Logo Parlement Buxellois

Question écrite concernant l'évolution de la nappe phréatique et accumulation d’eau en surface et dans les terres

de
Ariane de Lobkowicz
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1066)

 
Date de réception: 23/02/2022 Date de publication: 05/04/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 01/04/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
08/03/2022 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question   

L’eau consommée à Bruxelles provient pour une grande partie de pompages effectués directement dans la Meuse. Mais, on a recourt également à des pompages au niveau de la nappe phréatique.

J’ai déjà eu l’occasion de vous interroger à propos de son niveau que je croyais très bas en raison des épisodes de sécheresse à répétition rencontrés les étés des années précédentes.

Vous m’aviez alors fort obligeamment et très complètement répondu confirmant mes craintes.

Ensuite, durant tout l’été 2021, nous avons rencontré une situation tout à fait inverse avec des semaines et des semaines de pluies diluviennes.

Cela m’avait donné l’occasion de vous interroger à nouveau.

Mais, maintenant, cela fait des mois que la pluie ne s’arrête plus.

Je souhaiterais donc vous interroger une nouvelle fois au sujet du niveau de la nappe phréatique là ou des pompages sont effectués en vue de l’alimentation en eau des habitants la Région.


 

 

 

 
 
Réponse    L’eau consommée à Bruxelles provient à environ 97 % de Wallonie et pour 3 % de la nappe phréatique des sables du Bruxellien. La réponse se fera donc en deux temps, sur base des données de VIVAQUA pour les captages en Wallonie et de celles de Bruxelles Environnement qui assure la surveillance des eaux souterraines de la Région de Bruxelles-Capitale. Dans les deux cas, la conclusion est la même.
VIVAQUA, comme tous les producteurs d’eau en Belgique, a été confrontée à la diminution graduelle du niveau des nappes aquifères qu’elle exploite lors des années 2017, 2018 et 2019. Cela a commencé avec l’hiver 2016-2017 particulièrement sec qui n’a pas permis de réalimenter le stock d’eau souterraine dans les différents aquifères belges. Les hivers suivants (2017-2018 et 2018-2019) ont été moyennement pluvieux et le déficit hydrique s’est creusé encore un peu plus. De plus, ces années ont été particulièrement sèches au printemps et en été. Cela a accentué encore un peu plus le déficit hydrique du sol.
Pour rappel, conceptuellement, l’eau de pluie va d’abord réalimenter le sol et puis, lorsque le sol sera complètement gorgé d’eau, l’eau va pouvoir s’infiltrer plus en profondeur et réalimenter les aquifères. Ainsi, des sécheresses printanières et estivales pénalisent également la recharge des aquifères.
Ce cycle de basses eaux (faible niveau des eaux souterraines) a été brisé avec l’hiver 2019-2020 qui a été très pluvieux, notamment en février et durant la première moitié de mars. L’hiver 2020-2021 a été également pluvieux. De manière exceptionnelle, les pluies de l’été 2021 ont également permis de réalimenter les aquifères en eau. Cette réalimentation supplémentaire des
aquifères wallons que VIVAQUA exploite a permis de définitivement gommer le déficit hydrique créé avec le cycle de sécheresse qui a commencé à l’hiver 2016-2017.
A titre d’exemple, le captage de Spontin (constitué de galeries drainantes creusées dans les roches calcaires du Carbonifère) ne donnait plus que 12.000 m³/j à l’automne 2019 (soit à la fin du cycle de basses eaux). A l’automne 2020, le captage de Spontin donnait à nouveau 18.000 m³/j (soit sa production moyenne à cette période). Grâce à l’été 2021, le captage de Spontin donnait encore 28.000 m³/j à l’automne 2021. Ce débit n’est pas loin du record absolu à cette période.
L’hiver que nous venons de quitter (2021-2022) a été également bon en termes de précipitations et de réalimentation des aquifères. Pour ce qui est des ressources en eau souterraine (qui représente 60 % de la capacité de production de VIVAQUA), l’année 2022 démarre sur d’excellentes bases.
En conclusion, les pluies de l’été 2021, nonobstant les conséquences désastreuses qu’elles ont eues pour les personnes touchées par les inondations, auront eu un effet positif sur la recharge des eaux souterraines (avec la réalimentation supplémentaire des aquifères wallons et le retour à la normale du niveau des nappes).
Finalement, la recharge partielle de la nappe phréatique des sables du Bruxellien s’observe également au sein des chroniques piézométriques du réseau de surveillance quantitative des eaux souterraines de la Région bruxelloise, suivies et analysées par Bruxelles Environnement. Les niveaux d’eau présentent actuellement une tendance à la hausse sans toutefois atteindre le niveau élevé qui fut observé en 2004, année à partir de laquelle le niveau d’eau de la nappe présente une évolution à la baisse dans la plupart des piézomètres.