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Question écrite concernant le service « École » et les parents « absents » dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire.

de
Françoise Schepmans
à
Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l'Image de Bruxelles et du Biculturel d'intérêt régional (question n°821)

 
Date de réception: 28/03/2022 Date de publication: 16/06/2022
Législature: 19/24 Session: 21/22 Date de réponse: 09/06/2022
 
Date Intitulé de l'acte de Référence page
13/05/2022 Recevable p.m.
08/06/2022 Annexe à la réponse p.m. Annexe
 
Question    En février, l’Ufapec (Union francophone des associations de parents de l’enseignement catholique) analysait avec pertinence une situation de plus en plus récurrente à savoir, l’absence de certains parents dans la vie scolaire de leurs enfants. Si certains rencontrent les enseignants, se rendent aux réunions voire aident aux devoirs, d’autres ont totalement disparu du tableau.  Or, le décrochage scolaire est multifactoriel et peut trouver sa cause dans une certain forme de « décrochage parental ».

Comment expliqué ce phénomène de parents « absents » ? Parmi les explications avancées, nous remarquerons que cette « invisibilité » des parents - pour reprendre le terme de l’étude - est plus flagrante dans les écoles considérées comme défavorisées. 1Ainsi, il y a le manque de confiance des parents issus de quartiers défavorisés qui peuvent se sentir en décalage avec l’école. Notons également les problèmes liés à la langue, les préjugés ressentis, la méconnaissance du système scolaire, etc.

L’étude avance également le burnout parental. En effet, comment demander à des parents dépassés, de s’impliquer encore plus ? C’est un sujet que j’ai déjà eu l'occasion de porter auprès de votre collègue au parlement francophone bruxellois et qui m’avait mentionné les projets de soutien à la parentalité subventionnés par le gouvernement.

Si les parents sont « absents », l’étude précise qu’ils ne sont pas forcément démissionnaires. Beaucoup souhaitent plus que tout que leurs enfants réussissent. Il y aurait toutefois un manque de considération des réalités sociales.

Dès lors, je souhaite vous interroger sur la prise en compte de ce phénomène dans votre lutte contre le décrochage scolaire. En effet, le service école s’y est engagé à travers la mise en place de plusieurs programmes. Ainsi, je vous avais déjà interpellé sur :

  • Le budget à hauteur de 350.000 euros qui avait été libéré afin de renforcer la lutte contre le décrochage via les asbl,

  • Le Plan d’accrochage scolaire communal (pas) 2022- 2024 où près de 16,9 millions avait été dégagés

  • Et enfin sur l’engagement des ETP au sein même des communes.

Monsieur le Ministre,

  • Comment le service école prend en considération le phénomène du parent absent dans la lutte contre le décrochage scolaire ? Existe-t-il un soutien à la parentalité ?

  • Une rencontre devait être organisée avec chaque commune à la mi-octobre pour la finalisation des dix-neuf programmes d’action dans la lutte contre le décrochage. Qu’en est-il ? Ces rencontres ont-elles eu lieu dans toutes les communes ? Les programmes ont-ils démarrés comme prévu ce 1er janvier ? Pourriez-vous nous en faire un compte rendu ?

  • L’appel à projets pilotes à destination des jeunes de 15 à 21 ans en situation de décrochage scolaire actif avait réceptionné 20 dossiers. Ces projets ont-ils démarrés ? Pourriez-vous nous en dire plus ? Est-il possible de nous fournir une liste de ces projets ventilés par commune ?

1 https://www.ufapec.be/nos-analyses/0222-parents-invisibles.html

 
 
Réponse    Pour répondre au défi majeur de l’accrochage scolaire, la Région bruxelloise a un rôle à jouer à de nombreux titres. Le quartier du jeune, le statut socio-économique de sa famille, ses fréquentations, son école et enfin ses caractéristiques propres sont autant de facteurs de risque du décrochage scolaire.
La Stratégie régionale de lutte contre le décrochage scolaire adoptée par le Gouvernement bruxellois le 26 avril 2018 prend en considération ces différents facteurs de risque.

Plusieurs des appels à projets lancés en 2021 par le Service Ecole visent notamment à permettre une participation des parents dans les projets subsidiés.


Le dispositif de soutien aux activités d’accompagnement à la scolarité et à la citoyenneté (DASC) a pour but de renforcer l’égalité face à la scolarité en offrant un soutien aux enfants et aux jeunes qui ne peuvent en bénéficier en raison de la faiblesse de leurs conditions matérielles ou de l’absence d’encadrement familial adéquat.
Via ce programme, la Région entend notamment développer le partenariat avec les parents. Ainsi, sur les 38 projets sélectionnés par le Gouvernement en décembre 2021 pour la période 2022-2024, 37 projets associent les parents dans leur réalisation.
Par ailleurs, dans la phase d’évaluation des projets, il est prévu de donner la parole aux parents via notamment des enquêtes de satisfaction.
Dans le cadre du Plan d’accrochage scolaire communal, dit le PASC, la dimension parentale est également prise en compte.
Les projets ou dispositifs menés devant notamment viser à améliorer les synergies et les partenariats avec les familles, les écoles et/ou les associations, et tendre vers une meilleure participation des enfant/jeunes et des parents touchés par les projets-dispositifs.

Au total, pas moins de 70 projets ayant comme public-cible les parents, que ce soit dans le cadre du suivi individuel ou d’actions collectives, seront menés par les communes pour la période 2022-2024.

Enfin, l’évaluation des projets menés par les communes dans le cadre du PASC se fera également notamment via des questionnaires de satisfaction à compléter par les parents.
A noter que la finalisation des 19 plans d’accrochage scolaire communaux a effectivement bien été réalisée en concertation, via l’organisation de rencontres bilatérales avec chaque commune où étaient invités le fonctionnaire de prévention, le référent décrochage scolaire, l’évaluateur interne et le responsable financier. Ces réunions ont eu lieu entre le 14 octobre et le 16 novembre 2021.
Le Gouvernement a approuvé l’octroi des subsides aux communes le 2 décembre 2021 pour leurs plans 2022-2024.

Les projets pASc devaient s’inscrire dans 5 objectifs spécifiques, remplis par les 19 communes. Au total, 345 projets seront mis en place par les services communaux de prévention. Ces projets sont de taille et d’ampleur différentes : certains projets de grande envergure rassemblent plusieurs activités, là où d’autres consistent en une activité ponctuelle.
Dès mars 2022, le Service Ecole a mis en place des réunions régulières de suivi du PASC avec les communes.
Enfin, en ce qui concerne l’appel à projets pilotes à destination des jeunes de 15 à 21 ans en situation de décrochage scolaire actif, sur les 20 dossiers introduits, 16 projets ont été jugés recevables et analysés par le jury en fonction des critères sélection énoncés dans l’appel.
Compte tenu de la qualité des projets introduits et des besoins sur le terrain, le Gouvernement a pris la décision d’augmenter l’enveloppe dédiée initialement à l’appel pour passer d’un budget réservé de 350.000 € à un budget de 670.000 €.
Le Gouvernement a ainsi pu sélectionner 9 projets (8 FR et 1 NL). Cette sélection ne respectant pas la répartition 80/20 entre les projets FR et NL telle que décidée par le Gouvernement au moment du lancement de l’appel en juillet 2021, une enveloppe budgétaire a été réservée en 2022 en faveur d’un projet néerlandophone supplémentaire correspondant aux prescrits dudit appel à projets.
Je peux bien sûr vous transmettre la liste des projets si vous le souhaitez, tout en sachant que la ventilation des projets par commune est peu pertinente sur base du siège social de l’asbl, les projets étant souvent menés sur plusieurs localisations.