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Question écrite concernant la protection du patrimoine statuaire des espaces verts, en particulier en période hivernale.

de
David Weytsman
à
Pascal Smet, Secrétaire d'État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de l'Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur et de la Lutte contre l'Incendie et l'Aide médicale urgente (question n°625)

 
Date de réception: 21/02/2022 Date de publication: 16/05/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 16/05/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
29/04/2022 Recevable p.m.
 
Question    Le patrimoine statutaire des espaces verts de notre Région est parfois en danger. Usure, non-entretien, vol ou encore vandalisme, les statues bruxelloises ont la vie dure. Je plaide régulièrement pour que l’on entretienne davantage et que l’on mette en valeur ce patrimoine, témoin physique de la riche histoire de Bruxelles.

Certains de nos Parcs, comme le Parc de Bruxelles (ex Parc Royal), sont de véritables musées à ciel ouvert, dont les œuvres sont aujourd’hui en danger si nous restons dans l’inaction.

Ma question de ce jour porte principalement sur l’entretien et la protection apportée à ce patrimoine en période hivernale. En effet, Monsieur Smet me rappelait qu’un des dangers pour nos statues était le cycle gel-dégel, mais aussi le ruissellement et l’infiltration de l’eau dans la pierre, sur les statues non-protégées.

A Paris, par exemple, les statues de pierre et les vases du Parc de Versailles sont recouverts de housses une fois la tombée de l’hiver. Il existe également des initiatives du côté de Berlin, où des statues en marbre, situées sur le Pont du Château, sont recouvertes en saison hivernale.

J’en viens à mes questions :

  1. Quels dangers les experts de vos administrations respectives, et vous-mêmes, identifiez- pour le patrimoine statutaire des espaces verts ?

  2. Qu’est-il mis en place par le Gouvernement pour protéger nos statues en hiver, éventuellement en concertation avec les communes, dans les espaces relevant de leurs compétences ?

  3. Disposez ou travaillez-vous sur un plan à court, moyen et long terme ?

  4. Quels résultats vos politiques en la matière engrangent-ils ? Pourriez-vous agrémenter votre réponse d’exemples ?

  5. Avez-vous testé la possibilité de mettre les statues les plus fragiles sous bâches en période hivernale ? Que ressort-il de vos tests et pourquoi ne pas généraliser cette mesure ?

  6. De manière plus générale, quelles mesures sont prises par la Région pour prendre soin de ces statues ?

 
 
Réponse    Urban travaille actuellement à la réalisation d’un inventaire en ligne des œuvres d’art en espace public. Cet inventaire, outre son rôle visant à faire connaître et sensibiliser le public bruxellois et non-bruxellois à l’art public de notre Région, doit permettre également d’établir un cadastre actualisé et une géolocalisation des œuvres en espace public, incluant leur état de conservation. Il s’agit cependant d’un travail de longue haleine nécessitant la collaboration et la coopération de tous les acteurs impliqués, tant régionaux que locaux.

En ce qui concerne la maintenance et l’entretien des statues dépendant de la gestion régionale, ceux-ci sont du ressort soit de Bruxelles Mobilité, soit de Bruxelles Environnement avec les services desquels Urban.brussels collabore activement, sans toutefois être impliqué dans cette gestion particulière.

Contacté par Urban, Bruxelles Mobilité a précisé, en l’absence de protection hivernale spécifique, les différentes mesures néanmoins mises en place pour protéger les œuvres sous sa responsabilité :
- les fontaines sont mises à l’arrêt (hormis 4 qui fonctionnent toute l’année, à savoir Simonis, Sq. Montgomery, Pol Bury (Bd. Roi Albert II) et pl. Stéphanie). Un système est implémenté qui arrête la fontaine lorsque la température est inférieure à 5 degrés. Hormis durant ces périodes la fontaine fonctionne ;
- la fontaine Neptune, située à Bruxelles-Laeken, est composée d’un marbre italien particulièrement sensible aux températures hivernales. Précédemment protégée par une pyramide de paille pendant la période « froide », la fontaine a bénéficié récemment d’une rénovation complète. À cette occasion, les bronzes et les marbres ont été traités à l’aide d’une cire, renouvelée annuellement, qui forme un pellicule invisible empêchant l’eau de s’infiltrer dans le matériau. Ce qui non seulement protège l’œuvre de l’eau, relativement agressive, de la fontaine mais également de la problématique du gel, tout en évitant le paillage qui obture la vue de l‘œuvre ;
- cette méthode de protection à la cire est utilisée par Bruxelles Mobilité pour tous leurs bronzes à raison d’un traitement tous les deux ans généralement pour les œuvres en extérieur et tous les ans pour les bronzes ornant les fontaines (l’eau de la fontaine étant plus agressive).

Urban coordonne également le groupe de travail en vue de la création d’un Comité régional bruxellois des œuvres d’art en espace public.

Ce sujet de la protection, au sens large, et conservation des statues et des œuvres en espace public – qui concerne également les œuvres dépendantes de la gestion locale – sera d’ailleurs évoqué lors de la prochaine réunion du GT.

À ce stade de la réflexion, orientant, dans un premier temps, le rôle de ce comité vers une mission d’accompagnement, voire de consultance, au service des commanditaires, il apparaît tout à fait concevable que ledit comité puisse émettre, sur base des expériences, positives comme négatives, de ses membres mais aussi d’exemples de ce qui se fait hors Bruxelles, des recommandations (complétées, le cas échéant, d’avis spécifiques d’experts sollicités ponctuellement par le comité) en vue d’assurer aux œuvres de nos espaces publics une conservation la plus pérenne possible.