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Question écrite concernant la pollution causée par les eaux contaminées

de
Ibrahim Dönmez
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1056)

 
Date de réception: 17/02/2022 Date de publication: 25/03/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 21/03/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/02/2022 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question   

Dans un article de Sudinfo1 daté du dimanche 13 février 2022, nous apprenons l’incendie d’une voiture électrique dans un parking souterrain à Bruxelles.

L’incendie des véhicules électriques représente une grande source de pollution, notamment au travers de l’écoulement dans le réseau des eaux usées de l’eau utilisée pour éteindre ce type d’incendie.
Il y a une grande quantité de suie produites par une batterie de voiture électrique lorsqu’elle prend feu. Cette suie contient des oxydes métalliques toxiques. Les eaux d’extinction et de refroidissement – qui servent au moment de la lutte contre l’incendie, mais aussi du stockage de la batterie brûlée – ressortent fortement contaminées. La charge chimique de l’eau d’extinction atteint dès lors des sommets.

Je souhaiterais vous poser les questions suivantes :

  • Existe-il des mesures spécifiques de stockage et de recyclage concernant les batteries brûlées ?

  • Existe-il des mesures spécifiques concernant le traitement des contaminants issus des batteries et de leur éventuelle combustion dans les eaux usées

 


 

 

 
 
Réponse    1)
Les batteries de véhicules électriques, hybrides et plug-in hybrides (véhicules HE) endommagées (suite par exemple à un incendie) sont considérées comme des déchets dangereux. Elles suivent le même parcours que les batteries non endommagées quant au démantèlement du véhicule HE par un « centre agréé+ ».
Afin de pouvoir traiter les véhicules HE, tout centre agréé doit respecter la législation des déchets dangereux et satisfaire aux normes établies par Febelauto, en concertation avec les autorités régionales, relatives aux batteries de véhicules HE (Febelauto étant l’organisme de gestion des batteries de véhicules électriques/hybrides). Après avoir été soumis à un audit par un organisme de certification indépendant pour vérifier qu’ils répondent bien à tous les critères, les centres concernés accéderont au statut de « centre agréé+ ».
Les normes Febelauto énoncent tous les aspects couvrant le processus de collecte et de démantèlement, et s’appliquent sur les équipements requis, les procédures de sécurité, la formation requise du personnel, et aux procédures techniques relatives au diagnostic, à l’élimination, et au démantèlement des batteries de véhicules HE.
(Plus d’infos sur les normes :
https://www.febelauto.be/public/Febelauto-norm-REVISION-AVRIL-2020-VERSION-FR.pdf)
Après avoir été démontées, les batteries endommagées sont stockées dans un conteneur spécial équipé d'un système de détection et d'extinction d'incendie.
Pour le transport de batteries endommagées vers un centre de traitement spécialisé dans la récupération des matériaux, les conditions spécifiques suivantes s’appliquent : emballage individuel pour chaque batterie, emballage hermétique avec fermeture robuste et résistant aux vibrations et aux chocs, mesures préventives pour empêcher la batterie de bouger dans l'emballage, matériaux non conducteurs et non inflammables, présence de matériaux de remplissage et de matériaux absorbant en cas de libération d'électrolyte. Le transport est effectué dans un camion également équipé d'un système de détection et d'extinction d'incendie et avec un conducteur formé à intervenir en cas de calamités.
Quant au recyclage, les batteries endommagées rentrent dans le même circuit que les autres batteries du même type.
2)
A ce jour, il n’y a pas (encore) d’étude probante sur le taux de pollution menée au niveau de l’Union européenne. Suivant le principe de précaution, il est conseillé de faire son possible pour récolter les eaux d’extinction/refroidissement et de faire une analyse de qualité au cas par cas avant rejet pour savoir s’il y a ou non une nécessité de traitement (précipitation chimique , filtration pour séparer les solides,…).
Notons que si l’eau reste le meilleur moyen de combattre un incendie de batterie de véhicule électrique, cette affirmation n’est pas vraie dans tous les cas. Pour les batteries Li-ion, cela ne pose pas de problème mais en présence de batteries LMP (Lithium Metal Polymer), l’utilisation de l’eau est proscrite.

En définitive, il y a donc toujours lieu d'essayer d'éviter que les eaux d'extinction soient rejetées aux égouts ou dans les eaux de surface sans traitement. Les pompiers sont bien conscientisés à cette problématique. Selon les spécificités de l’intervention, c’est bien entendu la sécurité qui doit primer.