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Question écrite concernant les formations destinées à apprendre aux fonctionnaires, citoyens et professionnels de la vie nocturne à réagir de façon appropriée lorsqu'ils sont témoins d'un incident

de
Bianca Debaets
à
Nawal Ben Hamou, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale en charge du Logement et de l'Égalité des Chances (question n°899)

 
Date de réception: 08/04/2022 Date de publication: 16/06/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 15/06/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
28/04/2022 Recevable Bureau élargi du Parlement
 
Question    Depuis quelques mois, la ville de Gand propose, notamment aux citoyens, aux fonctionnaires et aux professionnels des secteurs de la vie nocturne, de l’horeca, du sport et des événements, des formations visant à leur apprendre à réagir de façon appropriée lorsqu'ils sont témoins d'un incident raciste, d’un acte de harcèlement sexuel ou de toute autre forme de discrimination.

Des recherches internationales (menées dans 15 pays) montrent que la situation de 79 % des personnes interrogées s'est améliorée lorsqu'un témoin est intervenu. Quelque 86 % des personnes interrogées ne savent toutefois pas comment réagir et 33 % seraient prêtes à réagir si elles savaient comment.

Le ministre flamand du Vivre-ensemble, Bart Somers, inclut le projet de Gand dans une nouvelle approche visant à lutter contre la fragmentation d'initiatives similaires et à pouvoir fixer des objectifs clairs.

C'est pourquoi je vous pose les questions suivantes :

  • Avez-vous déjà pris des mesures afin d’offrir de telles formations aux fonctionnaires régionaux et locaux et aux citoyens intéressés ?

  • Ces formations font-elles partie du plan d'action pour les professionnels de la vie nocturne ? Dans l’affirmative, qui assure cette formation et pour quel budget ? Avez-vous éventuellement déjà obtenu des résultats ?

  • En sevez-vous plus sur les organisations qui proposent de telles formations ? Avez-vous une idée de la qualité des formations proposées ? Envisagez-vous également de centraliser de telles initiatives afin de pouvoir en contrôler l’efficacité ?

 

 

 
 
Réponse    J’ai l’honneur de vous adresser les éléments de réponse suivants :


Je vous remercie de votre question qui montre l'importance d'une bonne réaction de la part des témoins de violences racistes ou sexistes.

Bien que la responsabilité et le changement de comportement requis incombent évidemment en premier lieu aux auteurs, les témoins peuvent jouer un rôle crucial : prévenir une situation, empêcher l'escalade d'une situation ou aider et soutenir les victimes.

Comme vous le savez, le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a lancé fin 2021 un
plan en 4 actions pour lutter contre le harcèlement et les violences sexuelles dans la vie nocturne, dans le but de prendre des mesures ciblées pour une vie nocturne bruxelloise plus sûre, plus inclusive et plus bienveillante.

Dans le cadre du quatrième axe de ce plan et du plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes, equal.brussels prépare actuellement, en collaboration avec Bruxelles Prévention et Sécurité et le Conseil bruxellois de la Nuit, une
campagne de sensibilisation sur le harcèlement sexuel dans l'espace public et les violences sexuelles dans la vie nocturne.

Parmi les objectifs de cette campagne figurent notamment :

- en ce qui concerne le harcèlement de rue : Apprendre aux témoins comment réagir, et ce, moyennant la méthode des 5D : 5 conseils faciles à retenir pour savoir comment réagir dans une situation de harcèlement de rue.


- en ce qui concerne les violences sexuelles dans la vie nocturne : Préciser pour les témoins (notamment le personnel des établissements) quels sont les comportements punissables par la loi.

Ce dernier objectif est complété l'axe 2 qui vise
à informer et sensibiliser le public de la nuit et le personnel. Dans le cadre de cette action, equal.brussels développe des supports autocollants qui seront distribués à grande échelle et en collaboration avec le secteur. L'objectif de ces supports est de fournir les informations correctes et des conseils (de nouveau la règle des 5D).

Un troisième axe du plan susmentionné que je souhaite mentionner dans ce cadre, est l'organisation d'un
appel à projets relatif aux violences sexuelles dans la vie nocturne. Cet appel a été clôturé le 30 avril dernier, et les projets reçus sont actuellement en cours d'analyse par equal.brussels, en collaboration avec des représentants de l'IEFH et du Conseil bruxellois de la Nuit. J'ai prévu un budget total de 200.000 € pour l'organisation de projets qui contribuent à une vie nocturne plus sûre et plus inclusive, en mettant l'accent sur la collaboration et le renforcement des initiatives existantes.

Je voudrais également mentionner un projet qui a déjà été subventionné, à savoir le rapport
Safer Cities de Plan international, une initiative très précieuse qui a donné lieu à des constats ainsi que des recommandations concrètes par les jeunes bruxellois eux-mêmes.

Par ailleurs, pour appuyer symboliquement ces actions, j'inaugurerai, en collaboration avec la Ville de Bruxelles, une
fresque au skatepark des Ursulines. Pour cette œuvre d'art, equal.brussels a collaboré avec une ASBL de jeunesse locale ainsi qu'une artiste qui créera la fresque portant un message sans équivoque sur la place des filles et des femmes en ville et contre le harcèlement sexuel.


En ce qui concerne les formations du personnel des établissements de vie nocturne : la VGC et la COCOF sont responsables de l'axe 1 du plan susmentionné : "formations pour les professionnels de la vie nocturne.", à savoir respectivement La Ministres Van den brandt et la Secrétaire d'Etat Trachte.

Pour BPL, l’administration nous informe qu’elle n’a pas encore eu l’occasion de prendre ce genre d’initiative.


Enfin, concernant les formations des fonctionnaires régionaux sur ce sujet, je vous invite à adresser vos questions au Ministre Sven Gatz, compétent en la matière.