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Question écrite concernant la pollution dans les zones d’écoles à Bruxelles

de
Ibrahim Dönmez
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1058)

 
Date de réception: 18/02/2022 Date de publication: 05/04/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 31/03/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
23/02/2022 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question   

Dans un article de SUDINFO daté du jeudi 10 février 2022, nous apprenons que toutes les écoles bruxelloises dépassent la nouvelle recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé en matière de mesure de dioxyde d’azote.

Selon une étude menée par l’asbl “Les chercheurs de l’air” en collaboration avec “Bruxelles Environnement”, les zones d’écoles ont une concentration supérieure en termes de dioxyde d’azote par rapport à la nouvelle suggestion de l’OMS.

Selon la Cellule Interrégionale de l’Environnement (CELINE), beaucoup de bruxellois sont décédés prématurément en 2018. En effet, ce problème contribue à l’augmentation des maladies cardio-vasculaires et respiratoires.

Je souhaiterais vous poser la question suivante :

  • Des mesures et/ou des promotions de bonnes pratiques sont-elles prévues afin d’améliorer la qualité de l’air au sein des écoles ? (p.e. promotion de rues scolaires auprès des autorités communales/direction d’écoles)

 


 

 

 
 
Réponse    Depuis 1987, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie des lignes directrices relatives à la qualité de l’air. La dernière actualisation date du 22 septembre 2021. Depuis la précédente édition remontant à 2005, les études scientifiques ont montré que la pollution atmosphérique a des effets néfastes sur la santé à des concentrations encore plus faibles que ce qui était recommandé jusqu’alors.
Face à ce constat et en vue de renforcer la protection de la santé, l’OMS a décidé d’abaisser la quasi-totalité de ses valeurs recommandées. L’évolution la plus remarquable concerne le dioxyde d’azote, principal polluant émis par le trafic routier, dont la valeur annuelle recommandée passe de 40 à 10 µg/m³.

Ces dernières années, la Région a mis en place de très nombreuses mesures pour lutter contre la pollution de l’air. Par exemple :

La campagne de mesure menée par l’asbl « Chercheurs d’air », en collaboration avec Bruxelles Environnement, a eu lieu pendant un an, entre le mois d’octobre 2020 et le mois d’octobre 2021, à 134 points de mesure. Les tubes passifs ont été installés à front de rue chez 54 citoyens, aux abords d’une université, d’une crèche, de deux maisons de retraite, d’un centre culturel, d’une piscine communale et d’une maison de l’emploi, situés à proximité d’un axe routier principal, ainsi qu’au milieu de la cour de récréation de 67 écoles et d’une autre crèche.

Cette initiative a permis de mesurer les concentrations de polluants dans ces différentes écoles, et a souvent permis l’organisation de leçons spécifiques liées à la pollution de l’air dans ces écoles.

De façon complémentaire à ces mesures, le projet « Babel’Air » mené dans le cadre du partenariat « Brussels Clean Air Partnership » est consacré à l’accompagnement pédagogique des écoles. L’objectif est de sensibiliser les enseignants et par conséquent les élèves à l’importance d’un air de qualité et de les inciter à adopter des comportements adéquats pour renouveler l’air dans l’environnement scolaire. Ce projet propose aux enseignants d'associer la construction de savoirs et de savoir-faire en éveil scientifique aux attendus en matière d’éducation relative à l’environnement à propos de la thématique de l'air intérieur et extérieur. En outre, le projet vise à développer un esprit d’analyse critique devant des situations problèmes en environnement santé, et en particulier dans le cadre de la pollution de l’air.

En parallèle au projet Babel’Air, des capteurs CO2 ont été distribués gratuitement à tous les établissements scolaires bruxellois qui n’en étaient pas équipés. Lancé en septembre 2021, ce projet avait pour objectif de soutenir les enseignants et leurs élèves afin de garantir un renouvellement d’air suffisant dans les classes équipées de systèmes de ventilation mécanique. Dans le cadre de la crise du Covid-19, ce capteur a contribué à limiter la concentration éventuelle du virus Covid-19 dans l’air de la classe et, de la sorte, la contamination des élèves et du personnel présent.

Citons, enfin, le programme Opération Recréation, qui vise à la végétalisation environnementale de vingt cours de récréation situées dans des zones fortement minéralisées et à trafic important. Le projet touche aux questions de climat, de biodiversité, de gestion de l’eau, de sol, de diminution des nuisances (bruit, air, pollutions).

Enfin, notons que l’amélioration de la qualité de l’air au niveau des écoles doit être réalisée en mettant en œuvre des mesures de réduction d’émissions à tous les niveaux de responsabilité, c-à-d au niveau communal, régional, fédéral et européen. En considérant spécifiquement le niveau communal, l’instauration de rues scolaires est une mesure pertinente pour réduire l’exposition directe aux polluants émis localement par le trafic. Mais cette seule mesure ne suffira pas, et d’autres mesures régionales telles que la zone de basse émission et le plan Good Move sont indispensables pour améliorer significativement la qualité de l’air dans l’ensemble de la Région bruxelloise. Pour atteindre les valeurs recommandées par l’OMS, il faudra aussi compter sur des mesures prises à plus grande échelle, notamment les réductions d’émissions à l’échelle européenne.