasseries au début du XXe siècle, à une trentaine dans les années 60, et seulement 1 en activité au début des années 2000. Néanmoins, depuis quelques années, on assiste à une nette croissance du secteur dans la Région bruxelloise, qui ne compte aujourd’hui pas moins de 15 brasseries sur son territoire. Ma commune a d'ailleurs la chance d'en héberger quelques-unes.

Ce phénomène de résurgence de la microbrasserie s’observe également dans d’autres grandes villes occidentales. Le récent attrait pour le retour aux valeurs simples et à l’artisanat n’est probablement pas étranger à ce fait. L’augmentation du nombre de brasseries s’accompagne du développement d’un ensemble d’initiatives reflétant un intérêt renouvelé pour la bière artisanale. Nous nous réjouissons d'ailleurs du beau projet de la Bourse de Bruxelles qui, bien qu’étant plutôt touristique, pourrait être intégré à une stratégie internationale de valorisation de nos savoir-faire.

Ce phénomène s’intègre également dans une revalorisation de la production urbaine. En outre, il ne faut pas négliger les incidences positives que ce retour de la production en ville peut avoir sur notre Région. L’hétérogénéité des modes de production, les logiques entrepreneuriales plurielles, le potentiel de développement économique de ces activités, notamment artisanales, et la création d’emplois, tout cela mérite que les pouvoirs publics y consacrent une attention particulière.

Certains de nos leviers y contribuent d’ailleurs : les services de Citydev.brussels accompagnent déjà depuis plusieurs années les microbrasseries dans leurs recherches d’implantation en Région bruxelloise et hub.brussels les accompagne quant aux demandes de permis d’urbanisme ou d'environnement, ou sur les aspects financiers et droit commercial.

La ministre en charge de la transition économique, que j’ai interrogée récemment sur ce sujet, me confirmait l’intérêt de la Région quant au développement de ce secteur et m’informait que dans le cadre de leur développement ultérieur, hub.brussels accompagnait également certaines microbrasseries dans leurs projets d’internationalisation. Elle me renvoyait à vous à ce sujet.

Monsieur le ministre,

  • Ces entreprises, encore microbrasseries à ce jour, ayant toutes les chances de pouvoir engager des salariés dès lors qu'elles se déploient sur le marché international, je souhaite donc vous interroger sur le soutien apporté par hub.brussels aux microbrasseries sur ce point.

  • Quels débouchés sont envisagés ?

  • Nos microbrasseries bruxelloises exportent-elles à l’étranger et si oui, comment se déploient-elles sur le marché international ?

  • Un soutien de l’Europe est-il envisageable et envisagé ?

 
 
Réponse    Les exportations bruxelloises de bières ont explosé ces dernières années, passant de 1,3 millions EUR en 2018 à 6,2 millions EUR en 2020 et à 6,5 million EUR sur les 3 premiers trimestres de 2021.
Il est cependant difficile de savoir quelles entreprises se cachent derrière ces chiffres. Une part non-négligeable provient d’Inbev, mais les micro-brasseries ont sans doute également un impact sur ces chiffres croissants. Elles naissent en effet dans un marché domestique hyper saturé. L’exportation devient très rapidement une nécessité pour pouvoir accroitre le volume de vente, être viable et, à terme, rentable.
Selon les statistiques, les exportations bruxelloises concernent quasi-exclusivement l’Europe. Nous constatons en parallèle que les marchés privilégiés pour les micro-brasseries sont en effet (1) les marchés limitrophes, (2) l’Union européenne non-limitrophe et (3) l’Europe géographique.
Très peu de micro-brasseries exportent en dehors de l’Europe. Cantillon possède une excellente renommée aux USA, le Japon fait partie des marchés privilégiés de Brussels Beer Project et la brasserie de la Senne exporte une grande partie de sa production à l’étranger. À voir cependant si on peut encore considérer ces trois brasseries comme des « micro-brasseries ».
Peu importe le marché visé, les principaux points de vente finaux à l’international pour ces micro-brasseries sont les magasins spécialisés (en spiritueux ou en épicerie fine) et l’horeca. La grande distribution n’est généralement pas ciblée, vu la nécessité de pouvoir délivrer d’importants volumes pour vendre par ce canal.
hub.brussels compte 24 (micro-)brasseries dans ses dossiers d’accompagnement (sur différentes thématiques, telles que permis, primes, stratégie, financement et business model) y compris à l’international si leur stade de développement le permet (export ou installation de succursales ou points de vente à l’étranger).
L’accompagnement de hub.brussels à l’international consiste en une mise en relation des (micro-)brasseurs avec des acheteurs et distributeurs internationaux, via :
- le réseau des attachés économiques et commerciaux et/ou le programme de néo-export sur base individuelle ;
- des actions collectives de promotion des exportations, telles que des invitations d’acheteurs étrangers (virtuelles en 2020 et 2021 avec sample tasting en direct) ou des stands sur des salons (Biofach ou Genussgipfel pour n’en citer que quelques-uns).
Au moins 5 (micro-)brasseries bruxelloises sont ainsi activement et régulièrement accompagnées par hub.brussels à l’étranger : Brasserie de la Cambre, Brussels Beer Project, En Stoemelings, Drink Drink et Owa Brewery.

Un soutien de l’Europe est théoriquement envisageable pour les micro-brasseries innovantes qui souhaiteraient participer à des consortia de R&D sous le programme HorizonEurope. Cela sur des thèmes plus larges liés à la nutrition et l’alimentation durable, l’étiquetage alimentaire / la traçabilité dans les systèmes alimentaires, à la gestion des déchets dans l’industrie agro-alimentaire, ou à des projets sur la sécurité alimentaire par exemple comme un cas d’étude.  

« Théoriquement », car ces thèmes doivent correspondre à la stratégie de développement de l’entreprise qui doit aussi avoir le temps et les ressources humaines pour travailler sur le projet. 
En dehors du programme HorizonEurope (et donc des compétences NCP Brussels c/o hub.brussels) des fonds de promotion européens existent pour les produits agro-alimentaires ; la bière est un des produits éligibles. Les conditions d’éligibilité imposées pour accéder à ces fonds doivent être analysées par les microbrasseries intéressées. 


Autre soutien mis à disposition de la part de l’Europe est le réseau Enterprise Europe Network (avec sa branche Enterprise Europe Brussels, EEB). EEB aide les entreprises à se développer à l’international, tirer le meilleur parti du marché unique et international par le biais de l’identification de clients / partenaires qualifiés, agents ou distributeurs à l’étranger, solutions innovantes à intégrer dans le portefeuille ou le processus de la micro-brasserie. 

EEB peut aussi offrir aux micro-brasseries qui le souhaitent un accompagnement sur mesure par rapport à : 
- la manière d’assurer un retour optimal sur leurs efforts en innovation   
- la durabilité environnementale et économique 
- la digitalisation de leur business 
En analysant la façon où chacune de ses composantes est déployée et gérée et en apportant des solutions sur mesure si des aspects apparaissent comme nécessaires à développer/renforcer davantage pour assurer la compétitivité de la micro-brasserie sur le moyen – long terme. 

L’Annexe (vroeger Brasserie Hendrickx), Arkose (die het Oskare-bier brouwt), Beerstorming, Brasserie Arever, Brasserie de la Mule, Brasserie de la Senne, Brasserie Illegaal, Brasserie La Jungle, Brasserie surréaliste, Brewksel, Brussels Beer Project, Cantillon, Cohop (brussels cooperative brewpub), Drinkdrink, En Stoemelings, L’Ermitage, H20, Janine boulangerie brasserie, Mazette brasserie, No Science, Owa Brewery, La Source, Tipsy Tribe, Wolf
L’Annexe (anciennement Brasserie Hendrickx), Arkose (qui brasse la bière Oskare), Beerstorming, Brasserie Arever, Brasserie de la Mule, Brasserie de la Senne, Brasserie Illegaal, Brasserie La Jungle, Brasserie surréaliste, Brewksel, Brussels Beer Project, Cantillon, Cohop (brussels cooperative brewpub), Drinkdrink, En Stoemelings, L’Ermitage, H20, Janine boulangerie brasserie, Mazette brasserie, No Science, Owa Brewery, La Source, Tipsy Tribe, Wolf