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Question écrite concernant le traitement de la Renouée du Japon en Région bruxelloise

de
Aurélie Czekalski
à
Alain Maron, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé de la Transition climatique, de l'Environnement, de l'Énergie et de la Démocratie participative (question n°1071)

 
Date de réception: 13/03/2022 Date de publication: 05/04/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 01/04/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
17/03/2022 Recevable p.m.
 
Question    En septembre 2021, suite à des interpellations citoyennes, je vous interrogeais sur les plantes invasives sur notre territoire. J’évoquais également la Renouée du Japon qui avait envahi de nombreux parcs et jardins mais aussi la difficulté pour les Bruxellois de savoir quel comportement à adopter face à ces plantes.

Vous m’aviez répondu qu’un code des bonnes pratiques avait été créé par Bruxelles Environnement et était disponible sous forme de fiches d’informations pour les particuliers. Une information qui devrait être relayée de manière plus régulière envers les Bruxellois qui sont parfois désemparés face à la tâche. Vous m’aviez également répondu que le traitement de ces plantes invasives à leur état de biodéchet dans un compost individuel n’était pas recommandé mais que c’était moins clair pour le compost professionnel qui monte à des températures très hautes.

Dans la commune de Neupré, la plante invasive, la Renouée du Japon, a pris possession des flancs d’un talus bordant un ruisseau. Cette plante a tendance à s’étendre très rapidement et le lieu est difficile d’accès. Dès lors, la commune a donc décidé d’y amener dix moutons, qui ont brouté la plante durant tout l’été. C’est ce qu’on appelle de l’éco-pâturage. Au lieu d’arracher et de bruler cette plante, ils ont décidé d’utiliser des moutons.

Selon nos information, cette expérience est une réussite. La quasi-totalité des plants ont été consommés par les moutons, incluant de nombreuses tiges et bosquets de grande taille (pas uniquement les feuilles). Cependant, l’efficacité de l’éco pâturage (via moutons) a une très faible efficacité (voire inexistante) sur l’élimination des plants les plus vieux et les plus touffus. Au-delà de l’aspect « éco pâturage » pour cette commune (qui est une commune zéro phyto / zéro pesticide), la présence de moutons participe à l’amélioration du cadre de vie. C’est un réel plus notamment pour les enfants, l’éco pâturage a lieu à côté d’une école.

D’un point de vue pratique, la commune a un contrat avec un agriculteur local qui « fournit » les moutons et s’occupe de tout (il est d’ailleurs demandé de ne pas les nourrir). Les moutons sont simplement mis dans un enclos avec un abreuvoir.

Monsieur le Ministre, permettez-moi de vous poser les questions suivantes:

  • Vous évoquiez dans votre réponse que la législation bruxelloise était en cours de modification concernant la thématique des biodéchets. Où en sont ces modifications ? A quels changements doit-on s’attendre ? Quels sont les impacts sur le traitement des plantes invasives ?

  • Connaissiez-vous cette technique utilisée par la commune de Neupré ? Quelles pistes sont à l’étude au sein de Bruxelles Environnement quant au fait d’utiliser des moutons pour éliminer des plantes invasives telles que la Renouée du Japon ?

 
 
Réponse    1)
La législation concernant le compostage des biodéchets est en phase d’être modifiée. Le Brudalex est en effet en préparation de 3ème lecture au gouvernement. Aucune disposition ne concerne spécifiquement les plantes invasives. En lien avec votre question, la législation vise à encadrer :


- Le compostage de quartier (échelle locale, sans mise sur le marché du compost)

- Le compostage en entreprise et en groupement d’entreprises (échelle locale, sans mise sur le marché du compost)


- Les compostages de petite taille et de grande taille (compostages à échelle industrielle, nécessitant un Permis d’Environnement, un Agrément et autorisant la mise sur le marché du compost moyennant l’obtention des autorisations fédérales).

2)
Depuis 2016, le Département Eau de Bruxelles Environnement utilise des moutons de Ouessant pour effectuer une gestion intégrée de ses berges et en particuliers des zones où la Renouée du Japon est présente. Cette technique est utilisée en particulier sur les berges de la Senne (sur le site de l’entre deux gares et à Senne Nord). Les résultats sont encourageants.